Hiro’a n°174 – Culture bouge
Rencontre avec Christine Bennett, professeure d’art dramatique au Conservatoire artistique de la Polynésie française. Texte et photos : Pauline Stasi sauf mention
Cendrillon, une pièce décalée, drôle, émouvante
Après plusieurs mois de répétition, les élèves du cycle 3 de Christine Bennett se préparent à jouer Cendrillon de l’auteur contemporain Joël Pommerat sur la scène du Petit théâtre de la Maison de la culture le 27 avril. Mise en scène par la professeure d’art dramatique du Conservatoire, la pièce est à la fois drôle, poignante avec un zeste de trash et de déjanté.
Pour la pièce de fin d’année de ses élèves de cycle 3 au Conservatoire de Polynésie française, Christine Bennett a choisi Cendrillon, écrite par l’écrivain français Joël Pommerat en 2012. « C’est un auteur que j’apprécie beaucoup, il a la particularité d’être un auteur-metteur en scène. Il ne met en scène que des œuvres qu’il a lui-même écrites. Il est aussi connu pour sa réécriture de contes d’enfants pour les adultes. La grande majorité de ses écrits est consacrée d’ailleurs à ce style littéraire (…) », explique avec passion et enthousiasme la professeure d’art dramatique du Conservatoire de Polynésie française.
Si Pommerat a pris des libertés avec le conte original de Perrault, Christine Bennett y a aussi mis sa touche personnelle, apportant à l’histoire et aux personnages un petit côté déjanté qui accentue encore davantage l’originalité de cette version de Cendrillon. « Il y a le Cendrillon de Pommerat et mon Cendrillon à moi. Dans le Cendrillon de Pommerat, lorsque la jeune fille est en train de perdre sa mère, elle n’entend pas ses dernières paroles. J’ai pris le parti que cette jeune fille était peintre et écoutait de la musique. Peu concentrée sur ce que lui disait la mère, elle a cru entendre qu’elle lui murmurait : ‘Tu dois penser à moi toutes les heures’, mais en réalité ce n’est pas ce qu’elle a dit (…). Et la pièce débute comme cela, par un slam », confie la professeure.
Une multitude de sentiments
Drôles, déconcertantes, amusantes, émouvantes, les scènes s’enchainent et le jeu des comédiens en herbe fait mouche. Pendant une heure et demie environ, les sept jeunes interprètes, âgés de 15 à 18 ans et déjà bien rodés aux expressions théâtrales, vont transporter les spectateurs dans une multitude de sentiments. Ils seront sans aucun doute touchés par la naïveté du prince. Impressionnés par la passivité et la lâcheté du père. Plus qu’amusés par la méchante marâtre et son look de cougar allumeuse. Étonnés par le courage de Cendrillon, qui s’appelle dans cette pièce… Sandra ! D’ailleurs peu importe le prénom. Car si cette version contemporaine du conte enfantin est évidemment très éloignée dans la forme de celle que l’on a pu écouter dans sa jeunesse ou regarder en dessin animé chez Disney, les thèmes que les jeunes comédiens nous font ressentir restent les mêmes, universels : la mort, le deuil, la solitude, l’envie de vivre, l’amour, le désir…
encadré
Mercredi 27 avril à 19 h
Un tarif unique : 1 500 Fcfp
Au Petit théâtre de la Maison de la culture
Billetterie : Maison de la culture et en ligne sur le site de TFTN.
Distribution :
Leila Berbille : Cendrillon-Sandra
Louis Barbar : Le prince
Kheira Sicard- Beljouani : La grande sœur
Niobé Masurier : La belle-mère
Heiava Antivackis : Le roi
Margaux Picaud : La petite sœur et narratrice
Anabelle Landon : Fée et narratrice
Christine Bennett : Mise en scène