Hiro’a n°140 – Culture bouge : Concert To΄are, baptême du feu pour Eono
Rencontre avec Mitiana Jourdain, batteur et créateur du groupe Eono, et Gwénaëlle Jourdain, auteure des premières compositions.
Texte : Lucie Rabréaud – Photos : Eono/Alfred Chansin
Ce tout jeune groupe, créé en juillet 2018, va présenter ses premières compositions lors d’un concert To’are, organisé à la Maison de la culture. Réunissant sept membres, Eono est l’histoire d’une rencontre…
Mitiana Jourdain joue déjà dans plusieurs groupes : Verua, Made in T avec son frère Tepoetua… Mais il a un rêve : celui de créer sa propre formation. Alors qu’il joue à Moorea, il rencontre Teva Teoroi et Timeri Manate, deux chanteurs talentueux. Il est subjugué par le duo qu’il trouve harmonieux et homogène. Il se dit que les musiciens qui formeront un groupe avec ce duo-là seront vraiment chanceux ! Nous sommes alors en 2009 et chacun va continuer sa route de son côté. Ils se retrouvent parfois au hasard des animations et des concerts et jouent ensemble pour le plaisir, mais c’est tout. Et puis l’opportunité se présente : « Le chanteur de Verua a voulu ralentir, c’était l’occasion pour moi de créer mon groupe. » Mitiana réunit les chanteurs rencontrés à Moorea : Teva et Timeri ; son frère Tepoetua qui fait souvent partie de ses aventures musicales en tant que bassiste ; un troisième chanteur : Boris Terooatea ; et des musiciens : Matahi Teuru au clavier et Ariipaia Teiva à la guitare électrique. Lui-même sera le batteur. Autour d’une table, ils décident de s’appeler Eono. Ils veulent présenter leurs propres compositions, exporter la culture polynésienne à l’international et se faire connaître ! « Chacun a un rêve : Teva voudrait jouer à l’élection de Miss Tahiti, moi j’aimerais faire des concerts à l’étranger et pourquoi pas aussi dans les galeries Carrefour ! J’aime les endroits insolites », rigole Mitiana.
Tous sont autodidactes. Ils ont appris le chant, les instruments de musique, seuls, portés par leur passion. Chacun dans le groupe est invité à composer. « Les créations musicales sortiront au gré de l’inspiration et des envies », explique Mitiana. Une première est déjà sortie : To’atā. Écrite par Gwénaëlle Jourdain, la femme de Mitiana, et traduite par Sabrina Tapotofarerani, la chanson raconte comment les danseuses et danseurs se préparent pour le Heiva i Tahiti. Ils s’endorment bercés par les himene et se réveillent au son des tō΄ere. Ils vivent le Heiva pendant plusieurs semaines avant le concours. Une deuxième composition doit sortir : Fenua. Toujours écrite par Gwénaëlle Jourdain, cette chanson raconte sa relation avec Tahiti, l’accueil qu’elle y a reçu. « Nous composons avec le cœur, tout dépend du moment ! » explique le couple. Pour le concert To’are, le groupe a prévu de présenter ses compositions, mais aussi de faire quelques reprises, zouk, reggae et musique tahitienne. Des animations auront lieu pendant le concert avec des danseuses, l’intervention d’artistes invités et la distribution de lots. Pour Mitiana, ce concert est une chance : « J’ai été étonné quand j’ai reçu la proposition de la Maison de la culture et heureux. S’ils nous appellent, c’est qu’on a peut-être un avenir. Ce concert est l’opportunité de nous lancer. »
PRATIQUE
Concert le 23 mai, à 19 h 30.
Sur le paepae a Hiro, à la Maison de la culture.
Tarif unique : 1 500 Fcfp
Billets en vente sur place et en ligne sur www.maisondelaculture.pf
Infos : 40 544 544 ou www.maisondelaculture.pf