N° 85 – Pina’ina’i : l’identité autochtone en question

Maison de la Culture – Te Fare Tauhiti Nui

 

Rencontre avec Moana ‘ura Tehei’ura, membre de l’association Littérama’ohi et concepteur de Pina’ina’i.

Rédaction : VH / Photos : Moana ‘ura Tehei4ura.

 

La 4ème édition de Pina’ina’i, évènement original créé par l’association Littérama’ohi en coproduction avec la Maison de la Culture, aura lieu le 18 octobre sur le paepae a Hiro. Une mise en scène de lectures, danses et musiques qui s’intéresse cette année à la question de l’autochtonie.

 

Pina’ina’i, c’est une soirée magique où « la littérature autochtone prend une autre ampleur à l’écho des autres auteurs, à l’écho des lecteurs, à l’écho de la musique, à l’écho de la danse, à l’écho du corps », confie Moana’ura Tehei4ura, membre de l’association Littérama’ohi et concepteur de l’événement. Chaque année depuis la création de Pina’ina’i en 2011, le thème du spectacle « s’impose » aux participants. Comme guidés par une énergie commune, les textes soumis par les auteurs se rejoignent, sans aucune concertation préalable. Cette année, c’est la question de l’autochtonie et de l’identité qui est ressortie. « La quête de l’identité est propre à l’homme. Le Polynésien l’intègre dans sa culture, dans son verbe, parce que c’est une question que chaque génération doit se poser. Dans ce spectacle, on rappelle l’histoire, sans l’accuser. On rappelle l’arrivée des missionnaires, sans l’accuser, mais pour porter une réflexion au sein du public, lui demander si la religion n’a pas eu un côté néfaste dans l’évolution de notre société autochtone… À l’inverse, cette autochtonie n’est-elle pas odieuse ? Nous parlerons également du jugement autochtone vers l’autochtone. »

 

Explorer de nouveaux territoires

 

Sur scène, ces pensées se traduiront par 17 textes lus par une quinzaine de lecteurs, des chorégraphies exécutées par 18 danseuses et danseurs de très haut niveau, et des musiques interprétées par des musiciens menés par Jeff Tanerii et John Cadousteau, du groupe Tamarii Tipaerui. « Ce ne sont que des créations originales, sauf que parfois on va volontairement utiliser des reprises de musiques, poursuit Moana’ura. Pour annoncer l’arrivée des missionnaires par exemple, on joue ‘’Conquest To Paradise’’ de Vangelis, du film ‘’1492’’, et remixée avec un vivo, des pahu tupai et des ukulele. Juste après, on évoque la séduction exercée par les Polynésiens sur les Européens, à travers un cliché des années 70, le Haere mai ta’u i here de La Bounty. Ceci étant, nous inversons également volontiers les codes : ce sont les femmes européennes qui arrivent et ‘’prennent’’ les hommes autochtones… Pourquoi ? Pour recréer sur scène le mythe d’Adam et Eve, puisque le fruit du péché va être offert aux autochtones, aux hommes, par les femmes qui représentent les missionnaires et Eve. À ce moment-là, la question va être posée : est-ce que le fruit du pêché est dans la religion ? »

 

 

Pina’ina’i, 4ème édition : pratique

– Samedi 18 octobre, à 19 heures

– Sur le Paepae à Hiro de la Maison de la Culture

– Entrée libre

+ d’infos : 40 544 540 – www.maisondelaculture.pf

 

 

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