N° 82 – Le costume de danse, support d’expression
Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te fare upa rau
Rencontre avec Marguerite Lai, chef du groupe O Tahiti E.
Rédaction : VH.
Te Feti’a Avei’a, le nouveau spectacle du groupe O Tahiti E, sera présenté chaque samedi du mois de juillet sur le marae Arahurahu, en coproduction avec le Conservatoire. Et qui dit spectacle de danse, dit aussi costumes ! Marguerite Lai, la chef de troupe, nous a ouvert les portes de sa costumerie pour nous expliquer comment elle les a pensés pour qu’ils fassent sens avec le spectacle, tout en permettant aux danseurs de s’exprimer librement.
« Ce n’est pas le costume qui fait le spectacle », lance d’emblée Marguerite Lai. « Mais c’est un élément indispensable, un plus. » Ce « plus », chez O Tahiti E, se pense en groupe. « J’échange avec les danseurs pour voir comment nous allons concevoir les costumes. On réfléchit ensemble pour imaginer des costumes créatifs mais dans lesquels ils puissent surtout s’exprimer pleinement dans leurs chorégraphies, ne pas être gênés dans leurs déplacements ». Si le côté pratique est important, un costume doit être fait avant tout dans le respect du thème. « Dans notre spectacle Te Feti’a Avei’a, il y a trois tableaux différents. Pour chacun d’entre eux, les costumes ont été adaptés. Dans le premier tableau, le groupe se prépare au voyage, il est à terre, le costume représente donc leur terre d’origine. Le deuxième tableau se passe en mer, durant le voyage, nous avons prévu un costume beaucoup plus léger et qui symbolise l’océan. Enfin, le troisième costume sera tout en matière végétale et très exubérant pour leur arrivée sur leur nouvelle terre. »
De l’importance des matériaux
« Pour le premier tableau, poursuit Marguerite Lai, on utilise divers végétaux secs qui jaunissent comme les bananiers, les ‘auti. Parce qu’il ne faut pas oublier une chose : même si on adapte les costumes à la scène, aux tableaux, il faut aussi les adapter les réaliser à partir de ce que l’on trouve dans la nature. Dans le deuxième tableau, ils sont en tissu, précise la chef de groupe. Nous les avons teintés de façon à ce qu’ils évoquent les tapa de l’époque, car même si ce n’est pas une reconstitution historique, il faut rester dans un contexte ancien. Nous avons confectionné la coiffe, le cou et la taille des danseurs à base de coquillages, de rafia et de more. Concernant le dernier tableau, chaque artiste confectionnera son propre costume avant chaque représentation, avec des végétaux frais, pour symboliser cette nouvelle île à la nature luxuriante et colorée qu’ils découvrent. »
Trois paires de mains pour 180 costumes
Te Feti’a Avei’a sera dansé par 60 artistes, 30 femmes et 30 hommes, ce qui représente 180 costumes à confectionner pour les trois tableaux. Chaque costume comprend une coiffe, un cou, une taille, un maro pour les hommes, un haut et une jupe pour les femmes. Un travail titanesque effectué en majorité par seulement trois personnes, dont Marguerite Lai.
Les costumes de la cour royale réalisés par Tavana Salmon
Le spectacle Te Feti’a Avei’a comprend également une cour royale composée de 9 personnes, dont les costumes ont été réalisés en grande partie par Tavana Salmon. L’autre partie a été faite par Marguerite Lai. « J’ai commencé à mettre la main à la pâte parce que Tavana ne sera pas toujours là, confie Marguerite Lai. J’ai l’intention de continuer dans ce domaine de confection des grands costumes parce qu’il faut bien remplacer ceux qui partent, et aussi parce que c’est quelque chose que j’aime. »
Te Feti’a Avei’a : pratique
Les samedis 5, 12, 19 et 26 juillet à 16h30
Au marae Arahurahu, à Paea
Tarif unique : 2 500 Fcfp
Billets en vente à Radio 1 et dans les deux magasins Carrefour
Renseignements : 40 50 14 14 – www.conservatoire.pf et www.heiva.pf