Rencontre avec tous les aventuriers du concert.
Vous avez rendez-vous les 19 et 20 avril avec les « Fab fours » : oui, 50 ans après leur création, les Beatles débarquent à Papeete ! Le Conservatoire et la Maison de la Culture ont une nouvelle fois décidé d’unir leurs efforts et leurs moyens pour coproduire deux concerts sur la scène du Grand Théâtre qui vous feront revivre la musique mythique des Beatles, magistralement interprétée par le grand orchestre et six magnifiques voix du fenua.
« J’aime me dire que les anciens fans des Beatles ont grandi, se sont mariés et ont eu des enfants, mais qu’ils ont gardé pour nous une place dans leur cœur…(…) Les Beatles existeront sans nous », affirmait George Harrison, l’un des quatre membres du groupe mythique. Et il avait vu juste ! A l’occasion du cinquantenaire de la naissance des Beatles, le chef de l’orchestre symphonique du Conservatoire Frédéric Rossoni a souhaité proposer au public un événement musical à la gloire de la légende mondiale de la pop. « Les Beatles sont à l’origine de ma vocation, de mon choix pour la musique en tant que métier », concède même Frédéric Rossoni. On comprend ainsi mieux pourquoi il n’a pas hésité à se lancer dans cette aventure complexe, mais tellement passionnante. En résulteront deux soirées magiques, pour vivre ou revivre, en live, la Beatlmania !
Grand comme orchestre, chansons et interprètes
Les superlatifs sont les bienvenus pour qualifier ces deux soirées qui ont nécessité des mois entiers de préparation, de répétitions alliées à une technicité particulière. 25 morceaux seront interprétés selon un ordre et un choix qui n’a pas été simple ! L’écriture musicale des arrangements pour chaque pupitre de l’orchestre est l’un des grands défis artistiques relevé par le maestro Frédéric Rossoni. Le déroulé du spectacle répondra à l’histoire des Beatles, à leur progression artistique durant leurs années de composition.
Les 50 musiciens de l’orchestre symphonique du Conservatoire seront accompagnés par des artistes confirmés de la scène locale, comme Teiva LC, Andy Tupaia, John Menezes, Brandscombe Chave, Guillaume Matarere, Vaitiare Chargueraud… Six chanteurs à la voix d’or qui vont enflammer la scène du Grand Théâtre la Maison de la Culture durant deux folles soirées, en reprenant 25 des plus beaux titres de ce groupe de légende. Une aventure qu’ils préparent avec enthousiasme – tous aiment les Beatles et affirment que chanter avec le grand orchestre est un bonheur véritable – attendant avec impatience de rencontrer « leur » public pour des moments inoubliables. Un autre artiste de talent est invité, il s’agit du guitariste Maruarii Ateni, accompagnant l’orchestre et les chanteurs au son d’un band électrique, comme à l’époque. « J’écoute la musique des Beatles depuis mon enfance, elle m’a fait grandir, avoue le musicien. La jouer avec le Grand Orchestre est particulièrement excitant ».
Le Conservatoire et son directeur, Fabien Dinard, sont heureux de leur côté de permettre aux élèves et professeurs d’évoluer dans cet univers pop rock unanimement apprécié. « Nous devons pouvoir être en mesure d’évoluer dans plusieurs univers musicaux, rappelle Fabien Dinard. L’apprentissage de la scène, pour les jeunes musiciens de l’orchestre, est une clé importante dans leur formation, et c’est également dans cet esprit que j’ai soutenu ce projet : même 50 ans après, les Beatles restent tellement populaires. Leur rendre hommage est naturel, et c’est pour le Grand Orchestre, sans doute, la plus belle des manières de faire la promotion du département classique. »
Parole au maestro
Frédéric Rossoni, chef du grand orchestre symphonique du Conservatoire
Comment as-tu eu l’idée d’un spectacle consacré aux Beatles ?
Les Beatles étaient déjà séparés, mais ils sont le premier groupe à avoir retenu mon attention, vers 14 ans, alors qu’à l’époque je ne jouais pas encore de musique. Je dirais même qu’ils sont à l’origine de ma vocation… C’était donc un juste retour des choses que de leur rendre hommage.
Ce que tu aimes dans leur musique ?
Leur musique a un côté mélodique et harmonique assez sophistiqué. Mon parcours personnel – orchestrations, intérêt pour le classique et le jazz – est en cohérence avec cette affinité.
Sont-ils toujours d’actualité ?
Si les versions originales des Beatles ne sont pas forcément les plus connues du jeune public aujourd’hui, les innombrables reprises font vivre chaque jour leur musique par l’intermédiaire d’interprètes actuels. Ils sont omniprésents non seulement musicalement mais comme icônes des années pop. La légende et le mythe perdurent et perdureront.
Tu as réalisé tous les arrangements pour environ 25 titres cultes, du début des Beatles, plutôt rock, à la fin du groupe avec le célèbre « Let it be ». Comment as-tu choisi les chansons, et leur distribution aux artistes ?
J’ai écrit 17 arrangements pour l’orchestre. Les autres chansons sont les versions originales en petite formation. J’ai choisi les chansons en fonction de leur adaptabilité à l’orchestre et de leur popularité bien évidemment. J’ai fait une liste de 30 chansons possibles et chaque artiste en a choisi 4. « Let it be » sera chanté en final par tous les artistes. Les orchestrations sont parfois tout à fait personnelles (« Hey Jude », « Let it be », « Fool on the hill », etc.) et d’autres sont la transcription et l’adaptation de reprises par certains artistes : « The long and winding road » s’inspire de la version de Peter Frampton, « Honey Pie » de celle de Barbara Streisand par exemple.
Quelles sont, pour le chef d’orchestre, les principales difficultés dans ce type d’exercice ?
Les principales difficultés ne sont pas musicales, elles sont humaines, car en tant qu’initiateur du projet, je dois gérer tous les problèmes inhérents à une opération d’envergure concernant 60 personnes. M’assurer du calendrier des répétitions avec les présences de tels ou tels chanteurs, musiciens etc., régler le cas échéant des conflits issus de la logistique d’un telle opération. Mon énergie s’épuise plus ici que sur les partitions !
Les voix des Beatles
De tous les chanteurs contactés pour ce spectacle hors du commun, six ont répondu présents pour relever un double défi : chanter avec le grand orchestre symphonique du Conservatoire et… chanter les Beatles. Il s’agit de Vaitiare Chargueraud, « Penu d’Or » 2006, Teiva LC, Andy Tupaia, John Menezes, Guillaume Matarere, lui aussi « Penu d’Or » (2005) et Brandscombe Chave. L’une des meilleure formation vocale tahitienne jamais réunie sur une même scène ! On a recueilli les impressions de quelques uns d’entre eux…
Andy Tupaia : « Je suis d’abord très honoré d’avoir été choisi pour ce concert. Le monde des Beatles est celui de toute mon enfance. C’est également un retour aux sources avec la langue anglaise. Le fenua aime les Beatles, cet univers à la fois rock et mélodique. Entendre en live leur chanson avec le grand orchestre symphonique du conservatoire est tout simplement unique, on a l’impression de s’envoler. »
Teiva LC : « Chanter sur les Beatles est un vrai voyage musical. Ce groupe nous a tous fait rêver et continue de le faire. C’est l’occasion pour nous de les interpréter mais aussi de faire connaître au connaître au public des chansons moins connues en Polynésie. C’est la première fois que je vais chanter accompagné par le grand orchestre… A la première répétition, j’avais déjà des frissons ! Fred Rossoni a fait des arrangements musicaux hallucinants. J’ai hâte d’être sur scène et de partager ce moment avec mes amis, ma famille, les fans des Beatles, les musiciens du Conservatoire… ces concerts totalement inédits vont être énorme !
Guillaume Materere : « C’est un grand honneur et une opportunité de revisiter le répertoire des Beatles. Leur musique a marqué mon enfance et tout particulièrement une chanson, ‘Let it be’, que j’aurais l’occasion d’interpréter avec les autres artistes. Oui, les Beatles sont toujours d’actualité ! J’ai déjà eu la chance de travailler avec Fred Rossoni et le grand orchestre pour d’autres évènements – ‘Love Songs’, ‘Chantons Noël à To’ata’… – et à chaque fois c’est le même frisson, la même émotion qui me pousse à me surpasser dans mon interprétation. »
Brandscombe Chave : « Les Beatles représentent un parcours nécessaire et une ouverture d’esprit, comme un apprentissage pour le compositeur rockeur qui réside en nous. Les Beatles, c’est également le thème des mélodies, et une révolution historique du rock. C’est un honneur et un bonheur d’avoir été choisi pour pouvoir partager, sur scène, toute la belle folie, toute l’énergie de ce groupe. Oui, cette musique est toujours d actualité, les Beatles sont des piliers de l’architecture de la musique pop rock d’aujourd’hui… Chanter avec le grand orchestre, c’est indicible. Les onde S traversent la salle, et rebondissent les une contre les autres… comme dans une multitude de forces qui traverse les corps, faisant accélérer le rythme de votre cœur. Un grand merci à Fred Rossoni pour sa patience et le fait qu’il soit ouvert à différentes versions pour les morceaux. »
Quatre portraits géants des Beatles !
La classe d’arts plastiques du Conservatoire, dirigée par Matahi Coulon depuis la rentrée 2012/2013, a réalisé quatre portraits géants de John, Paul, George et Ringo. Jeunes et anciens ont, sous la houlette de leur enseignant, ajouté leur petite touche pour rendre hommage au groupe, et s’associer au projet. Le résultat est surprenant et vous pourrez l’apprécier sur la scène du Grand Théâtre les deux soirées de concert.
Les Beatles : Edwin Aline et Gérard Pugin s’en souviennent…
Tout le monde ou presque connaît les Beatles. Tout a été dit et écrit sur eux… Ce groupe de musique pop est originaire de Liverpool, en Angleterre, et composé de quatre garçons « dans le vent » : John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr. Les Beatles ont profondément marqué la culture populaire des années 1960 par leur style, leurs discours et leurs déclarations, leurs orientations, leur popularité planétaire, leur conscience sociale et politique grandissantes au fil du temps.Tout le monde ou presque a déjà entendu, chanté ou dansé sur un de leurs tubes. Mais certains comme Edwin Aline et Gérard Pugin ont eu la chance de les approcher ! Nous sommes à Papeete, en 1964… Les Beatles viennent passer quelques jours de vacances en croisière à Tahiti. « J’ai vu John et George arriver à Tahiti en 1964 un soir du mois de mai, se souvient Edwin Aline. J’accompagnais un ami de l’époque accueillir sa mère de retour de Honolulu par le vol Pan Am du lundi. Ils sont sortis de la zone sous-douane. John, en premier, habillé en Beatles, tout de noir, avec les bottines. Les autres suivaient. Moi, le grand fan des Beatles qui les écoutait dans la nuit avec le transistor sur Radio Australie ! Du coup, je les ai suivis. Ils partaient sur le « Maylis » de Marc Darnois au port. Ils ont pris la mer très vite. Ils sont revenus en avion de Bora Bora. J’étais à l’aéroport. Avec un appareil photo ‘Foca’. J’ai fait les photos. George Harrison s’est approché de moi : « Tu es tout le temps là, toi. Les photos, c’est pour toi ? » « Euh… euh… Yes ! », j’ai répondu. Je demande quand même à ma mère de négocier quelques tirages avec le seul journal de l’époque, ‘Les Nouvelles’. Par sécurité. John et George me les ont signées… J’ai voyagé dans le monde avec, mais je les ai perdues dans l’incendie de Radio Tahiti avec tous les disques, les pressages originaux… ». Gérard Pugin était journaliste photographe pour ‘Les Nouvelles’, ce qui lui a permis de les rencontrer à l’aéroport. « Ils étaient assez décontractés. Nous avons bavardé et assez vite ils m’ont demandé s’il y avait beaucoup de monde dehors. ‘Personne’, leur ai-je répondu. L’un a dit à l’autre : ‘Tu sais ce gars Gérard est un rigolo plein d’humour’, car il ne me croyait pas. Ils étaient persuadés qu’une foule les attendait comme partout ailleurs dans le monde. Mais ici, très peu de monde les connaissait. En sortant ils ont vu que j’avais dit vrai. »
Concerts des Beatles : Pratique
– Vendredi 19 et samedi 20 avril, à 19h30
– Au Grand Théâtre de la Maison de la Culture
– Tarifs : 2 000 Fcfp adultes / 1 500 Fcfp enfants et étudiants
– Billets en vente à la Maison de la Culture et au Conservatoire
– Réservations au 501 418
+ d’infos : 544 544 ou 501 418 – www.conservatoire.pf