Hiro’a n°177 – 10 questions à Tautu Pater, responsable des moyens généraux à la Maison de la culture
Propos recueillis par Pauline Stasi – Photos : PS
« On est heureux de contribuer à faire rayonner la culture polynésienne »
Installation des tribunes pour le public, des loges pour les artistes, gestion du parking ou encore de la propreté du site ou de l’électricité, les missions du service des moyens généraux sont nombreuses à la Maison de la culture. À quelques jours de l’ouverture du festival du Heiva, son responsable, Tautu Pater ne chôme pas avec son équipe d’une trentaine de personnes. Rencontre avec cet homme de l’ombre, dont le travail permet de mettre en lumière les artistes pour la plus grande joie du public.
Brièvement, quel est votre parcours ?
« À la base, je suis technicien en éclairage, j’ai travaillé pendant plusieurs années à la présidence sous la tutelle du GIP (Groupement d’intervention de la Polynésie). Je m’occupais du son et de la lumière sur le site de To΄atā. Ensuite, j’ai intégré la Maison de la culture en 2012 comme technicien en éclairage et hauteur. Fin 2021, j’ai pris la tête du service des moyens généraux à la Maison de la culture. »
Quels domaines englobent les moyens généraux ?
« Les moyens généraux comprennent cinq départements : le premier est la logistique, ce sont les tribunes, les chapiteaux, les tables, les chaises… Le second, “la clean”, ce sont les femmes de ménage. Le troisième, les espaces verts pour que les jardins soient propres. Le quatrième, le bâtiment, et le cinquième, l’électricité. Ces départements permettent que tout soit en conformité. On s’occupe aussi du décor, on orne la scène de To΄atā. On travaille avec la technique pour constituer des décors différents à chaque événement, notamment au Grand théâtre. »
Combien de personnes travaillent au sein du service des moyens généraux ?
« Une trentaine de personnes au total. Il y a un chef par département. Tous les lundis, on fait une réunion avec les chefs pour préparer la semaine d’après. On travaille beaucoup en amont, cela permet de bien finaliser tous les détails. »
En quoi consiste votre poste de responsable à la Maison de la culture ?
« Cela consiste à donner du travail à tous les départements qui sont sous ma tutelle pour que tout soit en place pour les événements. »
Quelles qualités cela requiert-il ?
« Je pense qu’il faut de l’ancienneté, de l’expérience. Cela fait vingt-trois ans que je travaille dans le secteur de l’événementiel ; en un coup d’œil, je vois tout de suite ce qui va ou pas dans une salle de spectacle. Il faut que tout soit parfait, c’est important, car les spectateurs paient leurs places. »
Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?
« Clairement, de travailler dans le milieu de la culture. On est heureux de contribuer à faire rayonner la culture polynésienne. On côtoie de près les artistes. J’apprécie le fait de travailler avec des personnes différentes, on rencontre beaucoup de gens, chacun a ses méthodes de travail, sa façon de voir les choses avec les spectacles. Cela permet d’apprendre, de s’adapter. On est heureux de travailler pour les artistes et le public. »
Quelles sont les difficultés que vous pouvez rencontrer ?
« Bien sûr, il y a eu la crise du Covid. Il nous est arrivé de nous retrouver à une dizaine, car les employés étaient malades ou cas contacts, mais il fallait faire le travail. Ensuite, toutes les mesures de distanciation sociale à mettre en place, les conférences de presse à organiser en plein air, ce n’était pas toujours facile. »
Un souvenir de spectacle qui vous a marqué ?
« Le concert du groupe Vengaboys, c’était l’un des premiers concerts à To΄atā. Il y avait un monde incroyable. Mais sinon, bien sûr, c’est le festival du Heiva. »
Justement, comment vous préparez-vous avec vos équipes à cet événement qui revient en force cette année ?
« C’est un événement très important pour nous, qui nécessite beaucoup de travail, car avant nous avons eu des gros événements comme le spectacle du Conservatoire ou le Heiva des écoles. On prépare donc le Heiva en même temps que ces spectacles, on s’occupe de la préparation du chapiteau, on prépare le passage du public… Il faut tout gérer. Après, avec l’expérience, on sait ce que veulent les artistes dans les loges, comment les aménager. Il faut aussi gérer le parking avec toutes les voitures, car si le public ne peut pas se garer, il ne peut pas assister aux spectacles. Tout cela est un sacré travail, un vrai casse-tête mais quand on est passionné, on est motivé, on essaye de le faire du mieux que l’on peut. On est fier de tout mettre en place pour le Heiva. Il y a toujours un stress bien sûr, mais dès le premier son du tō΄ere, on oublie tout. »
Que conseillez-vous aux jeunes qui sont intéressés par votre domaine ?
« Je leur dirai d’abord qu’il faut aimer ce que l’on fait, c’est essentiel. Ensuite, je leur dirai qu’il faut s’accrocher pour avoir du travail, de ne pas lâcher. »