N°103 – Le ta’iri pa’umotu sur une guitare
Maison de la Culture – Te Fare Tauhiti Nui
Rencontre avec Maxime Hauata, passionné de musique pa’umotu
Texte et photos : MD.
Maxime Hauata, 59 ans, est originaire de Anaa mais vit à Tahiti. Technicien agricole au SDR depuis près de 40 ans, il pratique depuis son enfance le ta’iri pa’umotu : la gratte à la manière des Tuamotu. Partie intégrante de la culture de l’archipel, le ta’iri pa’umotu transmet avant tout la joie, la langue et le patrimoine culturel des atolls. « Les pa’umotu jouent la musique, chantent, avec ou sans guitare. C’est inné et ça fait partie de la culture » nous confie Maxime, avant une petite séance de guitare que voici !
La base :
- Oubliez les accords classiques du solfège car le pa’umotu fonctionne à l’oreille. « C’est toujours la voix du chanteur qui doit suivre la guitare et pas le contraire. »
- Les accords sont peu nombreux et la sonorité de la guitare doit être harmonieuse seulement avec le tape’a toru (le ré) et le ta’iri hopere (cordes à vide) qui forment les principales sonorités. Le do classique peut aussi être utilisé dans les chansons. (1, 2, 3).
La technique :
- Les 6 cordes de la guitare forment deux groupes sonores : les 3 cordes du haut sont les basses et les trois cordes du bas forment les aigus. (4)
- Le pouce sert à taper les basses (les trois cordes du haut) qui donnent le rythme de la chanson, rapide ou moins rapide. Il doit être souple et rigide à la fois. (5, 6)
- L’index (et le majeur, voire les quatre autres doigts pour certains) grattent les trois cordes du bas pour compléter la sonorité des basses. (7, 8)
- L’alternance entre les basses et la gratte forment la mélodie du ta’iri pa’umotu
- Le ta’iri hopere (sans accord, les cordes à vide) est accordé sur la note de l’autre guitare. Seulement un ou deux doigts viennent ajuster les notes du ta’iri hopere sur la sonorité de la chanson, et la voix vient habiller la mélodie jouée. C’est la « note » la plus utilisée. (9)
- Le rythme et le style des chansons varient entre le swing, le kaina ou encore la valse, en fonction des sensations des bringueurs et du répertoire.
- A retenir donc : le tape’a toru et le ta’iri hopere avec les basses et la gratte. Il n’y a plus qu’à avoir un bon répertoire, beaucoup de pratique, une bonne oreille et ua reka!