N°111 – Noël, une période généreuse pour les festivités culturelles !
Maison de la Culture –Te Fare Tauhiti Nui
Conservatoire Artistique de Polynésie française – Te Fare Upa Rau
Musée de Tahiti et des Iles – Te Fare Manaha
Rencontre avec Vaiana Giraud, responsable de la communication et de la production à la Maison de la Culture, Frédéric Cibard, attaché de direction au Conservatoire, Guillaume Matarere, chanteur et Mélissa Marcinkowski – Faaterehia, chargée de communication au Musée de Tahiti et des Îles.
Texte : DB. Photos : DR.
Le mois de décembre est chargé en animations. Les petits et les grands, qu’ils soient artistes affirmés ou en passe de le devenir, se retrouvent tout au long de ce dernier mois de l’année. En plus du gala des arts traditionnels du Conservatoire, le concert pour enfants malades et le concert de Noël, la Maison de la Culture assure également les fameux ateliers.
C’est le Conservatoire qui sonne le départ des manifestations de décembre avec le gala des arts traditionnels. « Ce rendez-vous, indique Frédéric Cibard, attaché de direction au Conservatoire, est une étape importante avant la grande nuit de To’ata, qui clôture le Heiva des écoles. C’est la fin des premiers entraînements. Pour les élèves de haut niveau, c’est une sorte de parenthèses ou, pour certains, un test avant la phase des examens. Pour tous les élèves mais aussi pour les professeurs,cette journée est un grand moment d’émotion. Les bébés font preuve de virtuosité, les adultes qui, pour certains ne sont jamais montés sur scène, vivent un instant fort. »
La richesse des arts traditionnels
À cette occasion, toutes les disciplines enseignées sont représentées : ‘ori tahiti, percussions, ukulele, ‘orero – qui prend une part de plus en plus importante au Conservatoire -, et hïmene. Sur scène, se croisent entre 600 et 700 élèves sur les 800 que compte le Conservatoire dans les sections arts traditionnels. En coulisses, le corps enseignant se réunit en amont pour s’entendre sur un thème. Cette année, il a retenu celui de l’histoire du Conservatoire. Puis les professeurs composent, créent, inventent les chorégraphies, les enchainements, les textes et les rythmes. « Tout est nouveau tous les ans », rappelle Frédéric Cibard.
Aux élèves ensuite de travailler, guidés par leurs professeurs respectifs. Semaines après semaines, ils évoluent jusqu’au jour J. Ils gagnent en assurance et en performance. Rencontre avec Vaehakaiki Urima, que tout le monde surnomme Moon, et qui enseigne le ‘ori tahiti. Elle est la chorégraphe du spectacle qui a fait sensation en mai dernier : « Tamau, la permanence ».
Instaurer la discipline
La classe préparatoire de ‘ori tahiti, dite première heure dans le jargon de l’établissement, accueille les 5/6 ans. « C’est une classe vive qui demande beaucoup d’énergie pour tenir une certaine discipline. Le travail peut réellement commencer une fois les règles instaurées », avoue Moon. À ceux qui répètent « qu’il est difficile d’apprendre la danse à cet âge-là », la danseuse répond : « Je pense que les enfants acceptent cet apprentissage quand il est leur est présenté sous forme de jeu. » En décembre, cinq pas seront présentés par cette classe lors du gala : tamau, fa’arapu, ‘ori pu, tumami et varu.
Une classe vivante
Suivent les 7/8 ans, la deuxième heure, une classe « bien vivante ». Ces élèves sont exigeants dans le sens « où ils s’ennuient vite et ont un grand besoin de se dépenser. Nous avons donc construit un programme dynamique, à leur portée. » Dans cette classe, le spectacle déjà a du sens. « Les filles sont nombreuses à vouloir monter sur scène. Elles ont hâte de pouvoir montrer ce qu’elles ont appris à leurs parents. » Le 7 décembre, elles reprendront les cinq pas de base en plus approfondi via l’utilisation de l’espace.
Le début de la technique
Avec les 10-12 ans, les élèves de troisième heure, il est de plus en plus question de technique. « Ce sont des élèves sérieux qui ont commencé vers 5 ou 6 ans pour la plupart. Pour répondre aux attentes, le programme demande de la technique au niveau des pas, de la gestuelle et de la posture. » Les pas de base seront appuyés par une plus grande technique.
Les « rebelles »
Moon adore ses élèves de quatrième heure, les 14-17 ans qu’elle appelle ses « rebelles ». « Je dis rebelles car les filles sont motivées, mais elles sont aussi à un âge de découverte, un âge où elles pensent tout savoir ou presque. La danse reste une activité ludique pour elles et toutes n’ont pas encore pris conscience de l’ampleur de cet univers. » Pour Moon, c’est une classe « attachante », qui demande beaucoup de travail, en particulier sur l’expression à partir des bases.
Place aux examens
La cinquième heure, c’est la classe des examens. Une classe bien rodée, où le travail est « rapide et efficace ». Pour elle, le programme présente « tout ce que l’on demande à une danseuse confirmée : technique, souplesse, grâce et endurance. »
S’ajoutent à ces cinq classes le groupe des adultes avancés, soit une trentaine d’élèves. Une classe « active » avec des élèves « heureuses de travailler, sérieuses et fières de faire partie du Conservatoire ». Au menu : assiduité, technique, endurance. Le programme du gala de décembre parle de la volonté d’être danseuse et de vivre sa culture à fond. « Les adultes avancés sont des jeunes femmes qui demandent à se perfectionner au niveau de leurs acquis en danse ».
Les adultes débutantes sont prises en main par Érena Uura et Vanina Ehu, pour qui « le travail paye. Ce qui est formidable, c’est de voir la transformation, la découverte ou la redécouverte des femmes de leurs corps. Il y a de très nombreuses possibilités d’expression chez une danseuse de ‘ori tahiti. L’un des objectifs est que chacune en saisisse le maximum. » C’est aussi que les chorégraphies, adaptées, soient réalisées sans faute.
Les autres disciplines, où le nombre d’élèves est moins important, ne sont pas en reste. Les répétitions, plus intimes, permettent des ajustements quasiment individuels. Rendez-vous le 7 décembre pour en profiter.
Encadré
Programme du gala des arts traditionnels
Rendez-vous le mercredi 7 décembre dans les jardins de la mairie de Pirae à 15h30. Vont s’enchainer : un ‘orero, le passage de danse des 3-4 ans, un ote’a amui, un hïmene tamari’i, le passage de danse des 5-6 ans, le passage des percussions débutants, le passage de danse des 7-9 ans, le groupe de ‘ukulele débutants, un hïmene adultes, un ‘orero, le passage de danse des 10-12 ans, le groupe de ‘ukulele des adultes avancés, le passage de danse des 14-17 ans, les percussions des adolescents et adultes avancés, le groupe de danse des adultes débutants, les adolescents et adultes avancés de la classe de ‘ukulele, la classe de danse d’examen, un ‘orero et enfin les adultes avancés en ‘ori tahiti.
L’entrée est libre et gratuite.
+ d’infos : 40 50 14 14 – www.conservatoire.pf et sur FB@tefareuparau
Les vacances, un moment d’éveil et de plaisir
À la Maison de la Culture, les thèmes des ateliers changent parfois d’une période de vacances à l’autre, mais l’offre est toujours aussi variée et s’adresse aux enfants dès 3 ans.
Artistes en herbe
Plusieurs ateliers parleront aux jeunes créateurs comme la poterie avec Edelwess Yuen Thin Soy. Accompagnés dans la réalisation de petits objets, bougeoirs, boîtes à bijoux, plats, coquetiers, etc.,les enfants vivent lors de cet atelier un moment de communion avec la matière. Stéphanie Brias anime, elle, le rendez-vous conte-créa. Avec une approche ludique des livres, elle permet aux enfants de les apprécier tout en s’amusant. L’atelier théâtre de Nicolas Arnould est le moment idéal pour se frotter aux techniques d’improvisation, travailler sa voix et sa mémoire, préparer des jeux de scène tout en développant son imagination et sa créativité. Au menu : humilité, rigueur, goût du risque et prise d’assurance en public. Enfin, dans la série « artistes en herbe », se trouve l’atelier créatif de Majo Soto-mayor qui sensibilise les enfants au recyclage en éveillant leurs idées et leurs capacités artistiques.
Jeux et détente
Soizick, animatrice socioculturelle, accueille les enfants autour de jeux de société de toutes sortes (elle en a une centaine dans sa collection !). L’idée est d’éveiller les plus jeunes au plaisir du jeu de façon aussi ludique qu’éducative, tout en les sensibilisant aux principes de la vie en société. Teiva Teheivini propose un atelier d’initiation aux règles du jeu d’échecs. Un tournoi est organisé à l’issue de la semaine. Avec Aurélie Cottier, enfin, les enfants découvrent le yoga, une ouverture vers l’univers de la pleine conscience de son corps et de son esprit.
Le Japon, tout un monde
Deux ateliers sont comme des fenêtres sur le pays du soleil levant. Tout d’abord le Nippon Bunka, avec Akari Okamune, où l’on s’essaye à la calligraphie, aux pliages de papiers, aux tableaux faits en papier déchiré… Ensuite avec l’atelier Tsumami Zaiku de Ayumi Claustre, qui propose l’art du pliage de carrés de tissus pour former des pétales et des fleurs.
Les sens en éveil
Au cours de ces semaines de vacances, Cyprea Pagnon offre un accès à la musique par le jeu, elle éduque la sensibilité, les facultés affectives, motrices et les sens avec son atelier éveil musical. De son côté, Lovaina Guirao fait découvrir le monde des senteurs avec son atelier graines de parfumeurs. Les enfants, via des jeux et travaux manuels, créent leur propre composition avec eau parfumée.
Isabelle Balland propose enfin son atelier d’éveil corporel et aborde, à travers le jeu, les notions de temps, d’espace, de relation avec les autres, de maitrise du corps et d’accès à l’imaginaire.
Les ateliers de vacances : PRATIQUE
8h30 à 10h : Poterie (8-13 ans), Échecs (6-13 ans), Jeux de société (3-13 ans), Conte-créa (3-5 ans)
8h30 à 9h30 : Éveil corporel (pour les 3-5 ans)
10h à 10h15 : Goûter (prévoir une bouteille d’eau)
10h15 à 11h45 : Poterie (5-7 ans), Atelier créatif (3-5 ans), Nippon Bunka (8-13 ans), Éveil musical (3-6 ans), Théâtre (11-15 ans)
12h à 12h55 : Déjeuner
13h à 14h30 : Graines de parfumeurs (6-11 ans), Atelier créatif (6-11 ans), Yoga (8-13 ans),Tsumami Zaiku (9-13 ans), Théâtre (6-10 ans)
Tarifs : 7 100 Fcfp par atelier et par semaine, 5 675 Fcfp le 2ème enfant
Déjeuner : 3 000 Fcfp les 5 jours
Inscriptions sur place
+ d’infos : 40 544 536 – www.maisondelaculture.pf
UN CONCERT DE NOEL au Grand Théâtre
Pour Noël, La Maison de la Culture joue la carte de la solidarité. L’établissement offre en effet des places pour assister au concert de Noël à près de 200 enfants et familles sur les 800 places que contient le Grand Théâtre. L’idée est de proposer un moment vraiment « magique et joyeux ». Ce concert de Noël est une idée de l’établissement culturel, qui a souhaité au passage soutenir l’initiative personnelle de Natalia Germain qui, avec les bénévoles se présentant à ses côtés, récolte chaque année des jeux et jouets pour les enfants des quartiers. Le soir du concert, le public est invité à apporter des jouets en bon état pour participer à cette collecte.
Pour mettre en place cet événement, l’équipe de la Maison de la Culture a fait appel au chanteur Guillaume Matarere, l’une des voix les plus puissantes du fenua, et son groupe The Local Voices, lesquels ont à leur répertoire une très grande variété de chansons en tahitien, en anglais ou bien français. Ils ont accepté la demande de la Maison de la Culture et pris en charge toute la partie artistique du projet. Pour le chanteur, c’est une nouvelle occasion de partager sa passion de la scène et de la musique avec le plus grand nombre. Marita Gilmore, lauréate des Nescafé Star en 2014, troisième sur le podium et connue dans le milieu religieux comptera parmi les invités, de même que Manea Otcenasek, « le grand vainqueur du dernier Festival Guitare », précise Guillaume Materere. Il y aura aussi Reva Juventin et Bruno Demougeot à la tête d’un quatuor. Papa Tihota, l’humoriste, montera lui aussi sur scène pour assurer des intermèdes. Le spectacle durera deux fois 45 minutes avec un entracte.
Concert de Noël : PRATIQUE
Jeudi 15 et vendredi 16 décembre, à partir de 18h
Au Grand Théâtre de la Maison de la Culture
Tarif unique : 1 500 Fcfp. Une collecte de jouets en bon état est organisée lors des soirées de concert en soutien au collectif Ohana.
+ d’infos : 40 544 536 – www.maisondelaculture.pf
Concert au service de pédiatrie du Taaone et Téléthon : la musique solidaire !
Les ensembles du Conservatoire, l’ensemble des flûtes dirigé par Christine Goyard (professeure de flûte traversière) et l’ensemble des clarinettes dirigé par Léa Le Bozec (professeur de clarinette), reprennent le chemin du centre hospitalier de la Polynésie française. Élèves et professeurs joueront le samedi 3 décembre pour les enfants hospitalisés au sein du service de pédiatrie, mais aussi pour tous les patients de l’hôpital dans le hall principal. Ils seront tout de rouge et de blanc vêtus.
Cette initiative a été lancée il y a dix ans par Christine Goyard, qui avait inauguré le partenariat entre l’établissement de soins et celui de musique, alors que l’hôpital était encore à Mamao.
Le mois de décembre est propice aux actions caritatives. Ainsi, le petit orchestre à cordes (50 musiciens !), dirigé par Amandine Clémencet (professeure de violon), propose dans le cadre du Téléthon 2016 une flash mob cette même journée du 3 décembre. L’objectif ? Récolter des fonds pour le fameux événement de l’association française contre les myopathies. « Créer la surprise tout en récoltant des fonds permet également d’aller vers le public qui découvre des instruments qu’il ne connaît peut-être pas, pour les élèves cela permet de s’amuser car c’est un nouveau challenge », précise Amandine Clémencet..La flash mob est ouverte à tous les instruments classiques proposés au Conservatoire. Le Téléthon 2016 a lieu les 2 et 3 décembre.
Les éditions du Musée de Tahiti et des Îles en fête
Le Musée de Tahiti et des Îles fête cette année ses 15 ans d’édition ! Jusqu’à la fin de l’année, un stand exposant toutes les publications du Musée est mis à disposition du public dans le hall d’accueil. De plus, en vue des fêtes de Noël, du 16 au 23 décembre, une braderie est organisée : vous pourrez y trouver les publications du Musée de Tahiti et des Îles à des prix imbattables ! L’occasion de préparer les fêtes et d’offrir de superbes ouvrages à vos proches, tels que « Iaora na Gauguin », « Va’a la pirogue polynésienne » ou encore « Roger Parry 1932 – Au-delà du mythe tahitien ».