Hiro’a n°177 – Le saviez-vous ? Une mission d’urgence pour restaurer trois marae à Taputapuātea
Le saviez-vous ?
DIRECTION DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – TE PAPA HIRO’A ‘E FAUFA ‘A TUMU (DCP)
Rencontre avec Vincent Marolleau, archéologue à la Direction de la culture et du patrimoine. Texte : Pauline Stasi – Photos : DCP (sauf mention)
Une mission d’urgence pour restaurer trois marae à Taputapuātea
Fin avril, l’archéologue Vincent Marolleau a effectué une mission de restauration d’urgence de trois jours sur le site classé de Taputapuātea à Ra΄iātea juste avant l’arrivée des pirogues Hōkūle΄a et Hikianalia et du Blue Climate Summit. Situées en bord de lagon, les plateformes de ces trois marae sont régulièrement endommagées par la mer et les coups de houle.
Des pierres de basalte déplacées, certaines tombées dans l’eau, des plateformes qui donnent des signes de faiblesse et d’effondrement, menaçant la structure des ahu… La mission d’urgence, diligentée par la Direction de la culture et du patrimoine (DCP) sur le site de Taputapuātea fin avril a permis de consolider les marae ΄Oputeina et Hauviri, tous deux situés de part et d’autre de Taura΄a Tapu, petite anse autrefois consacrée à l’accueil des pirogues alliées. C’est sur ce lieu que devaient accoster mi-mai les deux pirogues Hōkūle΄a et Hikianalia et s’installer les acteurs du Blue Climate Summit. L’équipe de la DCP a également profité de cette mission pour réaliser quelques petites restaurations sur le marae Hititai, à quelques dizaines de mètres de là.
Un suivi tous les six mois
« Ces trois marae sont en bord de lagon, et les grosses houles de décembre dernier les ont endommagés. En octobre, lors de notre dernière mission, les plateformes arrière n’étaient pas effondrées. Par ailleurs, les racines des arbres les abiment, même si elles les soutiennent aussi », note l’archéologue. Si cette mission a été programmée en urgence fin avril pour ces deux événements majeurs, la surveillance par la DCP du site de Taputapuātea – classé en 2017 à l’Unesco –, est régulière. « Tous les six mois environ, nous faisons une mission de suivi du site, et de restauration quand cela s’avère nécessaire », souligne Vincent Marolleau.
Pour cette mission, l’archéologue s’est adjoint les services de Marc Keller et Henri Teinauri, deux prestataires en charge de l’entretien du site de Taputapuātea. Pendant trois jours, les trois hommes n’ont pas chômé. Ils ont consolidé les plateformes en respectant strictement l’architecture initiale des structures.
Conscient que cette opération sur ce site majeur de Taputapuātea, dont les premières restaurations datent de 1969, doit être suivie d’une autre de plus grande ampleur, la DCP compte lancer un chantier plus vaste rapidement. Ces travaux s’inscrivent dans la perspective des futurs aménagements du site. La DCP réfléchit également aux solutions à mettre en place pour faire face aux conséquences des effets du réchauffement climatique et de la montée des eaux dans les années futures sur le site.