N°128 – État des lieux de la rivière Fautau’a
Service de la culture et du patrimoine (SCP) – Te pu no te ta’ere e no te faufa’atumu
Rencontre avec Belona Mou du Service de la Culture et du Patrimoine et Paul Niva, archéologue. Texte ASF. Photos Paul Niva/SCP.
Dans le cadre de l’élaboration du schéma directeur pour la gestion des rivières, le SCP a piloté une mission de conservation et de protection du patrimoine culturel de la rivière Fautau’a. En décembre 2017, Paul Niva, archéologue, avait pour mission de réaliser un nouveau relevé des neuf sites répertoriés dans les années 1980.
Dans le cadre du « Plan rivières de la Polynésie française » mené par la Direction de l’Environnement (Diren) pour une gestion des rivières de façon durable, le SCP s’est associé aux travaux d’élaboration du schéma directeur de la Fautau’a, qui s’écoulait autrefois dans le grand va’a mata’eina’a (district) de Te-Pori-ō-Nu’u et qui marque aujourd’hui la limite entre les communes de Pīra’e et de Papeetē. Dans ce cadre et au titre de ses missions, le service a fait réaliser un état des lieux des structures archéologiques de la vallée, d’ores et déjà répertoriées par ses soins. En effet, dans les années 1980, ces sites archéologiques et historiques avaient été relevés en plan par le département Archéologie, dont un a fait l’objet d’une restauration (TPF-02). Trente ans ont passé, et compte tenu de l’urbanisation importante et des différentes crues qu’a connues la vallée, il devenait nécessaire d’actualiser le récolement des données et la géolocalisation des sites avec les moyens techniques d’aujourd’hui. L’archéologue Paul Niva, avec son équipe, a contrôlé les neuf sites archéologiques (marae, paepae, plate-forme d’archer et terrasses) plus un site historique célèbre, Te-Pā-ō-Rupe, Fort de la Fachoda. Tous ces sites sont répartis le long des rives gauche et droite de la Fautau’a, et principalement regroupés sur la commune de Pīra’e.
Traces du passé
Durant cette prospection, le site dénommé Fautau’a 7 a dû être déclaré manquant et deux autres (TPF05, TPF06) définitivement disparus, vraisemblablement en raison des crues. En revanche, de nouveaux éléments ont pu être répertoriés – une mission de prospection complémentaire permettrait de révéler de nouveaux sites et structures. Plusieurs sites d’habitats anciens situés le long des cours d’eau ont dû permettre jadis un accès permanent aux lieux dotés de terrasses agricoles facilement irrigables.
La mission effectuée a permis de confirmer la présence des structures relevées dans les années 1980 : « un marae de type intérieur, un marae circulaire, des pierres dressées, une plateforme… » Ainsi, après nettoyage, les vestiges du passé ont réapparu, et l’équipe a pu restaurer quelques effondrements. S’agissant du site déjà restauré à la fin des années 1980 (TPF02), constitué d’un marae et de deux paepae accolés, une signalétique d’interprétation permettrait de les valoriser. Participant du programme d’élaboration du « schéma directeur pour la gestion des rivières », ces travaux archéologiques permettront de redonner à nos rivières toute leur dimension culturelle et patrimoniale.