Le périple du FIFO
[singlepic id=655 w=320 h=240 float=left]
Le Festival International du Film documentaire Océanien organise durant toute l’année des projections « Hors les murs », afin de permettre au plus grand nombre, de Rurutu à Melbourne en passant par Paris, de découvrir le meilleur de la production documentaire de notre vaste région.
Pour la 9ème année consécutive, le FIFO prendra ses quartiers à la Maison de la Culture du 6 au 12 février prochains. Mais en attendant et depuis la clôture du précédent festival, qui a su s’imposer comme un espace de diffusion de référence du documentaire en océanien, les films du FIFO voyagent à la rencontre d’un public varié, curieux et réceptif.
Le cœur du FIFO Hors les murs : les archipels
De Nuku Hiva à Rurutu et de Hao à Huahine, les documentaires du FIFO n’en finissent pas de sillonner tous les archipels pour rencontrer les « îliens ». « Nous avons commencé à emmener les films dans les îles il y a 4 ans, se rappelle Michèle de Chazeaux, membre de l’association FIFO. C’est le collège de Taiohae (Nuku Hiva) qui en avait fait la demande via la Direction des Enseignements Secondaires (DES). Ils disposent d’une salle de cinéma et voulaient en faire profiter les scolaires ainsi que la population. » C’est ainsi que la tournée du FIFO dans les archipels est née, car par contagion, d’autres communes ont souhaité proposer des projections à leurs habitants. « Nous sommes toujours très heureux et impatients de porter les images et les messages du FIFO dans les îles, assure Michèle, véritable fil conducteur du FIFO dans les archipels, présente dans toutes les îles et à toutes les projections pour présenter les films et répondre aux questions du public. Ils permettent aux jeunes, je trouve, de toucher du doigt le fait qu’ils appartiennent à une seule et même famille océanienne – ce dont ils n’ont pas toujours conscience. Ils sont rassurés de constater que certaines problématiques sont identiques ailleurs, qu’ils ne sont pas les seuls. Les documentaires leur permettent aussi de découvrir le prolongement spécifique des traditions de chaque île et d’appréhender la géographie de l’Océanie, car ils connaissent souvent mieux celle de l’Amérique ou de l’Europe ! Enfin, en 4 ans, le public manifeste de plus en plus de curiosité envers la venue du FIFO. Lors des soirées de projections, il y a une atmosphère de kermesse, familiale et conviviale. »
Le prisme de l’Océanie
« Le FIFO est devenu incontournable pour parler de l’Océanie, dans notre région comme ailleurs », souligne Miriama, coordinatrice du festival. Depuis quelques années, des documentaires sélectionnés au FIFO ont en effet été visionnés par des milliers de spectateurs lors de festivals audiovisuels internationaux (Cabourg, Rochefort, Avignon, La Foa, en Nouvelle-Calédonie) ainsi qu’à l’occasion de manifestations polynésiennes en métropole (Nice, Paris). Un FIFO hors les murs à même été organisé en 2010 à Maré (Nouvelle-Calédonie) et à l’Alliance française de Tasmanie dans le cadre du festival « Days on the island », en avril dernier. Une résonance médiatique de plus en en plus importante que l’on doit à la qualité de la programmation, qui explore des problématiques passionnantes, contemporaines et transversales. Car les documentaires du FIFO offrent l’opportunité unique de découvrir les évolutions les plus actuelles de l’Océanie et de ceux qui la font vivre dans une diversité de formes, d’idées, d’images… « Tous ces regards permettent également d’enrichir les films, de leur apporter une autre dimension », remarque Miriama, qui revient de Paris où de nombreuses projections thématiques ont eu lieu dans le cadre de « 2011, année des outre-mer ». Dans de hauts-lieux de la capitale comme la Maison des Cultures du Monde, le Quai Branly ou la Délégation de la Polynésie française, « les conférences et débats, à l’issue des films, ont permis de leur donner du relief. Le documentaire, en tant que témoignage d’une réalité, intéresse beaucoup les chercheurs (anthropologues, ethnologues, etc.) et devient un outil d’étude et d’analyse, mais aussi une réponse concrète : Te henua e noho*, par exemple, est la parfaite illustration du résultat du changement climatique et de ses conséquences ». En somme, le FIFO crée des ponts en faisant se rencontrer des univers différents, brisant ainsi les frontières géographiques, culturelles, sociales… Nous vivons dans un monde saturé de représentations, où des schémas de plus en plus simplistes prétendent décrire la réalité. La diversité et la cohérence des récits et des images issus du monde océanien, son importance stratégique dans le destin contemporain de la planète définissent l’urgence de partage et de compréhension d’œuvres venues de tous les points de cette région. La sélection du FIFO comble un manque, celui d’un espace consacré à l’Océanie, à ses particularités, à ses mutations, à ses enjeux sans cesse bouleversés, parfois évoqués mais rarement expliqués. Le « Hors les murs » répond à cette vocation essentielle.
Retour sur
– Festival Hotu Ma’ohi à Paris
Organisé du 19 mai au 21 juin par la Délégation de la Polynésie française à Paris à l’occasion de « 2011, Année des Outre-mer » dans plusieurs lieux emblématiques de la capitale, le Festival Hotu Ma’ohi représentait une invitation à explorer toute la richesse des cultures du fenua : de la danse au chant, de la littérature à l’art oratoire, des contes au cinéma, mais aussi des savoir-faire ancestraux (navigation traditionnelle…) aux expressions culturelles (tatouage, sculpture…). Hotu Ma’ohi s’articulait autour d’expositions, de projections, d’ateliers, de spectacles, de conférences et de débats. La Maison des Cultures du Monde et le musée du Quai Branly, partenaires de l’événement, ont proposé une série de projections de films sélectionnés au FIFO ainsi que des conférences autour des traditions océaniennes (conférence sur l’Histoire de l’évolution de la danse tahitienne par Manouche Lehartel, sur le tatouage par Sébastien Galliot, sur le fa’amu par Simone Grand…).
A venir
– Du 3 octobre au 19 novembre – Museum d’histoire naturelle de Paris (MHNP)
La prestigieuse institution, véritable laboratoire de découvertes et relais de débats scientifiques essentiels depuis 350 ans, invite le grand public à partager le savoir de ses chercheurs à travers une programmation riche, variée et attractive. Conférences, débats, projections, ateliers, animations, tous ces rendez-vous sont en accès libre. Le MHNP a décidé d’ouvrir une fenêtre sur l’Océanie en proposant une sélection du palmarès du FIFO 2011 : l’occasion d’une réflexion autour de cultures et de territoires en pleine mutation dont la France n’entend que peu parler.
Lundi 03 octobre – 18h : Contact (Grand Prix)
Samedi 22 octobre – 15h30 : Lucien Kimitete, un homme de la terre des hommes (Prix du Public)
Samedi 19 novembre – 15h30 : Kuru : The Science and the Sorcery (Prix spécial)
Pour en savoir plus : http://www.mnhs.fr
– 3 au 8 novembre –1er festival Polynésien à Melbourne (Australie)
Premier festival du genre dans cette ville australienne dynamique, le festival Polynésien de Melbourne a pour objectif de promouvoir la destination polynésienne en mettant en avant ses atouts touristiques, culturels et économiques. Les animations se dérouleront sur le site historique de « Como House & Garden », en plein cœur de la ville. Au cours des différentes journées dans la salle d’exposition, Te Henua e Noho, Makatea l’oubli, Les sentiers de la création, Horo’a, Sur le dos des baleines et Le 7ème ciel des requins gris passeront en boucle. Lors de la soirée de gala, deux autres documentaires du FIFO (Surfeurs du paradis & Marquisien mon frère) seront dévoilés au public et suivis de débats.
Pour en savoir plus : http://www.ccism.pf
– 13 décembre 2011 : Sénat, Paris
La conférence de presse officielle de lancement du 9ème FIFO se déroulera, comme l’an dernier, au Sénat (rien que ça !). Toutes les personnalités qui ont œuvré pour le FIFO depuis sa création, les anciens et futurs membres du jury ainsi que les sénateurs trouveronnt ainsi l’occasion d’échanger, et de visionner le Grand Prix précédent, à savoir pour 2011 le poignant documentaire « Contact », du réalisateur australien Bentley Dean. Une belle médiatisation pour notre événement.
ENCADRE
Hors les murs dans les îles : Pratique
Toutes les projections sont gratuites et diffusées à partir de 19h pour le public (les projections pour les scolaires ont lieu en journée).
Marquises
Nuku Hiva – Taiohae : 18, 19, 20 septembre
Ua Pou – Hakahau : 21 septembre
Hiva Oa – Atuona : 22, 23 septembre
Tuamotu
Rangiroa – Avatoru :13, 14 septembre
Hao : 25, 26 octobre
Australes
Rurutu – Moerai : 10, 11 octobre
Iles-sous-le-vent
Huahine – Fare : 3 octobre
Raiatea – Uturoa : 14, 15 novembre
Bora Bora – Vaitape : 17, 18 novembre
* Te henua e noho : Grand Prix du FIFO 2010. Ce film suit la vie de trois personnes dans la communauté unique d’une île du Pacifique au moment où elles font face aux premiers effets dévastateurs du changement climatique, une terrible inondation. Des gens qui ont tout d’un coup un choix à faire : rester malgré le danger ou partir, tout abandonner, culture et identité ? Un choix (in)humain que ce documentaire nous fait ressentir à merveille.