N°91 – De Jamiroquai à Beethoven : de grands moments de musique !
Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te Fare Upa Rau
Rencontre avec Simon Pillard, Colin Raoulx et Sébastien Vignals, chefs d’orchestres et professeurs au Conservatoire.
Texte : VH / photos : CAPF.
Le concert des 4 orchestres du Conservatoire aura lieu samedi 25 avril à l’hôtel Méridien. Cette nouvelle édition promet encore une fois de grands moments de musique avec l’orchestre symphonique dirigé par Simon Pillard, la grande harmonie gérée par Colin Raoulx, la petite harmonie menée par Sébastien Vignals et le petit orchestre à cordes également dirigé par Simon Pillard. Près de 150 musiciens montreront au grand public la force, le charme et l’émotion de la pratique collective de la musique. Rencontre avec les chefs d’orchestres.
Simon Pillard : Le maître des cordes face à Beethoven !
Professeur de violoncelle, Simon Pillard dirige depuis des années le petit orchestre à cordes du Conservatoire. À cette première fonction se rajoute, depuis la rentrée d’août, la direction de l’orchestre symphonique. Une responsabilité qui ne fait pas peur au Maestro, qui a choisi cette année un superbe programme et notamment l’ouverture de la cinquième symphonie de Beethoven, sans oublier plusieurs partitions partagées avec le chœur des adultes dirigé par Emmanuelle Vidal. Nous l’avons interrogé sur la place que tient un orchestre dans la vie du Conservatoire.
« Les orchestres dans les conservatoires tiennent une place prépondérante. Ils sont là pour transmettre au public et aux élèves la culture et tout le bien-être que peut apporter la musique. Dans le travail hebdomadaire, l’échange entre les membres de l’orchestre prédomine. Et en concert, c’est cet échange entre l’orchestre et le public qui se révèle si intense et particulier.
Dans un conservatoire, on doit faire face à une double exigence : celle d’élever le niveau quantitatif et qualitatif des futurs musiciens professionnels, tout en préservant et assurant l’enseignement de la musique, qui est destinée au plus grand nombre. C’est par mon travail de professeur et de chef d’orchestre que je dois assumer cette responsabilité. Cela induit le travail de recherche pédagogique pour penser et trouver au mieux les programmes musicaux pour chacune des formations.
Pour l’orchestre de 1er cycle, mes choix musicaux s’orientent vers une approche générale et globale de la musique en tous genres : musique de films, variété et classique.
Alors que cette année, le choix musical du grand orchestre se tourne vers la forme musicale symphonique avec des compositeurs classiques comme Schubert, Beethoven, Gounod, Verdi – les deux derniers seront joués avec les chœurs du conservatoire.
Dans mon travail de direction, je m’attache au travail de la sonorité, la dynamique, la justesse, la respiration, et les nuances pour que l’orchestre apprenne à sonner comme un ensemble, et amène chacun à développer ses aptitudes à l’attention et à l’écoute, ce qui n’est pas forcément au démarrage une discipline au goût de tout le monde. Cette discipline est exigeante et cela peut être pour certains un apprentissage de longue haleine : savoir être en harmonie avec justesse avec les autres pour exécuter une partie à plusieurs. Cela demande beaucoup d’écoute et de travail intérieur ! »
Le programme de l’orchestre symphonique
« L’air du Génie de froid » dans l’Opéra du Roi Arthur de Purcell, le 1er mouvement de « La symphonie inachevée » de Franz Schubert, le final de « La 5ème symphonie de Beethoven », « le Sanctus » de la Messe Solennelle de Charles Gounod, « Le chœur des esclaves » dans Nabucco, de Verdi.
Colin Raoulx : « Le plaisir de jouer doit perdurer dans le temps ! »
Colin Raoulx et sa grande harmonie ont depuis des années un public de fans, qui adorent le swing et l’allant de cette puissante formation. Nous lui avons demandé de nous faire découvrir de l’intérieur son orchestre de prédilection.
« Un orchestre d’harmonie – on dit également une harmonie – est un ensemble musical regroupant la famille des bois, des cuivres et des percussions. Il ne faut pas confondre cet orchestre avec l’orchestre de fanfare formé uniquement de cuivres et de percussions.
Son répertoire comporte beaucoup d’arrangements, mais certains compositeurs ont écrit et mis en valeur cette formation très attachante, vive et dynamique. De manière plus générale les orchestres dits d’harmonie ou symphoniques devraient commencer assez tôt dans le cursus des études : leur but étant de préparer l’individu à son insertion et au travail dans le groupe, de le situer par rapport aux autres, de développer sa propre écoute par rapport à celle des autres, d’affiner son audition et ses réflexes. C’est aussi un moyen de socialisation.
La grande harmonie, dite harmonie de second cycle, est enfin la continuité de la petite harmonie, dirigée par Sébastien Vignals. Le programme qui y est abordé est forcément plus vaste, reprenant des œuvres du répertoire classique adaptées pour cette dernière, des œuvres écrites spécialement pour cette formation ou des pièces plus actuelles comme c’est le cas cette année. Sur le plan musical, les musiciens de cette formation sont plus aguerris que leurs cadets puisqu’ayant déjà bénéficié du travail collectif entrepris durant au minimum deux années au sein de la petite harmonie. Le travail consistera dorénavant à approfondir leurs acquis en y développant la vélocité instrumentale, la justesse dans le son, la mise en place, les nuances, la musicalité mais surtout de trouver sa place au sein de la formation. Il n’en demeure pas moins que la participation des élèves à ces ensembles doit être un plaisir et que ce plaisir doit perdurer dans le temps. »
Le programme de la grande harmonie
« Fantasia 2000 », « Earth, wind and fire », « The Best of Queen », « Cumbachero », de Raphael Hernadez, « Danzon N° 2 » de Arturo Marquez.
Sébastien Vignals : « Le chef d’orchestre a la responsabilité de l’équilibre sonore »
Adoré par ses jeunes élèves, c’est-à-dire 40 jeunes musiciens très dynamiques faisant souvent leurs premières armes dans une grande formation de musique collective, Sébastien Vignals n’en est pas moins exigeant. Il a trouvé une manière originale de faire comprendre le sens de la discipline à ses futurs petits virtuoses, en sortant comme un arbitre de football des cartons jaunes ! Mais la scène est assez rare et il sait également les encourager et les féliciter. Sébastien nous présente sa formation.
« Ma formation est composée d’instruments à vent (les flûtes, les clarinettes, les saxophones, les trompettes, les cors, les trombones et les tubas) et de percussions (batterie, timbales, cymbales et xylophones) et pour finir une guitare basse. Notre répertoire varie entre la musique classique, la musique de films ainsi qu’un morceau de funk tiré de l’album « Napoléon Dynamite » de Jamiroquai. Pour une bonne partie des musiciens, c’est leur premier orchestre. Ils découvrent le jeu collectif, associer le timbre de leurs instruments avec les autres ; être attentif aux départs et aux arrêts, respecter les nuances, être responsabilisé par un solo, etc., tout en suivant attentivement les indications du chef d’orchestre. C’est à ce dernier qu’incombe la responsabilité de l’équilibre sonore et rythmique de l’orchestre, ainsi que le choix du répertoire. »
Concert des 4 orchestres : pratique
Salon Matisse de l’hôtel Le Méridien, à Punaauia
Samedi 25 avril en fin d’après-midi
En partenariat avec l’association Musique en Polynésie
Billetterie le soir du concert
Tarifs : 1 500 Fcfp pour les adultes et 500 Fcfp pour les enfants de 3 à 12 ans.
+ d’infos : Tél. : 40 50 14 18 – www.conservatoire.pf