Hiro’a n°175 – Trésor de Polynésie: Fare Hape

fare hape ©DCP copie

Le saviez-vous ?

 

Restauration d’un marae de Fare Hape à la Papenoo

Rencontre avec Moohono Niva, archéologue. Texte : DB – Photos : Moohono Niva

 

Un marae situé sur le site archéologique de Fare Hape, dans la haute vallée de Papenoo a succombé aux assauts du temps au niveau de l’angle nord-est de la structure. Une opération de restauration a été menée en novembre 2021.

Depuis l’année 2000, Fare Hape est un site culturel géré par l’association Haururu. Des pans de murs se sont effondrés. Yves Doudoute, président de Haururu a sollicité l’aide du pays pour la sauvegarde de ce marae.

Des appels d’offres aux archéologues du territoire ont été rapidement engagés par la Direction de la culture et du patrimoine (DCP). Moohono Niva, retenu, revient sur cette opération de restauration qui s’est réalisé en novembre 2021. « Le plus délicat », dit-il « a été de mener une construction à l’identique ». Selon lui, les travaux de restauration ne s’entendent pas autrement qu’en respectant les méthodes et réalisations des premiers bâtisseurs. Ils ont œuvré à trois pour restituer le marae « au plus proche » de ce qu’il a toujours été. « Il ne faut rien inventer, nous avons là un devoir de mémoire. »

Pour ce faire, Moohono Niva et son équipe ont procédé par étapes. Ils ont commencé par observer et analyser le site et le vestige. Des photographies anciennes ont permis d’apporter des précisions complémentaires aux observations de terrain.

Le marae est construit sur un terrain en pente. De ce fait, en cas de grosses pluies, l’eau s’accumule et avec le poids de cet élément, l’angle nord-est de la structure s’est abimé avec le temps. « Il y a eu deux périodes de construction. On s’est aperçu que dans la partie inférieure, la partie la plus ancienne donc, il y a avait un muret de soutènement puis au-dessus un double muret. » La partie inférieure aurait été en lien avec un dieu ancestral, ’Oro ou Tane. La partie supérieure daterait de la réoccupation du site par les māmāiā. Un marae n’est pas figé, il est au contraire dynamique. Il témoigne de l’évolution des hommes et de leurs utilisations au fil du temps.

La partie inférieure consiste en une construction dite « en besace ». Il s’agit de l’alternance de pierres dans un sens, puis dans un autre sens, pour plus de stabilité. La partie supérieure est quant à elle un simple empilement de pierres. « Nous étions là en tant que restaurateurs », insiste l’archéologue, « et nous avons fait tout ce que nous avons pu pour respecter les agencements originaux à tous les niveaux, même si cela ne se voit pas par la suite. »

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