N°97 – La MAO… kezaco ?
CONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNESIE FRANCAISE – TE FARE UPA RAU
Rencontre avec Stéphane Rossoni, professeur de percussions et de Musique Assistée par Ordinateur. Texte et photos : SF.
Pour la deuxième année, le Conservatoire propose des cours de Musique Assistée par Ordinateur (MAO). Un bon moyen pour les musiciens de demain de se familiariser avec la création musicale dernière génération.
Ne plus se contenter de jouer mais savoir, aussi, créer sa propre musique… Les élèves du Conservatoire ont, pour la deuxième année, la possibilité de le faire. Après le succès de la première édition en 2014, la classe de Musique Assistée par Ordinateur, dite MAO, a confirmé sa place au sein de l’établissement en faisant une nouvelle fois sa rentrée. Rattachée au cursus « Musiques Actuelles », cette classe propose aux élèves musiciens confirmés de se familiariser avec la création, la composition, l’arrangement ou même l’enregistrement de sons grâce à un logiciel conçu à cet effet. « C’est indispensable pour un musicien aujourd’hui de savoir toucher un petit peu à tout », explique Stéphane Rossoni, professeur de percussions en charge de cette classe. « L’élève doit apprendre à se servir du logiciel, à connaître toutes les fonctions de la machine pour créer, il ne doit pas être un simple reproducteur ». Après s’être lui-même formé à cette nouvelle pratique numérique, et s’être battu parfois contre les caprices de l’informatique, Stéphane Rossoni a souhaité transmettre cette connaissance à ses élèves. Avec comme première mission de faire comprendre le processus de la MAO. Et cela passe d’abord par la découverte de toutes les pistes d’instruments possibles. « Il y en a une infinité, c’est étonnant ! », s’enthousiasme Terii, 19 ans, élève de percussions depuis 7 ans désormais. Ce musicien en herbe semble conquis par ce cours même si il avoue avoir rencontré quelques difficultés. « C’est complexe car il y a beaucoup de choses à explorer ! »
Des élèves prometteurs
Comme le reste de ses camarades, Terii a proposé pour la fin d’année dernière un son d’1 minute 30, accompagné d’un diaporama d’images, au jury d’examen. « J’avais isolé 20 pistes, les élèves devaient s’amuser avec… Ils ont tout crée de A à Z », souligne l’enseignant. Et le résultat semble même avoir bluffé le président du jury, Jean-Luc Casula, ingénieur du son à la Maison de la Culture. « Il a été agréablement surpris par la créativité des élèves », affirme Stéphane Rossoni, plutôt fier du travail fourni par ses jeunes musiciens. Chacun d’entre eux a présenté une œuvre dans un style différent : jazz, blues, rock… « C’est intéressant de voir ce qu’ils ont produit avec une même base. Stéphane Rossoni enseigne au Conservatoire depuis 32 ans et sa détermination à pousser ses élèves plus haut n’a pas faibli. Cette année, il souhaite emmener ses apprentis plus loin dans la création. Ces derniers auront une œuvre de quatre minutes à présenter. « Ils doivent développer ce qu’ils ont appris l’année dernière et proposer quelque chose de meilleur ». Le professeur a déjà hâte de voir ce que ses jeunes compositeurs de demain vont lui présenter à la fin de l’année ! En attendant, l’enseignant, également batteur dans le groupe Tikahiri, laisse libre cours à leur imagination…
+ d’infos : www.conservatoire.pf