Hiro’a n°152 – Trésor de Polynésie : Visitez le Musée depuis chez vous !
Musée de Tahiti et des îles (MTI) – Fare Manaha
Texte ASF –source le site internet du Musée de Tahiti et des îles.
Visitez le Musée depuis chez vous !
La fermeture du Musée ne doit pas nous priver de culture ! Comme de nombreux musées à travers le monde obligés de fermer leurs portes en raison de l’épidémie de Covid-19, le Musée de Tahiti et des îles a décidé de nous montrer autrement ses trésors, richesses de notre patrimoine. Chaque jour, sur le web, vous avez ainsi rendez-vous avec un objet issu de ses collections. Cela commence par une visite virtuelle de ses anciennes salles.
Sous le hastag #CultureChezVous, le Musée de Tahiti et des îles vous invite à découvrir un grand nombre de ses trésors sans bouger de votre canapé. Une initiative numérique qui s’est répandue dans les musées du monde entier et qui permet à tous de découvrir des œuvres que l’on voit peu, voire pas du tout, car souvent stockées dans les réserves. Mais avant la découverte des collections, le Musée nous invite à entrer dans ses anciennes salles d’exposition presque « pour de vrai » grâce aux nouvelles technologies. Cette visite virtuelle avec une vision à 360° est très ludique, notamment pour les enfants. Ces derniers (mais les grands aussi !) pourront se déplacer de pièce en pièce d’un simple clic, s’attarder sur un cartel, découvrir un objet inconnu ou bien encore s’amuser à trouver, au fil de leur balade numérisée, la petite icône des vidéos explicatives insérée dans certaines pièces du Musée. C’est ainsi, par exemple, qu’en visitant la salle 2 dédiée aux objets culturels des Polynésiens, vous en saurez plus sur les herminettes, leur composition, leur provenance, etc. Dans la salle 3 consacrée à la vie sociale et religieuse des autochtones, vous apprendrez qu’aux Marquises, on fabriquait autrefois des échasses en pin finement sculptées que l’on ne sortait que dans le cadre des grandes cérémonies. Jeu sacré, donc interdit aux femmes, ces échasses permettaient aux différentes tribus de s’affronter de façon pacifique. Au Musée, un étrier d’échasse appelé tītoko, vaeake ou bien encore tapuvae selon les îles, et acheté dans une salle de vente à Paris en 1975, témoigne de cette pratique ancienne.
Un rendez-vous quotidien
En plus de la visite virtuelle, le Musée sélectionne et présente, chaque premier week-end du mois (chaque semaine pendant le confinement), sur son site Internet (avec un relais sur sa page Facebook) un objet de ses collections polynésiennes ou extra-polynésiennes. Parmi ces dernières conservées au Musée, figure par exemple un masque Baining, kavat, de NouvelleBretagne dédié aux esprits et animaux de la brousse. Ce masque, avant de rejoindre le Musée, appartenait à la collection Patrick Brai léguée à la Société des études océaniennes en 2002. Patrick Brai, autrefois enseignant au lycée Paul Gauguin et journaliste free-lance, avait voyagé dans les diverses contrées du Pacifique, y collectant des objets. « Réalisé en tapa (étoffe d’écorce battue), il [le masque] est fixé sur une armature de rotin. Les grands yeux, ici des cercles concentriques, comme la bouche entrouverte et allongée, représentent des caractéristiques typiques de ce type de masques aux formes variées parfois monumentales. Ici fragmentaire, ce kavat est décoré de couleurs rouges et noires pour la définition des yeux ou encore des points du menton », peut-on lire sur la fiche explicative qui accompagne sa photo. Et pour mieux comprendre son utilisation et la force de ce masque, une vidéo est en accès libre et vous entraîne en PapouasieNouvelle-Guinée, où les voix masculines guident les pas de danse de l’homme au masque. Une danse nocturne éclairée par les flammes d’un immense feu de bois. Magique et intense. Le Musée nous invite également à découvrir des objets plus proches de nous et pourtant précieux de par leur rareté, comme l’arc (fana) traditionnel polynésien. L’établissement de la Pointe des Pêcheurs possède un des rares exemplaires complets, à savoir l’arc, le carquois et les flèches associées. Plus précieux encore, pour ne pas dire émouvant, le chapeau tressé de la reine Pomare. Décoré d’un fin bouquet floral à l’avant, il aurait été confectionné par la souveraine en personne.
Contribution à la continuité pédagogique
Enfin, le Musée de Tahiti et des îles apporte également sa contribution à la continuité pédagogique en mettant en ligne des activités pour les plus jeunes, issues des carnets du Musée de Tahiti. Coloriages et jeux autour du patrimoine polynésien sont ponctués de questions. Pour les plus grands (niveau collège), plusieurs articles ont été partagés comme celui rédigé par Mahinatea Gatien, assistante de conservation de l’herbier du MTI et Jean-François Butaud, consultant en botanique, sur une plante très rare en Polynésie : la Gyrocarpus americanus N.J.Jacquin susbp. Americanus, nommée ’ōporovainui en tahitien. L’occasion de rappeler que le Musée conserve aujourd’hui un herbier riche de près de 20 000 parts.
Pratique
http://www.museetahiti.pf/visite-virtuelle/
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