N° 82 – De l’artisanat traditionnel à l’artisanat moderne
Service de l’Artisanat Traditionnel – Pu ‘ohipa rima’i
Rencontre avec l’équipe du Service de l’Artisanat Traditionnel.
Le salon Art Polynésien a ouvert ses portes le 21 juin dernier, sur le site Aorai Tini Hau. Ce grand rassemblement d’artisans venus des cinq archipels met en valeur, jusqu’au 14 juillet, l’évolution de l’artisanat traditionnel de ces 30 dernières années.
Depuis des temps immémoriaux, les Polynésiens ont appris à sculpter, tresser, filer, créer des objets pour leur quotidien. De ce savoir-faire transmis de génération en génération est né l’artisanat que l’on connaît aujourd’hui, avec des objets tantôt utiles, tantôt décoratifs, et le plus souvent alliant les deux. À l’époque, chaque archipel avait sa spécificité, comme la vannerie aux Australes, la sculpture aux Marquises ou encore le filage de coquillages aux Tuamotu. Et ceci pour une raison toute simple : les artisans faisaient avec les matières premières qu’ils trouvaient chez eux. Aujourd’hui, si l’on reconnaît toujours à certains archipels leur expertise dans un domaine bien précis, la donne a changé. Tous les pans de l’artisanat sont pratiqués un peu partout en Polynésie.
De l’activité de détente au commerce
Au début des années 80, l’artisanat est surtout pratiqué par les plus âgés. Regroupés pour la plupart en associations, les artisans ne sont pas encore nombreux à en vivre. L’artisanat est surtout un passe-temps, pour décorer son foyer ou une manière d’arrondir les fins de mois en proposant à son entourage des objets pratiques (filets de pêche, nasse, peue, etc.). C’est avec la patente, une formule administrative qui séduit de plus en plus d’entre eux, que la filière se professionnalise. Avec l’emploi salarié en berne, beaucoup se tournent vers l’artisanat pour gagner leur vie, même les plus jeunes. A partir des années 1990, le nombre d’artisans augmente considérablement et l’artisanat devient un business à part entière. En plus de créer des objets, l’artisan devient son propre chef d’entreprise. Une entreprise qu’il doit gérer de A à Z, de la fabrication à la commercialisation en passant par la partie administrative.
Un regain de créativité
Depuis le début du 21ème siècle, la professionnalisation de la filière et le nombre exponentiel d’artisans a donné un coup de fouet à l’artisanat traditionnel. Maîtriser son art ne suffit plus. Pour se démarquer de ses pairs, si nombreux, il faut innover. C’est ainsi que le simple collier de coquillages destiné aux voyageurs a été revisité avec du rafia ou du ni’au blanc et agrémenté de perles pour s’élever au rang de bijou d’art. Le « panier marché » en pae’ore, qui se limitait à un usage pratique, est désormais orné de rubans, dentelles, coquillages, et autres artifices pour devenir un accessoire de mode. Le tifaifai, dont il n’existait que deux modèles, l’un en patchwork, l’autre en applique, dessine aujourd’hui de vrais paysages, des portraits, des scènes de vie. Un véritable tableau cousu à la main. Aujourd’hui, il existe donc une plus grande diversité de produits artisanaux. Certains ont gardé de leur authenticité, d’autres sont un savant mélange de tradition et de modernité, mais tous ont une esthétique bien polynésienne. Pour preuve, notre artisanat s’exporte et plaît à l’étranger, signe d’une filière qui se renouvelle et évolue avec son temps.
Salon « Art polynésien » : PROGRAMME
• Mardi 1er juillet : concours de confection de tiki en bois de « to-u tou » et démonstrations de sculpture
• Mercredi 2 juillet : concours de confection de tifaifai bâti avec 2 taies d’oreiller et démonstrations
• Jeudi 3 juillet : démonstration de confection de chemin de table, nappe ronde ou rectangle, façon tifaifai
• Vendredi 4 juillet : démonstration de la fabrication des différentes fibres locales (pae’ore, tapa, ‘ofe, aeho…)
• Samedi 5 juillet : journée spéciale de l’archipel des Marquises avec démonstrations de sculpture, de fabrication de tapa, de peinture sur tapa, de fabrication de colliers en graines, de confection de kumuhei ; dégustation et vente de kaikai enana ; nocturne jusqu’à 20h avec défilés et prestation de danses marquisiennes
• Dimanche 6 juillet : animation musicale et prestation de danses ou défilé de mode
• Lundi 7 juillet : concours de l’art de la table et démonstrations de fabrication de produits dérivés de l’art de la table
• Mardi 8 juillet : démonstration de peinture sur tissu, verre…
• Mercredi 9 juillet : démonstration de décoration d’une robe avec toutes les matières premières locales et démonstration de couture
• Jeudi 10 juillet : démonstration d’assemblage (couronnes de têtes en fibres locales, bouquets de fleurs…)
• Vendredi 11 juillet : remise des prix des différents concours (prix du Président par activité et concours sous le chapiteau)
• Samedi 12 juillet : journée spéciale de l’archipel des Australes avec démonstration de confection de produits artisanaux en pandanus, niau blanc, a’eho (panier, chapeaux, pe’ue…), de sculpture en bois, de fabrication de colliers en coquillage ; dégustation et vente de plats des Australes
• Dimanche 13 juillet : animation musicale et prestation de danses ou défilé de mode
• Lundi 14 juillet : animation musicale pour la Fête nationale et fermeture officielle du salon
Salon Art polynésien : pratique
Site Aorai Tini Hau
Jusqu’au lundi 14 juillet
Ouvert du lundi au dimanche de 9h à 18h
Un dispositif d’achat par carte bancaire a été mis en place sur le salon
CONTACTS
Service de l’artisanat traditionnel : 40 54 54 00
Email : [email protected]
Sites web : www.artisanat.pf / www.heiva.pf