Hiro’a n°180 – La culture bouge
Le Ta´urua Hī-mene va enchanter la pointe Vénus
Rencontre avec Mama Iopa, professeure de hīmene au Conservatoire et partie prenante de l’organisation du Heiva Tārava – Ta΄urua Hīmene et Timiri Hatitio, du groupe Tamanui Apatoa no Papara. Texte : Pauline Stasi. Photo : TFTN
Les chants polyphoniques traditionnels résonneront à la Pointe Vénus à l’occasion du prochain Heiva Tārava – Ta΄urua Hīmene le samedi 22 octobre. Pour ce nouvel opus, neuf groupes de chants feront la part belle aux tārava, aux rū΄au ou encore aux pāta΄uta΄u et mettront en valeur trois voix individuelles polynésiennes.
Programmé pour la première fois en 2015 pour mettre en avant les chants polyphoniques traditionnels polynésiens, le Heiva Tārava – Ta΄urua Hīmene revient en force le 22 octobre avec neuf groupes de chants. Originaires de Tahiti, des Raromatai (îles Sous-le-Vent) et des Tuhaa Pae (Australes), ils viendront enchanter le public dans le magnifique cadre de la pointe Vénus.
Pour Mama Iopa, professeure de hīmene au Conservatoire et partie prenante de l’organisation aux côtés de la Maison de la culture et la mairie de Mahina, le Ta΄urua Hīmene est un moment très important dans la vie culturelle du fenua. « Les hīmene sont une vraie richesse polynésienne, il y a une très grande variété de chants, de voix. Il est essentiel de les faire perdurer, de les transmettre. Cela fait partie de notre identité. Cet événement est une excellente occasion de les faire écouter aux Polynésiens. » Car effectivement, si le ΄ori tahiti est très populaire, les chants traditionnels ont parfois du mal à trouver leur public. Alors rien de mieux que de leur consacrer un grand événement pour faire (re)découvrir toutes les subtilités de cet art et ces voix vibrantes.
Un tārava et au choix un pāta΄uta΄u ou le rū΄au
Neuf groupes (Tamanui Apatoa no Papara ; Tamariki Rapa ; Tamari΄i Tuha΄a Pae no Mahina ; Tamari΄i Mahina ; Taru΄u ; Nuna΄a Rurutu ; Tahiti Choir School ; Tamari΄i Teahupoo ; O Faa΄a) d’au moins trente chanteurs chacun – certains en compteront une soixantaine -, vont se relayer pointe Vénus. Chaque groupe interprétera un tārava et, au choix, un pāta΄uta΄u ou un rū΄au. « Chaque chant raconte une île, une histoire, une légende… Beaucoup de nos membres sont originaires de Rimatara (…). Pour notre tārava, nous interpréterons un chant composé par un de nos anciens qui a vécu à Rimatara, c’est sur l’oiseau endémique de l’île, le ΄ura. Pour le rū΄au, on parle aussi de cet oiseau (…). Le rythme des deux chants est différent. Le rū΄au est lent, alors que le tārava est plus rapide », indique, Timiri Hatitio, du groupe Tamanui Apatoa no Papara.
Pour ce nouvel opus, les organisateurs ont décidé de mettre en valeur trois voix polynésiennes : le perepere, le marū teitei et le tahape. « Il en existe d’autres bien sûr, mais nous avons choisi de mettre ces trois voix de base individuelles (…). Le perepere est chanté par une femme, elle est aigue, elle dépasse les autres voix. Le marū teitei est l’équivalent du perepere, c’est une voix d’homme mais qui peut être chantée ou par un homme ou par une femme. Le tahape est une voix en dessous », précise Mama Iopa.
La soirée se clôturera par un magnifique hīmene interprété par l’ensemble des chanteurs des neuf groupes. Il ne vous reste plus qu’à préparer les pē΄ue pour aller écouter toutes ces voix, renouer avec les vibrations des chants traditionnels en regardant les étoiles, pointe Vénus.◆
PRATIQUE
• Samedi 22 octobre à la pointe Vénus à 17 heures
Entrée libre et gratuite
Renseignements : 40 544 544
• Facebook : Maison de la Culture de Tahiti