Hiro’a n°150 – Le saviez-vous : Des salons à la boutique, histoire d’artisans
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Le saviez-vous – Service de l’artisanat traditionnel (ART) – Pu Ohipa rima ΄i
Des salons à la boutique, histoire d’artisans
Rencontre avec Heremoana et Rameny Buchin, artisans cr.ate urs. Texte : MO – Photos : R. Buchin et Mani
Le 7 février a vu l’inauguration de la toute nouvelle bijouterie d’artisanat d’art “Hererany Pearl Shell”, en présence de la ministre du Tourisme et du Travail, Nicole Bouteau et de māmā Fauura Bouteau. Heremoana Buchin et son épouse, Rameny, sont revenus sur le parcours qui les a menés jusque-là.
Dans le monde de l’artisanat d’art, le couple Buchin s’est déjà fait un nom. Spécialisés dans les bijoux en nacre, jusqu’à présent, ils ont acquis cette reconnaissance via les foires et expositions ainsi que par le biais des réseaux sociaux. Autant d’expériences qui les ont décidés, il y a quelques mois, à ouvrir leur propre bijouterie d’artisanat d’art, à Pirae, rue Afareri’i. Dans le couple, Heremoana est le créateur, et sa femme, Rameny, gère le fonctionnement de l’entreprise. Un rôle prépondérant reconnu publiquement par l’artiste lors de l’inauguration de leur boutique : « Je veux remercier ma femme avant tout, parce que sans elle, je pense que je ne serais pas là, devant vous, ce soir. »
La nacre, une orientation par passion
À l’issue de son CAP de joaillier obtenu en 2003, Heremoana n’a pas les moyens de réunir le matériel ni les matières premières que sont l’or et l’argent pour exercer son métier. Il occupe alors différents emplois dans les ateliers de ses oncles, où il acquiert connaissances et savoir-faire. Il s’oriente finalement vers la gravure sur nacre dont il fait sa spécialité. En 2008, le couple prend une patente d’artisan et participe à des expositions. « Heremoana voulait voler de ses propres ailes. Nous avons donc commencé à participer à des expositions, auprès de māmā Fauura, puis nous avons eu une petite boutique au marché de Papeete », explique Rameny Buchin. Mais cela ne leur convient pas. « On avait besoin d’un atelier, d’un espace plus grand. »
La boutique, un rêve de petite fille
Le couple habite Pirae et, en face de la servitude familiale, un vieux magasin chinois va bientôt fermer définitivement. « Je voulais ce magasin depuis longtemps ! Partis sur une rénovation, nous avons abouti à une reconstruction. Nous avons dû faire appel à toutes les aides financières possibles existant sur le territoire. » C’est un gros investissement mais le couple a pensé les choses sur la durée. « Les lieux nous appartiendront un jour. Ensuite, ça sera à nos enfants. C’est pour leur léguer que nous avons investi ici, pour qu’ils aient quelque chose qui leur sera utile », déclare Rameny.
Une volonté de développement
Heremoana est un artiste polyvalent, qui aime diversifier ses connaissances et pratiques. « Il apprend très vite. Il lui suffit d’observer et il sait. Actuellement, il a besoin de travailler sur de grosses pièces. Nous avons donc acquis les machines nécessaires pour qu’il développe le travail sur le bois. » En plus, le jeune homme est aussi artiste et peint des tableaux. D’autres projets sont en cours, car la famille Buchin regorge d’idées et de potentiels. « On va aussi lancer une marque de textile et y intégrer petit à petit nos deux garçons, même s’ils sont encore jeunes. Quant à moi, je fais de la couture, je réalise principalement des sacs, des accessoires », complète Rameny, qui, en plus de la partie administrative, n’est donc pas en reste côté créativité. ◆
Légendes
Heremoana et Rameny Buchin.
Rameny Buchin avec māmā Fauura Bouteau.