N°117 – Un atelier d’artistes à Tīpaeru’i

Service de la Culture et du Patrimoine (SCP) Te pū nō te ta’ere ‘e nō te faufa’a tumu

POUR VOUS SERVIR - Atelier des artistes © SF20170504_0011 

Rencontre avec HTJ et Cronos, artistes plasticiens

 

 

Il a ouvert en avril dernier. Le tout nouvel atelier d’artistes contemporains du fenua se situe dans la vallée de Tīpaeru’i. Le Hiro’a est parti à sa découverte et a rencontré quelques artistes. Reportage. Texte et photos : SF.

 

Des graffs au mur, des bombes au sol, des peintures à droite, des tiki au design particulier à gauche, des objets à l’allure déjantée au fond… Cette petite caverne d’Ali Baba regroupe le travail de six artistes du fenua. Il s’agit en réalité de leur tout nouvel atelier, situé dans la vallée de Tīpaeru’i et ouvert depuis deux mois. « On voulait mutualiser nos investissements dans un espace. Il y a huit mois, on est donc allés voir le ministre de la Culture. On a eu beaucoup de chance, car il a mis à notre disposition un local situé dans un bâtiment nouvellement construit et affecté au service de la culture et du patrimoine. Une belle occasion pour nous ! », confie HTJ, membre de l’association Hamani Lab regroupant les artistes de l’atelier.

 

Une respiration

 

Les six artistes ont un espace de 200 m2 à se partager. Quatre travaillent à l’intérieur : Abuz, graffeur, et trois plasticiens, Kronos, HTJ et Komosulo. À l’extérieur, deux sculpteurs ont aussi leur place : Teva Victor et Jonathan Mancarelli. « C’est un lieu d’échange où nous apprenons les uns des autres, nous échangeons nos techniques. Parfois, on découvre des choses. C’est vraiment très enrichissant et motivant », souligne HTJ, plasticien dont la réputation voyage au-delà de la Polynésie française. Son thème de prédilection : le tiki version contemporaine. Graphiste de formation, il exerce beaucoup de chez lui, alors venir dans un atelier voir les copains et travailler ensemble, c’est une respiration, un bol d’air frais. « Quand tu es chez toi, tu as moins de place et tu ne bouges pas vraiment, tu es dans un cercle fermé. Dans un atelier, on est dans une bulle, mais extérieure à notre environnement personnel, c’est bien mieux pour la créativité ». D’ailleurs, depuis qu’il s’est installé dans l’atelier, il produit plus.

 

Partager et apprendre

 

C’est le cas aussi de Cronos. Le jeune trentenaire est plasticien spécialisé dans le textile. Sans parfois le savoir, on croise son art sur les T-shirts des passants dans les rues de Papeetē ou d’ailleurs. Lorsqu’on lui rend visite à l’atelier, Cronos est en pleine action, il est concentré sur sa peinture. « Quand tu es ici, tu n’as que ça à faire : travailler. Je viens trois à quatre fois par semaine, et depuis que je suis là, je n’ai jamais autant créé ! Je suis plus efficace en créativité et activité », explique l’artiste qui, chez lui, était souvent tenté par « aller voir ce qu’il y a dans le frigo », une distraction parmi d’autres. Ici, non seulement, il crée plus mais il apprend aussi beaucoup et plus vite. « Chacun emmène ses compétences, ses petites astuces, et son matériel. Il en fait profiter tout le monde. C’est un moment de partage important ». C’est aussi le but d’un atelier d’artistes …

 

 

Ce qu’il faut savoir …

 

Les artistes sont actuellement six à partager cet atelier situé à Tīpaeru’i. Selon la convention, il est possible d’en accueillir jusqu’à dix. Si l’atelier bat son plein, chaque artiste peut rester jusqu’à six mois maximum dans les lieux afin de permettre un roulement entre les différents artistes du fenua. Lorsque l’un d’entre eux intègre l’atelier, il s’engage, chaque année, à produire une œuvre ou à réaliser une prestation artistique pour le Pays. Afin de postuler, il faut avant tout être titulaire d’une carte du statut de l’artiste, puis remplir un dossier auprès du Service de la Culture et du Patrimoine.

 

Contact :

HTJ, président de l’association Hamani Lab : 87 24 27 25

Service de la Culture et du Patrimoine : au 40 50 71 77, ou sur [email protected]

 

Vous aimerez aussi...