Hiro’a n°191 – La culture bouge

La culture bouge – Maison de la culture (TFTN) – Te Fare Tauhiti Nui 

Service de l’artisanat traditionnel (ART) – Pū ’ohipa rima ΄i

Hura Tapairu, 36 formations pour la 17e édition

Rencontre avec Alexandre Tenailleau, chargé de communication . Te Fare Tauhiti Nui

– Maison de la Culture. Texte : Delphine Barrais – Photos : Maison de la culture

La 17e édition du Hura Tapairu se prépare. Elle aura lieu du22 novembre au 2 décembre au Grand Théâtre de Te Fare Tauhiti Nui. Les 36 formations inscrites affinent chorégraphie et expression scénique. Ils diront leur amour pour Tahiti, la beauté des couronnes, le pouvoir de la vie ou rendront des hommages variés aux éléments, à la femme ou encore à Esther Tefana.

Pour cette nouvelle édition du Hura Tapairu, 36 formations sont en lice. « C’est un maximum, notamment en catégorie Mehura. Nous avons dû refuser deux demandes, les dernières arrivées », précise Alexandre Tenailleau, chargé de communication à la Maison de la culture. Huit formations sont inscrites en Tapairu (regroupant ΄ōte΄a et ΄aparima), 28 en Mehura. Plusieurs formations ont également choisi de s’inscrire aux concours optionnels : six en Pahu nui (concours d’orchestre) ; concernant les danses en duo : sept formations se sont inscrites en ΄Aparima ΄āpīpiti, et trois en ΄Ōte’a ΄āpīpiti.

Le concours aura lieu du 22 novembre au 1er décembre. Le samedi 2 décembre, place aux finales ! Tous les gagnants en ΄ōte΄a et/ou ΄aparima se retrouveront en finale pour disputer le podium Hura Tapairu. Les six meilleures formations en Mehura, sélectionnées la veille, seront aussi sur scène pour remporter l’un des quatre prix de la catégorie. La grande particularité de cette soirée de finales est que les compteurs sont remis à zéro. « À cette occasion, les formations ont la possibilité de modifier leurs gestes, leurs déplacements ou même les

costumes. Une straégie risquée mais parfois gagnante », explique Alexandre Tenailleau.

Le Hura Tapairu promet encore de beaux moments. Les inscrits viennent de différents

horizons. De nouveaux venus tentent leur chance comme Matatini Mou, cheffe de la troupe Vaito΄ura (spécialement formée pour l’occasion). Meilleure danseuse au Heiva i Tahiti en 2019, influenceuse, elle est très sollicitée à l’étranger pour animer des workshops. Elle fait, par ailleurs, de très fréquentes et très attendues apparitions sur les réseaux sociaux. Son public l’attend. Elle se présente en catégorie Tapairu et Pahu Nui sur le thème de l’empreinte. « Hei

Tahiti sera là en force ! », ajoute le chargé de communication. La troupe présentera trois formations, deux en Mehura et une en Mehura et Tapairu. « C’est ce que nous appelons le overall. »

Un jury soigneusement sélectionné

Le concours est suivi avec attention parun jury soigneusement choisi. Celui-ci compte six membres, des experts passionnés et respectés dans leur domaine, acteurs du ΄ori tahiti. Ils sont danseurs, chorégraphes, directeurs d’écoles de danse ou leaders de groupes. « Cette  composition du jury est cruciale pour préserver l’identité du Hura Tapairu. » La moitié des membres du jury est reconduite d’année en année, ce sont les membres historiques. Il s’agit de

Matani Kainuku, président de l’association Nonahere, chef du groupe de danse, pilote pédagogique de l’école de danse, chorégraphe et compositeur. Il est le président du jury de cette 17e édition. Il y a également Fabien Mara Dinard, directeur du Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) et danseur, ainsi que Moana΄ura Tehei΄ura, chorégraphe et metteur

en scène indépendant. Les membres historiques désignent trois autres membres qui changent d’une année sur l’autre. Il y aura cette année Kehaulani Chanquy, directrice de l’école de danse Arato΄a depuis vingt-trois ans et ra΄atira pupu de la troupe professionnelle Hitireva. Elle a déjà remporté de nombreux prix dans ses participations au Heiva i Tahiti et au Hura Tapairu. Poerava Taea a également été invitée à être membre du jury. Passionnée de ΄ori tahiti depuis sa

plus tendre enfance, la cheffe du groupe Manohiva, vainqueur en hura ava tau au Heiva i Tahiti 2023, a évolué auprès des grands noms du monde de la danse : de Makau Foster à Tumata Robinson, en passant par Teiki et Lorenzo. Elle s’est produite sur les scènes locales et internationales.

Enfin, il y aura Manouche Vaitoarii Maraetefau, chorégraphe et cheffe du groupe Hei Rurutu depuis 2013. Ce dernier a été primé à de nombreuses reprises au Hura Tapairu. Manouche a également présenté son groupe au Heiva i Tahiti.

Le Hura Tapairu est soumis à un réglement qui évolue au fil du temps. Il a été très légèrement

modifié cette année. En effet, les more qui comptent parmi les principaux éléments de costumes pour les inscrits en catégorie Tapairu, sont un poids financier pour les troupes. Le jury acceptera pour la première fois plusieurs longueurs de jupe. 

Le Service de l’artisanat traditionnel, fidèle partenaire

Le Service de l’artisanat traditionnel – Te pū ΄ohipa rima΄ī est de nouveau acteur de cet incontournable événement qu’est le Hura Tapairu. Il est un partenaire fidèle. Chaque soir de spectacle, il accueillera les spectateurs avec une vingtaine de stands. Les artisans venus de Tahiti et des îles, sélectionnés pour l’occasion, exposeront leurs plus belles créations. Les objets liés à la danse y sont à l’honneur bien sûr, avec toutes sortes de parures et accessoires :

chapeaux, bracelets, boucles d’oreilles, colliers mais aussi des robes, des épingles à cheveux, des pāreu peints… En plus, les visiteurs pourront découvrir des objets pour la maison, des décorations diverses, des tīfaifai colorés, qui mettent en valeur l’étendue du savoir-faire des artisans et la richesse des matières premières.

Live et captation

Depuis quelques années, la Maison de la culture – Te Fare Tauhiti Nui met en place

des live de ces événements pour permettre au public qui ne peut pas se déplacer ou

qui ne réside pas à Tahiti de profiter des spectacles. L’an dernier plus d’un millier de connexions ont été enregistrées pour le Hura Tapairu. Les internautes se trouvaient en Polynésie mais pas seulement. « Nous observons des connexions partout dans le monde, parfois dans des endroits inattendus comme en Croatie par exemple », détaille Alexandre Tenailleau. Cette offre, en partenariat avec TNTV, sera complétée par une captation qui sera diffusée ultérieurement

par la chaîne de télévision. ◆

PRATIQUE

Soirées de concours

• Du mercredi 22 au samedi 25 novembre et du mercredi 29 novembre au vendredi

1er décembre à 18h30. Au Grand théâtre de la Maison de la culture.

Tarifs :

• 1 500 Fcfp ou 2 500 Fcfp selon la zone. Scolaire/étudiant de moins de 25 ans : 750 Fcfp

ou 1 250 Fcfp selon la zone.

• En live streaming : 600 Fcfp.

Finales Mehura et Tapairu

• Samedi 2 décembre à 16 heures.

Tarifs :

• 2 000 Fcfp ou 3 000 Fcfp selon la zone. Scolaire/étudiant de moins de 25 ans :

1 000 Fcfp ou 1 500 Fcfp selon la zone.

• En live streaming : 800 Fcfp.

• Gratuit pour les PMR/PSH et les enfants de

moins de 2 ans (billet à retirer à la caisse).

• Accompagnateur PMR-PSH : 1 500 Fcfp

(1 accompagnateur par PMR/PSH).

Vente des billets

• Sur place du lundi au jeudi de 8 à 17 heures ; le vendredi de 8 à 16 heures

• Sur place 1 heure avant le début du spectacle et en ligne sur www.huratapairu.com.

• L’exposition des artisans aura lieu tous les soirs de concours à partir de 17 heures

dans le hall du Grand Théâtre, et à partir de 15 heures pour la soirée des finales.

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Trophée perpétuel, qui sera le prochain ?

Le trophée perpétuel du Hura Tapairu fait l’objet de toutes les convoitises. Il est particulièrement

difficile à remporter. Il revient aux troupes qui gagnent à trois reprises le grand prix Hura Tapairu. Ces victoires ne sont pas forcément successives. Il a été remporté une première fois en 2012 par le groupe Hei Tahiti, vainqueur en 2007, 2008 et 2012. Puis une seconde fois en 2018 par la troupe Manohiva, vainqueur des éditions 2014, 2016 et 2018. Un nouveau trophée a été

réalisé par Mike Teissier, chef du groupe de chant Reo Papara. Il attend son nouveau propriétaire. La troupe Hei Rurutu avait toutes ses chances, car elle a déjà remporté deux éditions. Mais elle ne se présentera pas cette année car sa cheffe de troupe fait partie du jury.

Qui sera le prochain ?

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Succès grandissant pour le Hura Tapairu Manihini !

La pratique du ΄ori tahiti suscite un intérêt croissant à l’échelle mondiale. La preuve avec le succès rencontré par le Hura Tapairu Manihini. Ce concours de danses traditionnelles

spécialement conçu pour les formations étrangères comptait trois inscrits en 2018 lorsqu’il a été lancé. Il en compte dix cette année. Cinq viennent des États-Unis et cinq du Mexique. Sept sont inscrits en Mehura Manihini et trois en Tapairu Manihini. Le jury, identique à celui du Hura Tapairu, établira deux podiums pour les deux catégories (Tapairu Manihini et Mehura Manihini). Ce concours aura lieu du 22 au 24 novembre.

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Matani Kainuku, président du jury :  « Il est important d’émouvoir le public et le jury »

« Le concours est cadré bien sûr par un réglement qu’il faut respecter. Il existe également pour l’aspect artistique une fiche de notation que les groupes connaissent. Il est intéressant pour eux de l’utiliser pour s’autoévaluer avant de monter sur scène. Et puis, il y a la partie concours. Nous sommes six membres dans le jury avec chacun son style, son expertise, il est important pour nous tous de rester neutres et d’apprécier le travail, l’effort, la créativité. Je veillerai de mon côté à ce que la langue polynésienne soit respectée dans son expression, mais je resterai très ouvert. Il me semble important, pour les groupes, de réussir à émouvoir le public et le jury. »

Légende

Hura Tapairu 2022 – Te Re Nui Here Vahine Tahiti.

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