N°130 – Le costume de Te Tiare no Beachcomber en 1987

Rencontre avec Manouche Lehartel, commissaire de l’exposition. Texte et photos : ASF.ASF Hiroa 0718 - oeuvre du mois costume 2

Il y a les pas de danse bien sûr, la musique, les chants… mais le Heiva, ce sont aussi des costumes majestueux, complexes, chatoyants, à la coiffe lourde souvent, et des prix spéciaux au Heiva (le prix du grand costume et le prix du costume végétal). Lors de l’exposition La danse des costumes, au musée de Tahiti et des îles, laissez-vous porter par les détails de chacun d’entre eux, comme ce costume de 1987 du groupe Te Tiare no Beachcomber.

1987. Après une première participation couronnée du 1er prix en catégorie hura ava tau, l’hôtel Beachcomber encourage ses employés à participer de nouveau au concours annuel de danse traditionnelle, sous le nom de Te Tiare nō Beachcomber. Pour diriger cette troupe, deux personnalités s’unissent alors. D’un côté, Julien Mai, danseur de feu renommé et chef du groupe Manuia Tahiti. Il a à son actif de nombreuses tournées internationales et gère le service de sécurité de l’hôtel 5 étoiles. De l’autre, Hina Pankowski, aux talents artistiques multiples, qui exerce, elle, les fonctions de responsable de l’animation au sein de l’établissement hôtelier. Tous deux déclinent, avec le concours des artistes de Manuia Tahiti, le thème de « la sagesse et la foi en ces valeurs anciennes qui ont toujours guidé le peuple polynésien ».

Une coiffe spectaculaire

Le groupe se classe 3e en hura tau et les costumes de Mairoto Reretava et Turere Tematahotoa reçoivent cette année-là le prix de l’originalité. La coiffe, atypique dans sa conception est spectaculaire par son ampleur accentuée par les tiges de nī’au (folioles de cocotier, ha’ari, cocos nucifera) perlées de poepoe (larmes de Job, coix lacryma Jobi). Le costume dans son ensemble est remarquable par la qualité des matériaux choisis : le tapa (étoffe d’écorce battue) pour la ceinture, le pārau (nacre, pinctadamargaritifera), et le pipi (huître perlière, pinctada maculata) apportent les ornements, tandis qu’un soin tout particulier a été apporté par les artisans à la fabrication du more (fibres de pūrau, hibiscus tiliaceus). Ce costume offert au musée par la direction de l’hôtel Beachcomber en 1987, juste après le spectacle, a été particulièrement bien conservé. Il inspirera peut-être le groupe Te Tiare no Beachcomber qui remonte cette année sur la scène de To’atā après 30 ans d’absence.

Pratique

3e exposition La danse des costumes du 26 juin 2018 au 13 janvier 2019

Musée de Tahiti et des îles (Punaauia)

• 70 costumes présentés

• Ouvert du mardi au dimanche de 9h à 17h

• Entrée libre pour les étudiants et les moins de 18 ans

• Tarifs : 800 Fcfp pour l’exposition ou 1 000Fcfp « all access » (Salle d’exposition temporaire et collections du musée)

• Tarifs groupes à partir de 10 personnes : 700Fcfp pour l’exposition et 900 Fcfp « all access »

• Renseignements : www.museetahiti.pf /www.heiva.org

Vous aimerez aussi...