N°132 – Des Journées du patrimoine festives
Musée de Tahiti et des îles (MTI) – Te Fare Manaha
Rencontre avec Miriama Bono, directrice du Musée de Tahiti et des îles, et Tilda Teharuru, présidente de l’association Tamari’i Pointe des pêcheurs. Texte : Élodie Largenton.
Pour la 35e édition des Journées du patrimoine, le Musée de Tahiti et des îles voit les choses en grand : quatre jours d’activités, d’ateliers et de visites, pour les scolaires et pour le grand public, du 13 au 16 septembre. C’est avec cette fête que le Musée tournera une page de son histoire : la salle d’exposition permanente fermera à l’issue de la manifestation en vue des travaux à venir.
Ces Journées du patrimoine sont la dernière occasion de voir la salle d’exposition permanente dans sa configuration actuelle. Une grande partie du musée va être rénovée. Les travaux vont débuter l’an prochain, il faut donc déménager les trésors exposés dans la salle d’exposition permanente et les mettre à l’abri. Mais pas de tristesse ni de nostalgie, c’est de manière festive que le musée souhaite tourner cette page. Le point final sera un spectacle de danse, dimanche 16 septembre, à 17h sur le paepae anua. Avant cela, les scolaires et le grand public auront pu profiter gratuitement de quatre jours d’activités.
Cette année, l’accent est mis sur l’environnement avec un atelier plantations proposé par les jardiniers du musée, un atelier navigation aux étoiles avec l’association Fa’afaite, ou encore une observation des mammifères marins et notamment des baleines avec Mata Tohora. Pour Miriama Bono, la directrice du musée, c’est une manière de souligner que « la culture polynésienne est liée à l’environnement ». Parmi les associations qui vont inviter les enfants à observer la nature, il y a une voisine du musée : Tamari’i Pointe des pêcheurs. Spécialiste du co
rail, l’association propose un « jeu de la murène » pour tout savoir sur cet animal si singulier. Elle organise aussi un jeu sur le rahui et une observation des baleines. « C’est toujours un plaisir de rencontrer des élèves, de discuter avec eux, d’entendre leur avis sur l’environnement », raconte Tilda Teharuru, la présidente de l’association, ravie de prendre part à ces Journées du patrimoine. « Même si ce n’est pas de tout repos, c’est toujours satisfaisant de voir ces jeunes qui sont passionnés ! » ajoute-t-elle.
Permettre aux familles de « découvrir le patrimoine autrement »
Les divers partenaires du musée adaptent leurs ateliers selon l’âge des enfants, les jours réservés aux scolaires. Le programme est aussi aménagé pour le grand public, durant le week-end. « C’est plus familial avec une notion de transmission entre parents et enfants. Il y a, par exemple, Fa’afaite qui propose un atelier de confection d’objets », explique Miriama Bono. Toutes ces activités sont gratuites, ouvertes à tous selon le nombre de places disponibles – il n’y a pas de système de réservation cette année, mais on peut s’inscrire sur une liste d’attente si l’atelier auquel on souhaite prendre part est complet.
Tout au long de ces Journées du patrimoine, l’ensemble du site du musée est accessible, les ateliers seront gratuits et un tarif préférentiel est proposé pour l’exposition La danse des costumes. Comme les autres rendez-vous mis en place ces derniers mois par l’équipe du musée, l’événement va permettre à un large public de « découvrir le patrimoine autrement », comme le dit Miriama Bono. La directrice du musée se félicite de voir l’image de l’institution changer, avec une fréquentation en hausse et même un nombre record de visiteurs en juillet grâce à l’exposition sur les costumes !
Pratique
Musée de Tahiti et des îles, Punaauia.
Jeudi 13 et vendredi 14 septembre : journées réservées aux scolaires.
Samedi 15 et dimanche 16 septembre : journées dédiées au grand public.
Pas de réservation. Une liste d’attente sera disponible sur place.
+ d’infos : www.museetahiti.pf, page facebook Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha, 40 54 84 35.
Les animations continuent !
Même si l’activité sera réduite pendant les travaux, le musée va rester ouvert et continuera de proposer diverses animations aux scolaires et au grand public. Pour les enfants, l’équipe du musée met en place un programme autour du patrimoine, en partenariat avec la DGEE. Les dimanches au musée se poursuivent : chaque premier dimanche du mois, des visites guidées et des ateliers culturels sont proposés, en collaboration avec le centre ‘Arioi. La salle d’exposition temporaire reste ouverte. On peut voir l’exposition La danse des costumes jusqu’en janvier prochain. Dans ce cadre, plusieurs documentaires vont être projetés gratuitement :
Samedi 1er septembre, 18h : To’u Fenua e tona mau to’a, réalisé par Claire Schwob. 26 minutes. Tuarii Tracqui, alors élève du Conservatoire de la Polynésie française, nous ouvre les portes de la danse polynésienne.
Samedi 1er septembre, 18h30 : Dans les coulisses de « Te moe a taupapa », réalisé par Marc Louvat. 32 minutes. Ce documentaire nous propose de suivre les préparatifs du spectacle de la troupe de Tamariki Poerani, produit par le conservatoire en 2016 au marae ‘Ārahurahu.
Samedi 15 septembre, 18h : Horo’a, le don – Grand prix du FIFO 2008, réalisé par Jacques Navarro-Rovira. 26 minutes. Sous la houlette de Coco Hotahota, de nombreux danseurs, chefs de groupe, musiciens, ont décidé de rendre hommage à Pauline Dexter, afin que ne s’éteigne jamais la mémoire de celle qui a consacré sa vie à la danse et qui les a guidés avec tant de passion.
Samedi 15 septembre, 18h30 : ‘Ori tahiti by Makau, réalisé par Marc Louvat – 2012. 26 minutes. Ce film est le témoin de cette rencontre, de cette expérience humaine visant à amener de jeunes danseurs vers la maîtrise de soi, la maîtrise d’un art millénaire autrefois réservé à une élite, une meilleure compréhension de sa culture et donc de soi-même.
Dimanche 16 septembre, 18h : L’encre et le geste, réalisé par Jacques Navarro-Rovira – 2009. 51 minutes. C’est l’histoire d’une double rencontre : entre la peinture et la danse, et entre deux danses, la contemporaine et le ‘ori tahiti. Un mariage de cultures en hommage à un artiste peintre emblématique : Léon Taerea.
Samedi 13 octobre, 18h : ‘Ori tahiti au Pays du soleil levant, réalisé par Philipe Sintes – 2016. 51 minutes. Aujourd’hui le ‘ori tahiti rayonne à travers le monde et notamment au Japon. On compte plus de 2 000 écoles de danse polynésienne au Pays du soleil levant.
Samedi 17 novembre, 18h : Alors, on danse, Prix du public FIFO 2017, réalisé par Jacques Navarro-Rovira – 2016. 51 minutes. Quand la danse devient thérapie pour un groupe de handicapés moteur. Bienvenue dans le monde de l’effort, de la beauté du geste et de la grâce.
Les soirs de projection, la salle d’exposition temporaire sera ouverte en nocturne jusqu’à 18h.