Hiro’a n°178 – Dossier, une rentrée sur les chapeaux de roue !

par · 2 août 2022

CONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAU (CAPF)

Maison de la Culture (TFTN) – Te Fare Tauhiti Nui

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Ren contre avec Frédéric Cibard, chargé de communication du Conservatoire artistique de la Polynésie française, Tokainiua Devatine, enseignant au Centre des métiers d’art, et Tatiana Botty, cheffe de projet culturel, Louisa Marmol, responsable de la cellule médiathèque et Jean-Christophe Shigetomi, adjoint au pôle activités, pour la Maison de la culture. Texte : Lucie Rabréaud – Photos : CAP F / TFTN / CMA

Une rentrée sur les chapeaux de roue !

 

Après deux années marquées par la pandémie de Covid-19, les établissements culturels relancent d’ambitieux projets pour l’année 2022-2023. Des concerts, des ateliers, des nouveautés, une formation de niveau licence pour de futurs experts en art… L’enthousiasme et la volonté d’avancer promettent une rentrée sur les chapeaux de roue !

 

Plusieurs dates sont à retenir pour la rentrée du Conservatoire artistique de la Polynésie française : celle des enseignants les 11  et 12  août puis la rencontre avec les parents et les trois journées d’inscription les 17, 18  et 19  août 2022. Ces trois jours sont très importants pour l’établissement car c’est à cette occasion que les agendas se déterminent pour les élèves et les enseignants. «  L’établissement des horaires de cours n’est pas simple. Pour la section classique, par exemple, en plus de l’apprentissage de l’instrument, les élèves doivent suivre le cursus de formation musicale (anciennement appelé solfège) et des unités de valeur nécessaires à l’obtention des diplômes, comme les pratiques orchestrales ou la musique de chambre. C’est la même chose pour les élèves de haut niveau des sec – tions traditionnelles et les arts de la scène. »

Il faut donc jongler avec les heures disponibles et les agendas pour que tout s’harmonise parfaitement avec les presque 2  000  élèves accueillis chaque année par le Conservatoire. Parmi eux, il n’y a pas que des enfants ; Frédéric Cibard rappelle que les cours sont ouverts aux adultes en pratique amateur, en fonction des places disponibles. La pratique théâtrale ou les différentes possibilités de coaching vocal intéressent beaucoup d’adultes.

L’organisation de la rentrée concerne également quelque 400 élèves qui pratiquent les arts dans les collèges et lycées au sein des nouvelles classes Cham-Chad (classes à horaires aménagés pour la musique classique ou pour les arts traditionnels). Un dispositif exceptionnel qui a permis de créer une nouvelle dynamique dans ces classes, et de lutter contre l’absentéisme. Les élèves apprécient ce contact direct avec leur culture, notamment en matière d’arts traditionnels, où nombre d’entre eux montrent des dispositions exceptionnelles.

Travailler ensemble : les projets interculturels mis en avant

La rentrée des élèves est toujours précédée d’une série de réunions avec les enseignants et la direction du Conservatoire, afin de faire le point sur les programmes des événements mais également, pour discuter des grandes orientations de ’année. «  Les pratiques pédagogiques et la détermination des objectifs sont au cœur de nos réunions de pré-rentrée. On rappelle les missions d’intérêt général de l’établissement  : préserver, enseigner et valoriser les enseignements culturels  ; on invite les enseignants à participer à l’évolution des pratiques. Nos nouveaux partenariats avec le monde de l’Éducation passent par la maitrise des modes d’évaluation, qui ont changé : ce ne sont plus des notes mais des mentions, des appréciations.  » Une réflexion pédagogique entretenue chaque année pour toujours mieux enseigner.

Les enseignants sont également invités à travailler ensemble  : «  Les arts s’interpénètrent de plus en plus. C’est un phénomène qui fait grandir le Conservatoire. Aujourd’hui, les projets communs sont une exigence. »

Cette exigence se traduit notamment par de véritables moments d’émotion sur scène. Le programme 2022-2023 de l’éta – blissement est d’ailleurs particulièrement dense pour l’année à venir, avec plus de 25 galas et concerts : le gala de décembre, le concert de la paix, les nuits du jazz, le concert des musiques actuelles, celui des grands ensembles… mais également la deuxième édition du Tahiti Soul Jazz Festival, le concours Ta ΄iri Paumotu et le concert des professeurs, le concours des voix de l’Outre-mer, l’arrivée à Tahiti des Sorciers de la Musique…

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Encadré 1

Trois jours pour s’inscrire au Conservatoire : Du 17 au 19 août

La fixation des horaires de cours, le règle – ment des frais de scolarité et la délivrance de la carte d’accès aux enseignements du Conservatoire s’effectuent au centre de Tipaerui, à Papeete, au moment de l’inscription définitive des élèves, durant les trois journées de rencontres parents-enseignants des 17, 18 et 19 août. Si les deux premières journées sont réservées aux élèves du CAPF en cours de réinscription – de 8h00 à 18h00 le mercredi 17 août et de 13h00 à 18h00 le jeudi 18 août – la troisième journée, du 19 août – de 13h00 à 18h00 – est ouverte aux nouvelles inscriptions. Ces moments de rencontre déterminent les heures de cours et la délivrance de la carte d’accès aux enseignements. Les frais d’inscription et de scolarité peuvent être réglés en une ou deux fois et par carte bancaire. En échange, l’élève obtient sa carte d’accès aux cours. «  Nous sommes l’école la moins chère du fenua, quelle que soit la discipline. Cela correspond à la volonté gouvernementale d’offrir un large accès à la culture à toutes les catégories de la population », précise Frédéric Cibard.

 

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Encadré 2

Emmanuelle Caler-Arnaud : nouvelle professeure de formation musicale

On n’appelle plus ces cours «  solfège  » mais «  formation musicale  » et ce n’est pas seulement le nom qui a changé pour Emmanuelle Caler-Arnaud mais bien toute la pédagogie. Professeure de formation musicale au conservatoire de Perpignan, accompagnatrice de chœurs, professeure de chant de musique actuelle, chanteuse, soprane qui s’est produite avec le chœur de l’opéra, concert de musique sacrée… La musique est sa grande passion  : « J’ai toujours voulu faire de la musique. J’ai commencé à l’âge de 5 ans et j’en ai 46 aujourd’hui  ! Mes parents n’étaient pas du tout musiciens mais mon père avait reçu un piano d’une vieille dame qui lui en avait fait don. Personne ne jouait dessus sauf moi qui étais tout le temps en train de pianoter.  » Cours de danse classique et de piano au conservatoire et dès l’âge de 6  ans, elle annonce à ses parents qu’un jour, elle enseignera la formation musicale. «  Quand j’ai commencé, c’était du solfège pur et dur, et je me suis toujours dit que je ne l’enseignerai jamais comme ça. Je veux que mes élèves qui viennent aux cours se régalent. C’est une ouverture d’esprit et ça va les aider à comprendre leurs instruments.  » Avec Emmanuelle Caler-Arnaud, il y a bien sûr l’apprentissage des notes et des rythmes mais aussi celle des partitions musicales, l’histoire des compositeurs, de la danse, du chant, des rythmes corporels, sensoriels… «  C’est ludique et interactif, il faut que ça bouge ! » Pour elle, le challenge est de réussir à donner envie aux élèves de venir à ces cours où tout le monde va à contrecœur. C’est lors de vacances à Tahiti que, comme à chaque voyage en famille avec son mari et ses deux enfants, ils visitent la police et les pompiers (car son conjoint est policier et pompier), et le Conservatoire. Au CAPF, elle raconte ce qu’elle fait à l’équipe enseignante qui l’in – vite à déposer son CV. « Je suis très honorée de venir travailler ici. On va être ensemble avec les élèves pour progresser. Et je vais m’inscrire aux cours de danse tahitienne. Je suis une piètre danseuse mais je veux ap – prendre cette danse ! », dit-elle en rigolant.

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PRATIQUE

Conservatoire Artistique de Polynésie Française –Te Fare Upa Rau

  • Rencontres parents – professeurs du CAPF le 17 août de 8h à 18h et le 18 août de 13h à 18h, réservés aux nouveaux élèves, et le 19 août de 13h à 18h pour les anciens élèves qui viennent se réinscrire.
  • Tél. : 40 501 414
  • [email protected]
  • [email protected]
  • www.conservatoire.pf
  • www.facebook.com/capftefareuparau

 

Les ateliers TFTN aussi redémarrent

Du côté de la Maison de la culture, les ateliers reprennent dès le 22 août avec un large panel de cours proposés pour les tout-petits jusqu’aux matahiapo ! On commence avec la nouveauté : Du livre au tableau pour les 3 à 8 ans, animé par Vanille Chapman, qui intervient déjà sur les animations médiathèque Bébés lecteurs et Les P’tits philosophes. L’idée de ce nouvel atelier est de découvrir différentes techniques artistiques pour illustrer une histoire, proposer aux enfants de porter un nouveau regard sur le livre, les amener à travailler le patchwork, la peinture, le collage, la sculpture… travailler l’imagination, valoriser le génie artistique. Toujours pour les enfants, des cours d’anglais et de japonais sont proposés, de l’aquarelle, des échecs, de l’éveil corporel et du théâtre. Pour les adultes, plusieurs cours de langues sont au programme : anglais, japonais, langues des signes et reo Tahiti. Différents niveaux sont répartis sur la semaine, du débutant aux cours « conversation ». Le cours d’aquarelle reprend pour seulement six mois, il sera remplacé par un autre à par – tir de janvier 2023. Pour les amateurs de la culture polynésienne, plusieurs choix sont possibles : réflexion culturelle, ’ukulele percussif et tressage. Un atelier d’écriture, de théâtre, de remue-méninges complètent l’offre culturelle. Et enfin, des ateliers plus « sportifs » sont également programmés : gym et Pilates (avec un cours spécial pour les matahiapo), du tai-chi et du yoga. De quoi trouver son bonheur à chaque âge avec treize ateliers pour les adultes et cinq pour les enfants, sans compter le programme particulier pour les vacances.

Les animations de la médiathèque, dont l’entrée est libre, gratuite et accessible à tous, même les non-abonnés, reprennent quant à elles à compter du 22 août. Commençons par les enfants avec sept propositions. Le rallye-lecture organisé une fois par semestre où l’enfant doit lire une quinzaine de livres en deux mois et répondre aux questions posées sur ces lectures. Les animations Firi Firi organisées par l’équipe du magazine qui propose des ateliers à la parution de chaque nouveau numéro. L’heure du conte avec Léonore Caneri : des voyages littéraires dans de nombreuses destinations inconnues qui se déroulent un mercredi par mois. La chasse aux livres avec Anna Deschamps, organisée un samedi par mois pour découvrir les genres littéraires et leur classement, se repérer dans la bibliothèque, le tout sous forme de bingo littéraire ! L’atelier émotions avec Sara Aline pour mieux comprendre ce qu’il se passe dans sa tête et son cœur. Les Bébés lecteurs et Les P’tits philosophes avec Vanille Chapman pour éveiller les tout-petits aux histoires et discuter philosophie avec les plus grands qui peuvent poser toutes les questions qu’ils veulent, en l’absence des adultes ! Et on continue avec les adultes. Christian Antivackis anime un atelier jeux de société un samedi par mois, avec ou sans thématique, où les participants sont invités à venir en famille. L’atelier fanzine avec Heirani Soter constitue une nouveauté ou plutôt une évolution du club de lecture, qui aura lieu deux samedis par mois. La soirée littéraire organisée par l’association Tāparau, un jeudi par se – mestre, permet de débattre et d’échanger avec des personnalités du monde littéraire polynésien. Et enfin, la création de jeux autour des mots avec Anna Deschamps in – vite un samedi par mois à créer ses propres rébus, mots croisés, mots mêlés, nuages de mots, phrases codées, grâce aux outils de création en ligne. À la médiathèque, on ne fait pas qu’emprunter des livres ou lire, on découvre, on apprend et on développe son imagination grâce à toutes ces animations !

Pour terminer, la Maison de la culture, ce sont également les expositions à la salle Muriāvai qui reprennent en octobre avec notamment Gotz, et Motard et Raffis qui seront au programme de ce dernier semestre 2022.

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Encadré 1

Le club lecture se transforme en atelier fanzine

Lancé en 2019, le club lecture, animé par Heirani Soter, se modernise avec une nouvelle formule : il devient l’atelier fanzine. L’objectif pour les participants sera de partager leurs coups de cœur qu’ils soient cinématographiques, musicaux ou littéraires pour ensuite élaborer un fanzine. Cette revue de deux pages, fabriquée de manière artisanale, mettra en avant les productions artistiques les plus appréciées des participants. Organisé deux samedis par mois, le premier rendez-vous permettra de partager ses intérêts et d’élaborer la charte graphique de la revue puis le second sera dédié à la finalisation de la mise en page et des textes. Il sera ensuite imprimé et mis à disposition du public de la médiathèque tous les mois.

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PRATIQUE

Maison de la culture

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Plusieurs rentrées au CMA

Au Centre des métiers d’art, plusieurs rentrées se préparent : celles des promotions du certificat polynésien des métiers d’art et du brevet polynésien des métiers d’art et la première promotion du tout nouveau diplôme national des métiers d’art et design, niveau licence (DN Made). Pour les CPMA et BPMA, cela commencera le 1er septembre pour terminer en juin. Une quarantaine d’élèves suivront ces formations. Pour le DN Made, les 18 élèves seront partagés entre deux mentions : fibre textile, héritage polynésien, processus in – novant et écoresponsable au lycée Samuel Raapoto et objets et arts graphiques océaniens : tradition, création et innovation au Centre des métiers d’art. Le partenariat entre les deux établissements et l’université, permet d’offrir aux élèves des cours sur trois sites pour suivre des enseignements génériques (humanité, culture des arts du design et des techniques), des enseigne – ments transversaux (outils d’expression et d’exploration créative, technologies et matériaux, langues vivantes et vernaculaires…) et des ateliers de création (savoir-faire et excellence technique, pratique et mise en œuvre du projet…). Cette toute première promotion fera sa rentrée le 12 août. Elle débutera par une visite du CMA puis partira du 16 au 20 août à Fare Hape dans la haute vallée de la Papenoo pour suivre une semaine d’ateliers : «  Nous voulons les mettre dans le bain dès les premiers jours. Ils auront des ateliers sur la céramique, le dessin, l’observation, l’aquarelle… et vivront en communauté. On a besoin d’une forte cohésion du groupe et qu’ils commencent le travail tout de suite. » Ils seront accueillis au lycée Samuel Raapoto les 25, 26 et 27 août pour une leçon inaugurale et une journée récréative ; et le 25 août à l’université. Si des premiers candidats ont obtenu leur place pour la formation, ce n’est pas encore trop tard pour ceux qui souhaiteraient essayer d’y entrer : il est possible de déposer son CV, sa lettre de motivation ses relevés e notes et son dossier de travaux artistiques au début de ce mois d’août ([email protected]).

Le Centre des métiers d’art attend beaucoup de ces futurs diplômés licence DN Made. Cette première promotion sera aussi un test et « ils doivent briller », sourit Tokainiua Devatine, enseignant au CMA. Ce seront les futurs penseurs et spécialistes de la culture polynésienne, de futurs artisans, designers, créateurs spécialisés, concepteurs, réalisateurs de produits, objets ou accessoires, assistants chef de projet, responsables de fabrication, assistants chef de production, indépendants ou salariés. C’est la première fois qu’une formation d’un tel niveau s’ouvre en art polynésien. Le CMA ne compte pas s’arrêter là, espérant ouvrir des formations en master et la possibilité d’obtenir un doctorat, pour pousser les étudiants au plus haut niveau. Dans le cadre de leur formation, ils rencontreront des experts dans différents domaines pour élargir leur esprit et point de vue. Premier rendez-vous prévu à l’université pour voir les images au microscope à balayage électronique «  formes et structures de la matière » et avoir une conférence sur les nouvelles technologies de modélisation du récif qui sont inspirées des modélisations du corps humain. « Ils vont découvrir ce travail, discuter avec les chercheurs, l’application des techniques de l’image à différents domaines. »

Les élèves en CPMA et BPMA auront également à leur programme des rencontres, avec cette même idée d’ouvrir leur esprit sur toutes sortes de domaines. D’ailleurs, le projet corail se poursuit. Le CMA et l’Institut des récifs coralliens du Pacifique travaillent en partenariat autour de ce thème : « Corail ou comment comprendre le dérèglement climatique en observant les récifs coralliens  ». L’idée est bien sûr de sensibiliser les élèves à leur environnement et à sa protection mais également rendre accessible la recherche grâce à l’art. « Toutes ces rencontres avec les chercheurs viennent nourrir le travail des étudiants qui s’en inspirent. Ils font des liens et ils réalisent une œuvre. Ces œuvres seront exposées au mois de mars 2023 avec un catalogue qui sortira pour l’occasion.  » Deuxième grand projet de l’année  : l’exposition au Musée de Tahiti et des îles intitulée « Huri ». « C’est l’exposition de la réouverture de l’établissement et elle durera sept mois. Il y aura des œuvres des enseignants, des élèves et sans doute d’artistes invités.  » Enfin, pour garder en mémoire ces événements, le Centre des métiers d’art prévoit de publier plusieurs ouvrages dont une rétrospective par étudiant. Ces publications seront montées par les étudiants eux-mêmes une fois le chemin de fer défini par la direction. Quant aux rencontres avec les artistes du Pacifique, le Pūtahi qui devait se dérouler en 2020 à Hawaii a été annulé et il est impossible de dire s’il aura lieu ou non cette année. Enfin, un enseignant partira à Sydney au mois de février 2023 pour participer à un symposium sur l’art et les questions environnementales.

PRATIQUE

Centre des métiers d’art

  • Avenue du Régent Paraita
  • Ouvert du lundi au vendredi, de 8h à 11h30 et de 12h30 à 15h.
  • Tél : 40 437 051 ou 40 430 306
  • [email protected]
  • Facebook : Centre des Métiers d’Art de la Polynésie française

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