Hiro’a n°172 – Le saviez-vous ? Sanctuaire marin : 20 ans et une fresque

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Le saviez-vous – Direction de la culture et du patrimoine (DCP) – Te Papa Hiro ’a ‘e Faufa ‘a tumu

Sanctuaire marin : 20 ans et une fresque

Rencontre avec Jops, graffeur, et James Tuera, responsable de la cellule logistique à la Direction de la culture et du patrimoine. Texte : Pauline Stasi – Photos : DCP

172 p26-27 jops fresque finie

Il y a vingt ans, la Polynésie française créait le plus grand sanctuaire au monde pour la protection et la sauvegarde des mammifères marins. Pour célébrer ce bel anniversaire, la Direction de la culture et du patrimoine a demandé au graffeur Jops de peindre sur l’un des murs de son bâtiment de Punaauia une grande fresque qui lui rende hommage.

Si chaque âge a ses charmes, on dit souvent que vingt ans est le plus beau de tous. Ce n’est pas la Direction de la culture et du patrimoine (DCP), très attachée à la richesse de la faune et la flore dans les eaux polynésiennes, qui dira le contraire ! « Il y a vingt ans en 2002 était créé un sanctuaire marin en Polynésie française. On a souhaité célébrer cet anniversaire en faisant réaliser une grande fresque sur la façade arrière ouest de la DCP de notre site de Punaauia afin de rendre hommage à ce sanctuaire », souligne James Tuera, responsable de la cellule logistique à la DCP.

S’étendant sur l’ensemble de la zone économique exclusive (ZEE) de la Polynésie française, le sanctuaire marin compte environ 4,9 millions de km2. Et forcément, avec une telle superficie, il va sans dire qu’il y a du beau monde à mettre en scène sur la fresque. Tortues, raies, poissons, dauphins, mais aussi coraux et même oiseaux ont la part belle, car tous vivent en osmose dans ce bel univers.

« Dans les mythes de la création du monde mā΄ohi »

Et si la DCP a choisi d’implanter la fresque sur l’un de ses murs et souhaité fêter comme il se doit les vingt ans de ce sanctuaire, cela n’est pas juste dû au fruit du hasard. « Cette fresque met en avant le site de Vaiparāoa où est situé notre bâtiment. Aujourd’hui encore, ce site est un haut lieu d’observation des mammifères marins, comme les dauphins et les baleines, mais aussi des tortues et des oiseaux. Nous avons déjà fait réaliser à l’entrée de notre bâtiment une fresque avec une grande baleine. Cette nouvelle fresque s’inscrit donc dans la continuité (…). C’est important aussi de souligner que dans les mythes de la création du monde mā’ohi, la création des espèces marines de grande taille est très souvent évoquée : la baleine, le requin, la tortue nagent au large, dans les grandes profondeurs, et se reposent sur la crête des vagues », précise James Tuera.

Une superficie de 32 m2

En vous baladant du côté de la pointe des Pêcheurs à Punaauia, si avec un peu de chance vous pouvez apercevoir une tortue nager ou une baleine plonger, vous serez en tout cas absolument certain d’admirer non seulement la belle représentation dite de la baleine, mais également la toute nouvelle à l’arrière. Peinte sur une surface de 32 m2, elle est un véritable hommage à la richesse et au patrimoine marin de la Polynésie française.

Avant de l’admirer terminée, il a fallu à la DCP passer par plusieurs étapes. À commencer par la plus importante d’entre elles, le casting de l’artiste. Forte de collaborations passées, la DCP a choisi de travailler avec Jops. Le graffeur s’est fait connaitre lors du premier Festival international de graffiti à Tahiti en revisitant les murs des vieux bâtiments de la ville en œuvres d’art tout en s’inspirant de la culture polynésienne mā΄ohi. « Nous avons déjà eu la chance de travailler avec Jops sur le marae de Maha΄iātea à Papara, et et celui de Maraeta΄ata. Nous apprécions son style. Il est admiratif et amoureux de la nature. Son art se traduit par la peinture en utilisant les techniques de la bombe et du pinceau traditionnel (…). Cette fresque devait représenter le sanctuaire marin. C’est un sanctuaire autant pour la faune aviaire marine : pétrels, tortues, raies, requins, poissons… que pour la faune malacologique marine comme les tritons, les moules, les casques… », explique James Tuera.

« Une grande liberté artistique »

Conformément au cahier des charges de la Direction, le graffeur a donc mis son talent au service du monde marin. « La DCP m’a demandé de mettre en scène différents mammifères ou coraux. J’ai conçu mon projet et leur ai soumis. On m’a laissé une grande liberté artistique. J’aime peindre la nature, la Polynésie est vraiment très belle », confesse le graffeur. Une fois le projet accepté, Jops s’est ensuite attelé à la tâche, peignant parfois aussi de nuit, lorsqu’il procède à des projections.

Après plus d’une semaine et demie de travail, les poissons, raies, dauphins, tortues, bénitiers ou encore les oiseaux sont apparus… Un peu comme des cadeaux que l’on déballe les uns après les autres avec impatience. Pour nous émerveiller.

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