Hiro’a n°162 – Trésor de Polynésie : Une 6e édition du Dossier d’archéologie polynésienne très fouillée
Trésor de Polynésie
Direction de la culture et du patrimoine – Te Papa Hiro’a ‘e Faufa’a tumu (DCP)
Rencontre avec Anatauarii Leal-Tamarii, responsable de la cellule patrimoine culturel à la Direction de la culture et du patrimoine. Texte : Pauline Stasi – Photos : DCP sauf mentions
Une 6e édition du Dossier d’archéologie polynésienne très fouillée
Après une quinzaine d’années d’absence, le Dossier d’archéologie polynésienne de la Direction de la culture et du patrimoine revient en force avec la parution d’un tout nouveau numéro présentant un panorama général des travaux archéologiques menés en Polynésie française entre 2005 et 2015. Pour ce sixième opus, l’archéologue Anatauarii LealTamarii, responsable de la cellule patrimoine culturel de l’établissement, a mené un véritable travail de fourmi réunissant 37 articles rédigés par une cinquantaine d’auteurs.
Dix années de recherches archéologiques rassemblées en 350 pages ! Le prochain numéro du Dossier d’archéologie polynésienne est le fruit d’un vrai travail de fouilles porté par le responsable de la cellule patrimoine culturel de la Direction de la culture et de patrimoine. En 2019, le jeune archéologue, Anatauarii Leal-Tamarii, a commencé à relever ce défi titanesque pour relancer cette publication près de quinze ans après la sortie du dernier numéro. Et un peu moins de deux ans plus tard, c’est mission accomplie : le sixième numéro du Dossier d’archéologie polynésienne doit paraître ce mois-ci. Véritable mine d’or, ce nouvel opus a pour vocation d’être un outil de synthèse lisible et accessible à tous – membres de la communauté scientifique, élus, aménageurs, mais aussi toute la population –, des travaux de recherche réalisés pendant une décennie en Polynésie, entre 2005 et 2015. « Le premier Dossier d’archéologie polynésienne a été publié en 2002. L’idée était de publier, en alternance une année sur deux, un bilan des recherches archéologiques et de faire l’année suivante une monographie sur une île en particulier. J’ai choisi, pour ce numéro de reprise, de faire un bilan des travaux de recherche entre 2005-2015, car cette période a été très riche avec pas moins de quatre-vingt-cinq opérations autorisées en dix ans, certaines opérations étant réalisées sur un même site », note Anatauarii Leal-Tamarii.
L’aide précieuse d’Henri Marchesi
Pour venir à bout de ce travail de longue haleine, le responsable de la cellule patrimoine culturel à la Direction de la culture et du patrimoine a fait appel à Henri Marchesi, qui s’était occupé à l’époque des premiers numéros de la revue. Ancien conservateur général du patrimoine parti depuis en retraite, Henri Marchesi n’a pas hésité à apporter son soutien à Anatauarii Leal-Tamarii dans ce beau projet de publication des recherches archéologiques. Ce dernier n’a alors pas lésiné, répertoriant toutes les opérations effectuées pendant une décennie, contactant un par un tous les auteurs de ces recherches. « À part deux ou trois, que je n’ai pas réussi à joindre, tous les auteurs à qui j’ai écrit m’ont donné leur accord pour rédiger un article, soit une cinquantaine d’auteurs au total, certains articles faisant intervenir plusieurs auteurs, comme des archéologues, des anthropologues mais également des jeunes étudiants ou encore des membres d’associations », indique Anatauarii Leal-Tamarii. Chacun s’est alors attelé à la tâche en respectant les directives du responsable afin d’apporter une cohésion à ce nouvel opus, à raison d’une vingtaine de pages maximum par article. Puis, une fois toutes ces données réunies au fil des mois, les deux hommes ont pris en charge la relecture et la correction des textes. « La période du confinement nous a permis de nous concentrer à fond sur ce projet, sans être perturbés par d’autres tâches. On a ensuite fait valider les textes, puis la maquette par les auteurs. Je tiens à rendre hommage à l’archéologue Michel Charleux, décédé en 2018, qui a consacré sa vie à la recherche et à la valorisation du patrimoine océanien. Il a légué un important travail de recherche sur les tapa notamment », souligne Anatauarii Leal-Tamarii.
Un résumé succinct rédigé dans la langue véhiculaire
Grande nouveauté et non des moindres, la Direction de la culture et du patrimoine a souhaité, pour cette « saison 2 » des publications du Dossier d’archéologie polynésienne, apporter une grande modification. « Soucieuse de promouvoir les langues polynésiennes en raison de leur valeur identitaire dans le monde de l’édition archéologique, la DCP a décidé d’intégrer, pour chacun des articles publiés, un résumé succinct dans la langue véhiculaire de l’archipel concerné », souligne Anatauarii Leal-Tamarii, qui espère qu’au travers de cette traduction, les populations locales concernées aient, elles aussi, accès à ces travaux, et à leur histoire.
Parmi les 85 opérations autorisées pendant cette décennie très prolixe, 46 relèvent de l’archéologie programmée. C’est-à-dire réalisées par des chercheurs dont les travaux reposent sur des problématiques élaborées en fonction des orientations de la recherche, elles-mêmes définies au sein des unités de recherches des différents laboratoires. Si ces opérations concernent tous les archipels, certains ont fait l’objet de nombreux travaux, comme les Marquises, avec notamment l’île de Ua Huka et son site de Hane, ou encore les îles Sous-leVent sur le site de Vaito’otiaFa’ahia à Huahine, et bien sûr Taputapuātea avant son classement en 2017 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
L’aventure à peine achevée, Anatauarii Leal-Tamarii compte bien la poursuivre et rêve déjà de sortir un septième numéro en 2022 relatant le bilan des travaux réalisés entre 2016 et 2021… Et ce ne sont pas les idées de sites qui manquent au jeune archéologue pour écrire un huitième numéro de la revue.
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PRATIQUE
Le Dossier d’archéologie polynésienne Édité par la Direction de la culture et du patrimoine
- L’ouvrage est gratuit et disponible à partir de ce mois d’avril en version numérique sur le site de Direction de la culture et du patrimoine et en version papier dans les différents établissements publics, les bibliothèques…
- www.culture-patrimoine.pf
- Coordination :AnatauariiLeal-Tamarii
- Secrétariat de rédaction :AnatauariiLeal-Tamarii et Henri Marchesi
- Traduction en langues polynésiennes :SpeakTahiti – Paraparau Tahiti
- Nombre de pages : 350