Hiro’a n°156 – Le saviez-vous ? Cham/Chad, le dispositif s’étend
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LE SAVIEZ-VOUS ? – Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) – Te Fare Upa Rau
Cham/Chad, le dispositif s’étend
Rencontre avec Fabien Mara-Dinard, directeur du Conservatoire artistique de Polynésie française et Frédéric Cibard, chargé de communication du CA PF. Texte : MO. Photo : © Christian Durocher
Le succès du dispositif Cham/Chad, un cursus dédié à l’enseignement des arts traditionnels, ne se dément pas. Cette année a vu son extension au lycée de Taravao.
Les Cham/Chad, classes à horaires aménagés pour la musique classique ou pour les arts traditionnels, conquièrent de plus en plus d’établissements d’enseignement, et pour cause. Le directeur du Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) nous rappelle en quoi elles consistent : « Les Cham et les Chad sont des dispositifs permettant aux élèves des établissements concernés de bénéficier d’un horaire d’enseignement aménagé, soit en musique classique (Cham), soit en danse traditionnelle (Chad). Nous avions commencé par la Cham de Tipaerui, il y a quelques années, puis très vite, nous avons ouvert la Chad du collège Maco Tevane à Taunoa. »
Depuis, le dispositif s’est étendu à d’autres établissements. « Nous avons actuellement neuf établissements scolaires inclus dans le dispositif, dont une école primaire privée, celle de St-Paul Ste-Thérèse et un établissement de Moorea, le collège de Paopao. Cela représente environ quatre cents élèves qui reçoivent un enseignement spécifiquement artistique, dispensé par des enseignants du Conservatoire », explique Fabien Mara-Dinard.
Quel est l’impact de ce concept ? « La ministre de l’Éducation, Christelle Lehartel, mais aussi toutes les équipes pédagogiques, reconnaissent l’impact positif des Cham/ Chad sur la scolarité des élèves concernés, ajoute le directeur du Conservatoire. Les élèves modifient leur comportement de manière positive, ils sont présents et s’impliquent dans leur activité. Les familles se sont rapprochées de l’établissement. »
La Chad a fait ses preuves
Le défi est de taille pour la Cham/Chad puisque le dispositif a été mis en place pour permettre aux élèves en décrochage scolaire de retrouver leurs racines culturelles et de s’appuyer sur ces racines pour les faire revenir dans le giron de l’éducation. Mais également, pour que la culture soit vécue plus intensément au sein des établissements scolaires. « Les Chad introduisent les élèves à la danse traditionnelle mais aussi à la pratique des instruments, ’ukulele, percussions. Ils ont l’occasion de pouvoir s’exprimer par ces moyens. Cela met en valeur leur culture, la culture polynésienne, précise Fabien Mara-Dinard. Les familles sont aussi sollicitées et interviennent volontiers car c’est un domaine dans lequel elles ont des connaissances et qu’elles partagent. »
Une des finalités des Cham/Chad : un spectacle annuel sur la place To’atā où tous les établissements concourent. « Le Heiva taure’a a été porté par Ingrid Neveling, ancienne principale adjointe de Maco Tevane et le directeur du CA PF, rappelle Frédéric Cibard, chargé de communication de l’établissement. Cet événement permet aux jeunes de montrer leur travail de toute une année. C’est un spectacle plein d’énergie et de créativité. »
Pour la rentrée, c’est le lycée de Taravao qui entre dans la danse, une première pour un lycée. « C’est une continuité du dispositif, en fait, puisqu’il est en place au collège de Taravao depuis quatre ans. Les élèves vont entrer au lycée et il était normal qu’ils puissent continuer dans cette voie », explique Frédéric Cibard. ◆
PRATIQUE
• Les élèves qui souhaitent s’inscrire à ces cours sont sélectionnés par les établissements participants et font l’objet d’évaluations qui sont prises en compte dans le cursus scolaire de l’élève.