N°81 – Gala du Conservatoire : le mariage de la liberté et de la danse
Si elle a pris sa retraite l’année dernière, Mamie Louise Kimitete n’a pas disparu de la scène pour autant. Bien au contraire : elle a une nouvelle fois prêté sa plume inspirée et poétique au thème du Gala 2014. Et ses mots suivent l’évolution du spectacle du début à la fin, depuis les plus jeunes des danseurs, les petits bébés du Conservatoire, jusqu’aux élèves de haut niveau.
Cette progression pédagogique est le fil conducteur du spectacle, car le thème de la soirée de Gala se dessine et s’interprète en fonction des moyens des danseurs : « claque de tes mains et arrondis-les comme une virgule », chanteront les petits danseurs. « Penche toi, incline toi… Eau qui frappe et qui éclabousse », répondront les élèves de la deuxième heure.
Chaque âge a donc son propre programme et tous s’enchaînent en une magie rendant grâce à la nature du fenua, et à la manière dont la danse l’incarne.
Avec de plus en plus de liberté, car comme l’a souvent dit et répété Mamie Louise Kimitete, le but ultime de la danse est la « liberté » : liberté de se mouvoir, liberté d’incarner les élans du cœur, liberté qu’offre une technique maîtrisée, liberté des visages souriants, liberté poétique : « le feu qui brûle en toi est comme ces rayons du soleil qui éclaireront ta danse et ton jeu… écoute, trouve cet état de paix qui te rendra heureuse… »
Cinq tableaux principaux constitueront le corps principal du spectacle qui se termine par un superbe ’aparima : « Te Upu O Ta’u ‘Ori », la danse est ma prière. « Je vis un rêve dans mes mouvements. Cette vision qui me saisit tout entière et éveille en moi le souffle de vie… je suis liée, liée aux gestes de la danse et c’est pour toi, génération future, c’est pour toi que je danse. »
Les classes de percussions traditionnelles, de ukulele, le retour des élèves de ‘orero, le chœur magnifique des 200 chanteurs de Mama Iopa, les jeunes guitaristes de blues et quelques mélodies classiques sauront se glisser harmonieusement dans ce spectacle vivant, magique, tant apprécié du public. Car au Conservatoire, on transmet avant tout un secret : celui de danser avec son cœur.
Gala du Conservatoire : Pratique
Samedi 14 juin, à 18h
Place Toa’ta
Tarifs : 500 Fcfp, 1 000 Fcfp et 1 500 Fcfp
– Vente des billets dans le Hall du Grand Théâtre, du lundi au jeudi de 8h à 18h, le vendredi de 8h à 17h.
Renseignements au 50 14 14 ou 54 45 44
ENCADRE
Le Conservatoire s’ouvre aux musiques actuelles
A la rentrée, le Conservatoire ouvrira deux nouveaux cursus : « musiques actuelles » et « jazz ». Ces nouveautés sont issues d’une réforme de la section classique qui permet à l’établissement de s’aligner sur ce qui est déjà proposé dans les conservatoires de métropole et aussi « d’en finir avec cette image d’établissement classique et élitiste, alors que la musique doit être abordable et abordée pour tout le monde », confie Guillaume Dor, coordinateur de la section classique.
Le cursus « musiques actuelles » regroupe tous les genres musicaux que l’on connaît aujourd’hui. Du rock à la salsa, en passant par le rap, le hip-hop, la chanson française, la variété internationale et même polynésienne, la limite ne sera que celle fixée par le projet de l’élève. Car il existe deux façons de suivre ce cursus.
Diplôme ou coaching ?
La première est la formation diplômante, qui permet d’obtenir soit son diplôme, soit son certificat d’études musicales (DEM ou CEM) au bout de 3 cycles de 3 années d’études qui comprennent, entre autres, des cours de chant, d’instrument et de solfège spécifique. La seconde se présente sous forme de coaching pour des groupes déjà formés. « Les professeurs pourront leur apporter des conseils sur la mise en place de structures de leurs morceaux, et les aider à mener à bien leur projet artistique. C’est une façon de permettre aux gens d’apprendre la musique de manière moins académique, et de vraiment cibler leurs attentes en termes d’apprentissage », poursuit Guillaume Dor.
Le retour du Big band
Quant au « jazz », que Frédéric Rossoni enseignait déjà depuis quelques années au Conservatoire, le cursus vient d’être institué de façon plus formelle, avec également deux manières de l’aborder. Il y a la formation diplômante qui, contrairement au cursus « musiques actuelles » ouvert aux débutants, ne sera accessible qu’à partir de 4 à 8 ans de pratique d’un instrument. Celle-ci comprend une formation musicale spécifique, la pratique d’un instrument, la pratique collective ainsi que des cours sur l’histoire du jazz. L’autre branche, sous forme d’atelier, intéressera sûrement tous les fans du genre qui souhaitent mettre en pratique leur talent au sein d’un groupe. Car ces ateliers, ouverts aux débutants comme aux confirmés, ont pour but de réunir des musiciens au sein de petites formations pour, à terme, faire renaître le Big Band, ce grand orchestre jazz du conservatoire qui avait accompagné, à l’époque, des chanteurs comme Gabilou et d’autres artistes internationaux.
Infos pratiques
Pour plus d’informations sur ces cursus (dates de rentrée, modalités d’inscriptions, tarifs, etc.), contactez le Conservatoire au 50 14 14 ou [email protected]