Hiro’a n°156 – Le saviez-vous : Teva Paoli, du CMA à l’École de Condé
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LE SAVIEZ-VOUS ? – Centre des Métier s d’Art (CMA) – Pu ha΄api΄ira ΄a toro΄a rima ΄i
Teva Paoli, du CMA à l’École de Condé
Rencontre avec Teva Paoli, ancien élève du Centre des métiers d’art et aujourd’hui élève de l’École de Condé. Texte : Lucie Rabréaud – Photos : D.R
Après avoir obtenu son diplôme au Centre des métiers d’art, Teva Paoli a choisi de continuer ses études en Métropole pour devenir designer graphique. Il prépare actuellement un bachelor en design graphique à l’École de Condé, en France.
Son objectif : devenir designer graphique. Teva Paoli, ancien élève du Centre des métiers d’art, ne s’est pas arrêté à son diplôme obtenu au Centre. Il poursuit actuellement ses études en Métropole dans l’École de Condé. Une école qu’il a choisie pour sa réputation dans les agences professionnelles de communication : « Elle a une certaine renommée », explique-t-il. C’est effectivement une école privée de référence en design, arts graphiques, photographie et métiers d’art depuis plus de vingt-cinq ans. Avant le Centre des métiers d’art, Teva a passé un bac pro communication visuelle et est parti en Métropole pour suivre une année préparatoire en école d’art. « J’ai choisi le CMA suite à une quête identitaire, un besoin d’en savoir plus sur le Pacifique car, durant notre parcours scolaire, on ne nous apprend pas grand-chose sur l’histoire de la Polynésie française », explique-t-il. C’est lors d’une exposition montée par le CMA dans la salle temporaire du Musée de Tahiti et des îles qu’il est marqué par le travail du Centre. Jamais alors il n’avait entendu parler du Centre des métiers d’art. Après cette exposition, un ami poste des photos sur des tiki et de lui en train de sculpter ou de peindre. « Tout cela m’a donné envie d’y étudier. »
Aujourd’hui à l’École de Condé, il prépare un bachelor en design graphique. Il suit des cours de dessin, d’outil numérique, de design graphique et de culture en design graphique, d’anglais, d’expression plastique, d’expérimentation typographique, de culture de la communication et de philosophie. Un programme chargé mais qui ne lui fait pas peur. « Ici, les devoirs doivent être rendus à l’heure, rigole-t-il. Je pense que l’approche n’est pas la même car les enjeux ne sont pas les mêmes entre le CMA et l’École de Condé. Mais la méthode de travail reste quasiment la même avec des points spécifiques dans certaines matières », explique-t-il plus sérieusement. Si Teva a choisi de partir pour continuer ses études, c’est qu’aucune filière n’existe à Tahiti lui permettant de mener son projet professionnel. Il a alors monté un dossier pour entrer dans cette école et a passé un entretien oral sur FaceTime, pendant lequel il a été interrogé sur son parcours, sa motivation et a dû détailler certains aspects de son projet professionnel. « Ce n’est pas ma première expérience en France, j’étais déjà parti plus jeune donc je connaissais un petit peu le terrain même si je ne suis pas dans la même ville. Mais cette année, l’adaptation à l’école est plus dure à cause des masques que l’on doit porter. On ne peut pas voir les visages des autres en entier. Et puis To (le chien du CMA, NDLR), qui nous accueillait tous les matins, me manque ! »
Teva encourage les élèves du CMA à poursuivre leurs études comme il est en train de le faire, assurant que le Centre prépare très bien à accéder à de grandes écoles d’art. « Au CMA , on se questionne sur l’art polynésien contemporain et sur l’art en général. Il faut faire des choix, se positionner par rapport à son sujet et argumenter son travail. Le rythme s’intensifie en deuxième année. Le diplôme demande énormément d’implication, de travail et de sérieux. Il faut savoir organiser ses recherches, son travail de veille et ses maquettes. Cette charge de travail que représente le diplôme : les recherches, expliquer ses intentions, faire un dossier de référence iconographique avec les sources, c’est finalement ce que je fais dans toutes les matières que j’étudie actuellement. Donc, on est bien préparés ! » ◆
Légende
Teva Paoli (à gauche) avec toute sa classe de sculpture et sa professeure au CMA .