N°81 – De nouvelles œuvres entrent dans les collections du Musée de Tahiti et des Iles
Il y a quelques mois, plusieurs objets du patrimoine sont venus enrichir les collections du Musée de Tahiti et des Iles. Tous à leur manière, ils racontent un peu de l’histoire polynésienne. Découverte.
L’herminette géante de Rurutu
Cette ébauche de lame d’herminette a été trouvée par un habitant de Rurutu. « C’est la plus grosse jamais connue, avoue Tara Hiquily, chargé des collections ethnographiques au Musée de Tahiti et des Îles. Elle pèse près de 15 kg ». Si l’on se réfère aux légendes de l’île, on découvre souvent l’existence de géants à Rurutu. Mais les lames de très grandes tailles et aussi lourdes étaient plus probablement utilisées pour abattre de grands arbres et lancées à la manière d’un « bélier ». Un format particulièrement inhabituel pour cet outil remarquablement conservé.
Le banc de Mataiea
Cet objet étonnant a été acquis à l’origine par un particulier, qui l’a sauvé in extremis des flammes d’un brasier à Mataiea. Il s’agit d’un banc en bois de tamanu, taillé dans un seul bloc avec, à ses extrémités, de légères surépaisseurs qui semblent indiquer l’emplacement destiné à la tête et aux pieds d’un corps qui s’y allongerait. Fidèle au style de la sculpture tahitienne, il est à la fois massif et épuré. « D’après nos recherches, ce serait un lit mortuaire pour enfant. Nous ignorons si il a servi, mais l’objet est ancien, il date vraisemblablement du 19ème. Nous n’avions jusqu’alors aucune autre œuvre comparable dans nos collections. »
Le ti’i de Pueu
Les ti’i tahitiens sont des objets complexes qui continuent d’exercer une certaine fascination ou répulsion chez les gens. Leur apparence brute où les formes se devinent plus qu’elles ne se voient, mais surtout les pouvoirs qui leur sont reconnus, font partie du mystère qui entoure ces objets. Celui de Pueu ne fait pas exception à la règle, il fut donné à l’ancien propriétaire par une guérisseuse, Maiti Vahine (famille Colombel) de Pueu. Elle fit des incantations au ti’i avant de le donner, en lui demandant de bien s’en occuper.
ENCADRE
Ces objets seront visibles dès le 3 juin dans la vitrine des nouvelles acquisitions, dans la salle d’exposition permanente du Musée.