N° 86 – Une opération d’archéologie préventive à Papetoai

Service de la culture et du patrimoine – Pu no te taere e no te faufa’a tumu

 

Rédaction : SCP et VH.

 

Du 11 au 15 août dernier, la cellule archéologie du service de la Culture et du Patrimoine est intervenue sur le site de la darse de Papetoai, à Moorea, où des travaux d’aménagement sont prévus par les services du Tourisme et de l’Equipement. Ce haut lieu correspond à l’ancien site du marae Taputapuatea, où le service est parvenu à éviter la destruction de vestiges anciens.

 

L’opération de diagnostic archéologique entreprise par le SCP du 11 au 15 août dernier à Moorea à proximité du temple protestant a permis de révéler d’anciens vestiges. Une fouille préventive a été effectuée sur le site de la darse de Papetoai, qui correspond à l’ancien site du marae Taputapuatea, site classé du Pays. Le service du Tourisme projette en effet d’y réaliser des travaux en vue d’offrir un meilleur accueil aux croisiéristes. « Sur la base d’indices historiques et archéologiques, il convenait auparavant de vérifier si ces travaux n’allaient pas impacter d’éventuels vestiges », explique Tamara Maric, archéologue du Service de la Culture et du Patrimoine. « Afin d’explorer le sous-sol de la parcelle en un temps limité, nous avons procédé à des sondages dans le nord de la parcelle pour estimer le potentiel enfoui de cette zone, la plus impactée par le projet d’aménagement (construction de fare des prestataires et de sanitaires). Des sondages ont donc été ouverts à la pelle job et ont permis de vérifier la présence éventuelle de vestiges archéologiques. A la lisière du temple, deux tranchées ont été approfondies par des sondages manuels d’1 m2, jusqu’à atteindre un ancien niveau de pavage, à 80 cm de profondeur. Au fil du temps, ce pavage a été recouvert d’une couche de sable contenant des vestiges historiques polynésiens (lame d’herminette cassée) et européens (tessons de verre, porcelaine, débris métalliques), puis d’un épais remblai de mamu pour la construction d’une ancienne route, et d’un remblai de soupe de corail à une époque plus récente. Au sud de la parcelle, trois tranchées et sondages ont été réalisés. Ils ont permis de mettre au jour un niveau plus ancien, associé à du mobilier archéologique (râpe/grattoir en nacre, fragments d’hameçons, dents humaines et de chiens) ». Ces travaux ont permis d’identifier et de protéger, sur place, des vestiges et des zones archéologiques qui constitueront une réserve pour les archéologues.

 

 

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