N°97 – « Le bambou noir » : les songes de Jean-Marc Pambrun joués au théâtre
Maison de la Culture – Te Fare Tauhiti Nui
Jean-Marc Pambrun nous a quittés il y a 4 ans. Poète, écrivain et amoureux de culture, il aurait été touché de voir aboutir le projet qu’il avait initié : adapter son roman « Le bambou noir » sur les planches. Cela se passe en octobre, au Petit Théâtre de la Maison de la Culture qu’il affectionnait tant.
Voici une pièce de théâtre baroque, sensible, inspirée et impétueuse, à l’image de son auteur qui aura marqué la Polynésie du 21ème siècle. Une création qui surprend, émeut et agite. Fidèle à cette exigence : « Pourquoi dois-je devenir ce que je suis déjà ?* ». C’était sa manière de ne pas accepter qu’on lui dicte une quelconque conduite, qu’on lui indique son cap, son chemin. Jean-Marc Pambrun était trop libre pour accepter une identité autre que celle qu’il imprimera à force de rechercher les racines de son identité ma’ohi et au-delà, de ses valeurs humanistes. Les lecteurs du « bambou noir » se souviendront avec émotion du fameux dessin symbolisé dans ce récit d’exil, qui s’enrichit au fil des ans, des épreuves et des accomplissements. La vie du « tahitien », comme il se nomme dans le roman, est guidée par ses songes qui suggèrent une réflexion philosophique sur le sens à donner à nos actes…
Qui était Jean-Marc Pambrun ?
Un sage pas très sage. Un revendicateur de liberté. Combien de fois ses proches collaborateurs ont-ils pu entendre « On ne se soumet pas, on ne se démet pas ». Un contestataire intègre. Jean-Marc refusait « tout ce qui insulte l’intelligence humaine », comme le rappelle Vaite Urarii. Un rebelle exigeant. « Il ne fait aucune concession à ceux qui menacent d‘entraver sa liberté d’expression ». Un chercheur de vérités, les siennes et celles des autres, petites et grandes. « Quelle vision les Polynésiens ont-ils de leur monde ? ». Plus qu’une interrogation, un impératif intellectuel dans lequel est contenue l’essence de sa pensée et qui transpire dans cette version théâtrale particulièrement intéressante du « Bambou noir » : un homme incarne le narrateur, une femme incarne toutes les femmes et un musicien incarne la destinée et l’histoire du peuple ma’ohi, pour une adaptation à la fois intimiste et intense de l’œuvre de Jean-Marc Pambrun.
« Le bambou noir »: Pratique
Au Petit Théâtre de la Maison de la Culture
Séances publiques :
Mardi 29 et mercredi 30 septembre – 19h30
Jeudi 1er, vendredi 02 et samedi 03 octobre – 19h30
Représentations scolaires :
Mardi 29 septembre – 10h00 et 13h30
Mercredi 30 septembre – 10h00
Jeudi 1er octobre – 10h00 et 13h30
Vendredi 02 octobre – 09h00
Tarifs : 500 Fcfp pour les séances scolaires / 2 500 Fcfp pour les séances publiques
Renseignements : 40 544 544 – www.maisondelaculture.pf
Légende photo
« Ce matin, son esprit a glissé sur son dernier souffle.
À présent, il flotte au milieu de nous. »
JMP, Les parfums du silence, acte II, scène 1
* Dans « Marchands d’identité » (poème).