N°96 – « Le bambou noir » : l’esprit de Jean-Marc Pambrun sur les planches du Petit Théâtre
Maison de la Culture – Te Fare Tauhiti Nui
Rencontre avec Vaiana Giraud, responsable de la communication à la Maison de la Culture. Photos : Théâtre du Versant.
Impossible d’évoquer Jean-Marc Pambrun dans les pages de ce Hiro’a, journal qu’il a contribué à créer et à alimenter pendant 4 ans, sans une vive émotion et beaucoup de nostalgie. C’est donc avec impatience et intérêt que la Maison de la Culture s’apprête à recevoir une troupe française qui a choisi, grâce au hasard du destin, de jouer à Tahiti « Le bambou noir », œuvre jubilatoire de Jean-Marc Pambrun.
Ce projet de porter le « Bambou noir » au théâtre est né d’une rencontre à Tahiti entre Gaël Rabas, directeur du Théâtre du Versant à Biarritz, et Jean-Marc Pambrun. Hélas, sa mort prématurée en 2011 l’a empêché d’aller plus loin. Mais ce n’est pas pour autant que Gaël Rabas abandonne ce projet, bien au contraire.Petit à petit, la pièce prend forme à partir des nombreux écrits de Jean-Marc, en particulier « La natte » et surtout « L’île aux anthropologues ». « Le bambou noir » prend vie sous la forme d’un très bel hommage rendu à Jean-Marc Pambrun. Jouée à Biarritz au théâtre du Versant tout au long du mois de février 2015, le théâtre a fait salle comble chaque soir. Un succès qui a permis de jouer les prolongations et qui a couronné un pari osé que celui d’interpréter, devant un public qui ne connaît bien souvent de Tahiti que ses clichés, la singularité de cette histoire polynésienne. Mais l’émotion et le talent ne connaissent pas de frontière, pas de clivage. Mise en scène profonde et efficace, comédiens excellents, musique, chants, marionnettes, légèreté, gravité… Tout est réuni pour faire apprécier au public la fougueuse subtilité de Jean-Marc Pambrun. Une découverte qui s’imposait même à Tahiti, d’où la volonté pour la troupe du théâtre du Versant de venir se produire à la Maison de la Culture, lieu cher à Jean-Marc qui en a été le directeur pendant plusieurs années.
Le pitch
« Papeete : Dans un décor d’une grande sobriété, trois comédiens répètent ‘Le Bambou noir’, échangent leurs points de vue sur les éléments qu’il convient de privilégier et de mettre en valeur pour retracer le parcours d’un jeune Tahitien -qui ressemble beaucoup à celui de l’auteur-, entre Paris, Ouessant et Papeete, dans les années 1970-1980. Et, s’il y a loin de la coupe aux lèvres, il y a loin aussi entre l’idéal de la jeunesse et la réalité socio-économique de l’île dont la richesse culturelle est incarnée par ‘le musicien’. Les deux autres acteurs sont, l’un, le représentant de l’auteur et l’autre les images successives de toutes les femmes qui ont compté pour lui, mère, compagnes, sœur, tante… »
encadré
Mise en scène de Françoise Dorgambide et Gaël Rabas
Adaptation de Nicole Piron
Le musicien : Teina Ronald Teuhi
Elle : Safia Ana Hammideche / Herveline Rolland
Lui : Samuel Jego
Marionnettes et masques : Brigitte Rabas Cornière
Peintures sur soie : Virginie Salane
Décors : Christian Dubois
« Le bambou noir » : Pratique
Au Petit Théâtre de la Maison de la Culture
Séances publiques :
Mardi 29 septembre – 19h30
Mercredi 30 septembre – 19h30
Jeudi 1er, vendredi 02 et samedi 03 octobre – 19h30
Représentations scolaires :
Mardi 29 septembre – 10h00 et 13h30
Mercredi 30 septembre – 10h00
Jeudi 1er octobre – 10h00 et 13h30
Vendredi 02 octobre – 09h00
Tarifs : 500 Fcfp pour les scolaires / 2 000 Fcfp pour les adultes
Renseignements : 40 544 544 – www.maisondelaculture.pf
encadré
« Le bambou noir » (2005)
Considéré comme une véritable révélation de la littérature polynésienne contemporaine, « Le bambou noir », paru en 2005, raconte le parcours d’un jeune artiste tahitien entre Paris et la Polynésie. Son ascension sociale, puis la chute et le bannissement. La confrontation entre les idéaux de jeunesse et les réalités politiques de son pays. Entre certitudes et désillusions, justesse et fantasme, écrit avec une intensité teintée d’humour, beaucoup se sont reconnus dans cette histoire peu banale et pourtant partagée par de nombreux jeunes Polynésiens.