N°122 – Une bibliothèque numérique au service des archives
Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel (SPAA)- te piha faufa’a tupuna
Rencontre avec Jean-Michel Garrigues, chef du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel, Jacques Vernaudon, maître de conférences en linguistique à l’université de la Polynésie française, et Vincent Deyris, directeur adjoint de la bibliothèque de l’UPF. Texte SF
Suite à une convention signée entre le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel et l’Université de la Polynésie française, la bibliothèque numérique Ana’ite a vu le jour en novembre.
Grâce au soutien du laboratoire EASTCO, de la bibliothèque et de la présidence de l’université de la Polynésie française, la bibliothèque numérique est en ligne depuis le début du mois de novembre. Destinée aux chercheurs, aux étudiants mais aussi au grand public, cette toute nouvelle bibliothèque, appelée Ana’ite, « la grotte du savoir » en tahitien, propose un accès à des documents libres de droits issus du fonds archivistique de la Polynésie française. « Il faut valoriser notre patrimoine et permettre à tous d’y avoir accès. Les archives sortent du service et vont pouvoir être diffusées partout en Polynésie mais aussi hors de nos frontières comme en France. Cette bibliothèque permet de rendre accessible des fonds qui ne le sont pas ailleurs. Les archives sortent de l’anonymat ! », souligne Jean-Michel Garrigues, chef du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel. Aujourd’hui, Ana’ite est principalement alimentée par les fonds du service des archives, qui regorgent de trésors. L’intégralité du fonds Danielsson devrait bientôt y être accessible, ainsi que des centaines de cartes postales. Plus de 200 sont d’ores et déjà numérisées et mises à disposition sur le site. L’université y a également déposé des copies numériques de ressources rares de son fonds polynésien. « Créée en 1987, notre université est encore jeune, nous avons peu de documents anciens, d’où l’intérêt de ce partenariat avec le SPAA », précise Jacques Vernaudon, maître de conférences en linguistique à l’université. Une convention a également été signée avec la Société des Études Océaniennes afin de mettre en ligne tous les bulletins que cette société savante édite depuis 1917, à l’exception de ceux des dix dernières années.
Enrichir le patrimoine
L’objectif premier de cette bibliothèque numérique est, en effet, d’échanger des fonds entre le SPAA et l’UPF afin d’enrichir le patrimoine commun de la Polynésie française. Car si ces deux institutions mettent à disposition leurs trésors, c’est à la fois pour les valoriser, mais aussi et surtout pour les enrichir. Chaque document livresque ou iconographique mis en ligne avec des notices, un descriptif textuel, est associé à des informations supplémentaires grâce au travail des chercheurs et des étudiants qui y ont accès. « Ils vont fournir des métadonnées et ainsi apporter des précisions et réinjecter des informations sur les documents suite à leurs recherches. Au fil du temps, les fonds mis en ligne auront une description de plus en plus précise permettant à la fois d’enrichir le document, mais aussi de faciliter les recherches ultérieures et ainsi d’apporter plus de visibilité à chaque pièce », souligne Jacques Vernaudon. Cet échange entre ces deux institutions est indispensable pour rendre plus dynamique et plus accessible des archives, parfois oubliées ou souvent méconnues. L’objectif à terme est ainsi de numériser le maximum de fonds archivistiques, associés à des métadonnées fiables, et de les mettre à disposition sur ce site.
Retrouvez ces trésors sur la bibliothèque numérique Ana’ite sur http://anaite.upf.pf