N°123 – Des mini ‘aumoa pour les enfants défavorisés

 

Centre des Métiers d’Art (CMA) – Pu ha’api’ira’a toro’a rima’i  20171102_143626_HDR - Pirogues CMA

 

Rencontre avec Viri Taimana, directeur du Centre des métiers d’art, et Heimata Tang, déléguée à la famille et à la condition féminine. Texte Elodie Largenton.

 

Le Centre des Métiers d’Art fabrique une centaine de pirogues à voile miniatures pour le noël des solidarités, le samedi 9 décembre, dans les Jardins du parc Paofai. Après avoir préparé leur pirogue, les enfants prendront part à une course, avant de pouvoir repartir chez eux avec leur nouveau jouet personnalisé. Un bel objet et un joli cadeau de noël pour ces enfants défavorisés.

L’atelier sera « ludique et festif », promet Viri Taimana. Invité par le ministère des Solidarités et de la Santé à participer à la manifestation dédiée à l’enfance défavorisée, le samedi 9 décembre, le directeur du CMA a proposé d’organiser une course de pirogues à voile miniatures. « Chaque enfant pourra assembler sa pirogue, ajouter la grande voile et le foc, mettre du cordage, décorer les voiles avec des motifs de plusieurs couleurs et écrire son prénom dessus », explique le directeur du Centre des Métiers d’Art. Un petit plan d’eau sera installé dans le parc Paofai, suffisamment long pour que trois pirogues puissent « faire la course ». « On pose sa pirogue dans l’eau et on lâche, elle n’avance qu’avec le vent ». L’enfant qui gagne la course remporte le droit de repartir avec sa pirogue ; « on a l’après-midi pour que tout le monde gagne », sourit Viri Taimana.

Cent maquettes

L’équipe du CMA prépare donc une centaine de pirogues pour ce rendez-vous. Le modèle a été réalisé par les enseignants, qui ont organisé leur propre course pour tester leurs maquettes. Après les essais, ils ont choisi une pirogue double pour plus de stabilité, qui ne sera pas creusée. Pour les matériaux, « les élèves qui habitent en district doivent récupérer en bord de plage le purau et pour les voiles, c’est de la récupération ». Pour l’assemblage, les élèves se serviront aussi de la haie d’hibiscus du Centre. « Quand on projette de faire des pirogues, on demande à notre jardinier de ne pas couper pour qu’on puisse récupérer les branches », précise le directeur. D’après ses calculs, il faudra une semaine de travail à tous les élèves et enseignants du centre pour réaliser les cent maquettes nécessaires.

Allier traditionnel et moderne

Si le ministère des Solidarités et de la Santé a fait appel au Centre des Métiers d’Art, c’est pour « son travail remarquable, confie Heimata Tang, déléguée à la Famille et à la Condition féminine. L’alliance entre traditionnel et moderne nous plaît beaucoup, et on veut transmettre à la jeune génération le goût de la créativité ». L’idée est avant tout de faire plaisir aux jeunes et de rendre l’art accessible à tous. Viri Taimana espère que les enfants joueront ensuite avec leurs pirogues dans les rivières, « c’est ce qu’il y a de meilleur ».

 

Une tradition qui se perd

En 2010, déjà, l’équipe du CMA avait construit une quarantaine de ‘aumoa et tout le centre avait participé à une régate au PK18. Une manière de faire revivre les compétitions qui étaient organisées autrefois aux Îles-sous-le-Vent. « C’étaient des pirogues de 2 mètres avec une grande voilure et à l’arrière, il y avait une baguette. Chaque participant faisait partir la pirogue, courait derrière et se servait de la baguette pour orienter le ‘aumoa en fonction du vent », explique Viri Taimana. Le lagon de Taha’a, où se déroulaient les compétitions d’antan, s’y prête particulièrement bien, puisqu’il y a de grandes surfaces avec peu d’eau, ce qui permet aux concurrents de courir un bon moment derrière leurs pirogues.

Pratique

Samedi 9 décembre

10h à 17h

Jardins du parc Paofai

+ d’infos : secrétariat 40 43 70 51 ou secretariat.cma@mail,

Suivez les événements du CMA sur sa page Facebook : Centre des Métiers d’Art de la Polynésie française.

 

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