N°122 – Le succès grandissant du Hura Tapairu
Maison de la Culture (TFTN) – Te FareTauhiti Nui
Rencontre avec Vaiana Giraud, chargée de la communication et de la production à la Maison de la Culture
Cette année, le Hura Tapairu célèbre sa 13ème édition du 22 novembre au 2 décembre. Au fil des ans, l’événement a connu un succès grandissant. Aujourd’hui, plus de quarante groupes participent au Hura Tapairu. Cette nouvelle édition promet de belles surprises avec des prestations comme toujours plus magnifiques les unes que les autres.
A la création du Hura Tapairu, en 2004, huit groupes figuraient parmi la liste des inscrits pour ce concours de danse traditionnelle. Treize ans plus tard, ils sont trente neuf à monter sur la scène du Grand Théâtre. C’est dire l’importance qu’a pris cet événement dans le parcours des groupes de danse du Pays et dans l’esprit des Polynésiens. Si le Heiva offre aux troupes une grande scène avec des structures et un concours exigeant mais particulièrement contraignant, par sa notation et par son nombre d’artistes, ainsi que par ses enjeux d’une expression traditionnelle, le Hura Tapairu permet une création plus libre. Les formations sont plus petites sur scène, les critères de notation sur les chorégraphies, la création, le thème, les chants ou encore les costumes sont différents et laissent ainsi une latitude pour se faire plaisir. Au fil des ans, le Hura Tapairu a vu émerger de nouvelles formations créant des belles surprises. Ce concours de danse traditionnelle, qui respecte la tradition tout en la faisant évoluer grâce à des initiatives toujours plus originales, fonctionne comme un tremplin pour les troupes. Des groupes d’une trentaine d’artistes s’expérimentent aux formations plus légères lors du Hura Tapairu avant de se lancer au Heiva, souvent avec succès. C’est le cas par exemple de Hei Tahiti ou Hitireva. Depuis plusieurs années, l’inverse existe aussi. Les organisateurs ont en effet remarqué que des groupes bien connus du Heiva s’inscrivent au Hura Tapairu où ils trouvent un autre intérêt. Le concours n’est plus donc seulement un tremplin mais un but en soi pour lequel les concurrents s’investissent sans concession. A l’inverse du Heiva, il n’y a pas d’attribution de subventions, les troupes investissent donc de leur poche pour confectionner notamment leurs costumes. Si les contraintes sont moindres, les troupes n’en ont pas moins le souci du détail et de la perfection. Sur la scène du Grand Théâtre, la beauté des costumes, des coiffes et coiffures, du maquillage est généreuse, riche et harmonieuse. Le travail des groupes, malgré les coûts, est indéniablement pointilleux rendant ainsi la prestation somptueuse.
Des catégories accessibles
Pour cette 13ème édition, le Hura Tapairu promet de belles surprises. Avec 43 formations inscrites, il bat tous les records. « A sa création, nous voulions destiner ce concours aux entreprises et associations mais finalement ils touchent tout le monde : des amateurs, des copines, des comités d’entreprises… Il est devenu très accessible », explique Vaiana Giraud, chargée de la communication et de la production à la Maison de la Culture. Cette année, neuf groupes se sont inscrits dans la catégorie phare appelée Tapairu, qui comprend le ‘ōtea et le ‘aparima. Chaque troupe pour chacune des deux danses a entre 10 à 15 minutes pour convaincre le jury. Un jury qui s’affairera à noter la technique et l’expression artistique des danseurs mais aussi la création des musiques et du texte. Autre catégorie très prisée des troupes : le Mehura. Cette année, trente formations se sont inscrites pour cette catégorie qui a pris de l’ampleur au fil des années. Plus souple que le Tapairu, elle reste plus accessible. Les artistes ont entre 4 à 6 minutes sur scène. Il n’y a aucune obligation de création concernant la musique et les textes, les troupes jouent donc plus sur les chorégraphies et les costumes. Pour cette édition, on voit ainsi apparaître des associations de lycée, comme le lycée hôtelier de Punaauia, ou des entreprises comme l’OPT et la Banque de Tahiti. Si la catégorie Tapairu reste plus attractive au niveau des prix, le Mehura attire donc un grand nombre de formations pour sa souplesse. Du 22 novembre au 1er décembre, les troupes vont ainsi s’affronter sur scène pour tenter d’être sélectionnées pour les fameuses finales, qui se dérouleront le 2 décembre, toujours au Grand Théâtre de la Maison de la Culture. Le 1er décembre, les six finalistes en Mehura et les trois premiers en Tapairu en ote’a et aparima sont annoncés pour se retrouver en finale le lendemain soir. « C’est un véritable enjeu pour les troupes car ce qu’elles ont réalisé lors du concours n’est plus pris en compte, le compteur est remis à zéro, précise Vaiana Giraud. Du coup, lors de cette soirée de finale, on voit souvent des costumes qui ont été améliorés ou des chorégraphies qui ont évolué. On est vraiment dans un concours d’une très grande qualité ».
Une ouverture à l’international
Au-delà de ces deux catégories obligatoires que les groupes peuvent choisir séparément ou pas, deux autres catégories, cette fois facultatives, sont également proposées aux troupes. La catégorie Pahu nui est destinée aux orchestres. L’idée est de mettre en valeur à la fois l’instrument qu’est le Pahu mais aussi la manière d’en jouer. Si cette catégorie est encore un peu timide, cette année on compte six formations, elle tend à se développer. Tout comme la catégorie dite Apipiti, ou duo, qui permet de s’exprimer aussi bien en ‘aparima qu’en ōtea. Depuis deux ans, les duo peuvent se former selon le thème, et être soit mixtes soit avec deux filles ou deux garçons. « Jusqu’en 2015, nous avions décidé de mettre en avant la Belle Epoque des années 30-60 mais on s’est rendu compte au fil des ans que les groupes peinaient à se renouveler, on a donc décidé de changer », explique Vaiana Giraud. Avec dix-sept duos inscrits, les groupes se sont désormais approprié cette catégorie Apipiti. Au fil des ans, le Hura Tapairu a ainsi attiré de plus en plus de jeunes formations polynésiennes mais aussi internationales. Si le concours a encore du mal à faire venir les troupes de l’extérieur, un véritable travail de fourmi est produit depuis un an par les organisateurs pour démarcher les pays comme les Etats-Unis, le Japon ou encore le Mexique, où le ‘ori tahiti rencontre un engouement sans précédent. Cette année d’ailleurs, une petite troupe mexicaine viendra offrir une démonstration le 29 novembre. Le début d’une nouvelle aventure pour ce concours de danse traditionnelle dont le succès ne cesse de grandir.
Pratique
Les ventes sont ouvertes le 2 novembre à la Maison de la Culture.
Les soirées de concours se dérouleront du mercredi 22 au 25 novembre et du 29 novembre au 1er décembre à partir de 19h. Chaque soir, entre 5 à 6 troupes défileront sur la scène du Grand Théâtre.
Tarif : 1500 Fcfp
La soirée de la grande finale est prévue au Grand Théâtre le samedi 2 décembre à partir de 16h. Tarif : 2500 Fcfp.
Tout au long de l’événement, des expositions artisanales sont organisées dans le hall du Grand Théâtre à partir de 16h30 avec le concours du Service de l’Artisanat Traditionnel.
un jury de professionnels et de passionnés
La composition du jury est aussi importante que l’évènement. La Maison de la Culture prend soin de choisir des professionnels de la danse polynésienne, des passionnés reconnus dans leur propre milieu et souvent eux-mêmes danseurs, chorégraphes, auteurs, compositeurs, chefs de groupe, etc. Garants de l’identité du Hura Tapairu, qu’ils ont contribué à construire, une partie du jury est reconduite d’année en année à l’exception de deux membres, qui intègrent le jury à leur demande ou sur proposition. Pour le 13ème Hura Tapairu, on retrouve ainsi Fabien Dinard, qui en sera le président et directeur du Conservatoire Artistique de Polynésie française, Moana’ura Tehei’ura, chorégraphe et metteur en scène indépendant, Vanina Ehu, enseignante au Conservatoire Artistique de Polynésie française et chorégraphe, Matani Kainuku, chef du groupe Nonahere et chorégraphe. Les nouveaux membres de ce jury 2017 sont Teraurii Piritua, directeur de l’école A ori mai, chef du groupe Ori i Tahiti et chorégraphe, et enfin Poerava Taea, chef de la troupe Manohiva, qui a remporté plusieurs fois le Hura Tapairu, chorégraphe et à la tête d’une toute jeune école de danse.
Le cahier des prix du Hura Tapairu 2017
GRANDS PRIX du CONCOURS « HURA TAPAIRU » | |
1erprix | 480 000 XPF |
2èmeprix | 355 000 XPF |
3èmeprix | 240 000 XPF |
Prix spécial à la discrétion du jury | 50 000 XPF |
Prix spécial à la discrétion du jury | 50 000 XPF |
Sous-total | 1 175 000 XPF |
CATEGORIE « TAPAIRU » | |
1erprix ‘Öte’a | 200 000 XPF |
2èmeprix ‘Öte’a | 150 000 XPF |
3èmeprix ‘Öte’a | 100 000 XPF |
Sous-total | 450 000 XPF |
1erprix ‘Aparima | 200 000 XPF |
2èmeprix ‘Aparima | 150 000 XPF |
3èmeprix ‘Aparima | 100 000 XPF |
Sous-total | 450 000 XPF |
CATEGORIE « MEHURA » | |
1erprix | 200 000 XPF |
2èmeprix | 150 000 XPF |
3èmeprix | 100 000 XPF |
4èmeprix | 50 000 XPF |
Sous-Total | 500 000 XPF |
CATEGORIE « ‘ÄPIPITI » – Facultatif | |
‘Aparima ‘äpipiti | 50 000 XPF |
‘Ötea ‘äpipiti | 50 000 XPF |
Sous-total | 100 000 XPF |
CATEGORIE « PAHU NUI » – Facultatif | |
1erprix | 100 000 XPF |
2èmeprix | 75 000 XPF |
3èmeprix | 50 000 XPF |
Sous-total | 225 000 XPF |
TOTAL GENERAL | 2 900 000 XPF |
Les Palmarès de 2014 à 2016
Hura Tapairu 2014 : 1er prix Manohiva
Mehura 2014 : 1er prix ManohivaMehura
Hura Tapairu 2015 : 1er prix Hei Rurutu
Mehura 2015 : 1er prix Ori Noa
Hura Tapairu 2016 : 1er prix Manohiva
Mehura 2016 :1er prix Hia’ai
Sans eux rien n’est possible !
Sans le soutien de nombreux partenaires, le Hura Tapairu aurait sans doute un autre visage. Il est donc important de les remercier chaleureusement : Vini soutient ce concours, ainsi que la société Eau royale, partenaire depuis la première édition, qui offre notamment des bouteilles d’eau à tous les concurrents. Le Tahiti Pearl Beach resort fait également partie des partenaires et accueille les groupes primés pour une dernière soirée dans le cadre magnifique de la baie de Matavai. Radio 1, Tiare FM, le Tiki Mag et TNTV soutiennent la Maison de la Culture dans la communication de l’événement, et donnent toute son ampleur à ce concours. Tahiti Tourisme invite et reçoit des journalistes étrangers, qui viennent pour l’événement et enfin la Banque de Polynésie, Redstore et l’OPT ont rejoint depuis peu l’événement. Air France, Air Tahiti, Magic City et Matareva contribuent au cahier des prix par des cadeaux offerts aux gagnants.