La mémoire audiovisuelle ravivée

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Collecter, archiver, stocker, pérenniser, diffuser et valoriser le patrimoine audiovisuel polynésien, telles sont les nobles missions de l’Institut de la Communication Audiovisuelle. En offrant une seconde vie aux films, l’Institut nous permet de revoir le passé en image, ravivant ainsi des pans de la mémoire de notre Pays.

Aujourd’hui, on apprend de plus en plus par l’image. Et dans un monde où les images existent à profusion, il est nécessaire de les tracer, de les identifier. Le devoir de l’ICA ne consiste pas simplement à conserver des images, il s’agit de leur donner du sens, de la force, de la cohérence. Bref, une vraie valeur ajoutée… C’est pourquoi l’Institut s’emploie à faire connaître les trésors que recèlent les archives audiovisuelles, en mettant en place des outils de valorisation : Cinematamua, émissions de télévision, sites Internet (voir encadré)  et… Hiro’a. Voici une petite présentation des fonds les plus importants conservés par l’ICA.

Dans les archives audiovisuelles préservées par l’ICA, il y a…

Le fonds ICA, riche d’un peu plus de 38 000 supports, est composé de productions audiovisuelles réalisées par l’ICA, de documentaires, de vidéogrammes institutionnels, de nombreuses émissions de télévision (RFO,TNTV, France 3, La Cinquième,…), de milliers d’heures d’images consacrées à la Polynésie, et de plusieurs dizaines de produits audiovisuels culturels commercialisés sous la forme de CD et DVD. Grâce aux acquisitions de documents provenant d’Europe, des Etats-Unis, d’Australie et aux dépôts volontaires des Polynésiens, l’ICA constitue peu à peu une collection unique d’archives audiovisuelles dédiée à la Polynésie et à l’Océanie, depuis les origines du cinéma à nos jours.

Les productions de l’ICA

Avant que les missions de l’Institut ne soient recentrées autour de la conservation et de la valorisation du patrimoine audiovisuel, l’ICA a réalisé pendant près de 20 ans, de 1983 à 2003, de nombreux documentaires sur la Polynésie, dont ces quelques titres donnent la tonalité : « Sous le Vent de Huahine » de Axel T. Lichtlé ; « Henua Enana, la Terre des Hommes » de Marc E. Louvat ; « A fano ra, sur les traces de nos ancêtres » de Marc E. Louvat ; « Te umu ti » de John Mairai et Bruno Tetaria ; Te Faufaa Tupuna (La richesse de nos ancêtres) de Heremoana Maamaatuaiahutapu et Marc E. Louvat… Ces derniers ont été diffusés sur les chaînes de télévision françaises (La Cinquième, Arte, Odyssée, Planète) et polynésiennes (RFO Polynésie, TNTV). L’ICA a également effectué, au cours de cette même période, les captations du Heiva i Tahiti et des grands événements océaniens (Festival des Arts du Pacifique, Jeux du Pacifique, etc.), des émissions de télévision et des films institutionnels pour les établissements publics.

Aujourd’hui, l’Institut enrichit ses collections au moyen de dons ou de dépôts volontaires et conserve ainsi un peu plus de 150 fonds privés ou publics.

Fonds Te Fare Tauhiti Nui

Ce fonds fut l’un des premiers déposé à l’ICA. Il est composé des films de Henri Hiro (« Tarava », « Ariipaea vahine », « Marae », « E paha ») produits par l’Unité cinématographique de la Maison des Jeunes et de la Culture, et de plus de 800 bobines 6.35 d’enregistrements audios réalisés dans le cadre des manifestations de l’établissement et du Heiva i Tahiti (1982 à 2001).

Fonds Service de la Culture et du Patrimoine

Ce fonds est principalement constitué d’enregistrements sonores 6.35 réalisés en Polynésie dans les années 1920-1965 et issus des collections du Bishop Museum à Hawaii. L’ensemble de ces bandes a été numérisé. Le fonds est également composé d’une collection de films 16mm et S8 réalisés par Eric Conte, Patrick Auzépy et Jean- Michel Chazine sur les techniques de pêche en Polynésie.

Fonds Gaston Guilbert

Né à Tahiti en 1907, Gaston Guilbert voyage beaucoup durant sa jeunesse et séjourne quelques temps aux Etats-Unis. Il se passionne pour le cinéma et les techniques audiovisuelles. Ses œuvres sont de courtes fictions contant marivaudages et scènes de vie polynésienne, des actualités et des scopitones de musique locale : « Tara, everyday-venture », « Tahitian melodies », « Happy islanders », « Motu Ino ». Egalement à l’origine du premier studio d’enregistrement de Tahiti, Gaston Guilbert a créé le label Tiare Tahiti Records. Dès lors, il combine enregistrements sonores et tournages. La plus grosse partie de ce fonds a été donnée à l’ICA par Florida Guilbert. Plusieurs films proviennent également de collections privées (Alain Mottet, Michel Regnier).

Fonds Mottet

Musicien, cameraman, journaliste, Alain Mottet était un collectionneur. Il a donné à l’ICA une collection d’environ 200 films 16mm, des films collectés ici et là, mais également tournés par ses soins comme « Le tour de l’île en chanson » (1978), « Hina, déesse de la lune » (1978). Ce fonds comprend aussi 114 disques dont les deux tiers sont des 78 tours de musique locale enregistrés après la seconde Guerre Mondiale.

Fonds GIE Tahiti Tourisme

Il est composé d’une trentaine de films 16mm tournés depuis 1965. Il s’agit principalement de films destinés à promouvoir la Polynésie comme lieu touristique mais on y trouve également quelques films documentaires aidés par cet organisme. « Parfum d’aventures » de Robert Enrico, « Ho-hoa » de Günter Sachs, « L’avion du bout du Monde », « South Pacific Festival de Rotorua »,…

Fonds Eglise Evangélique de Polynésie française

Ce fonds cinématographique regroupe des reportages 16mm « Présence protestante » réalisés pour la télévision entre 1972 et 1984. 300 films constituaient cette collection, mais malheureusement, un grand nombre était très détérioré lorsque l’ICA les pris en charge.  Près de 260 bandes 6.35 ont été également récupérées.

Fonds RFO Polynésie

Y est compilée la collection des journaux télévisés depuis 1983 jusqu’en 2000 et environ 300 émissions coproduites avec l’ICA (Zigzags, Te Faufaa tupuna, Music api, etc.). L’ICA a également commencé le transfert sur support numérique des reportages sur support Betacam de la chaîne locale (1985-1988).

Fonds Manjard – USEP (Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré)

L’histoire de l’USEP en Polynésie commence en 1962 à l’initiative de l’inspecteur Lunel. Son premier délégué sera René Maoni. Et le 7 avril 1962, l’USEP organise la première Fête de la jeunesse de Tahiti au Stade de la Faataua. Il s’en suivra de nombreuses autres manifestations et l’organisation des concours du Lendit à Tahiti et dans les îles. Dès le début, avant même que la télévision n’arrive à Tahiti, l’USEP filme ses manifestations… Le Monsieur « Cinéma » de l’USEP se nomme Jean Manjard, il filme les événements, les sonorise, il réalise des reportages avec René Maoni et les projette dans les îles lors de ses déplacements. Témoignage unique sur les sports scolaires dans la Polynésie des années 60 et 70, ce fonds se compose d’une trentaine de moyens métrages et de nombreux enregistrements sonores.

Fonds privés particuliers

L’ICA a fêté son 150ème dépôt volontaire il y a quelques mois. Ce sont plusieurs centaines d’heures d’images et de son qui ont été ainsi sauvés d’une destruction quasi inéluctable. Car la plupart des dépôts et donations provient de fonds privés de particuliers. Toutes ces images ont été filmées en 8mm et en 16mm par des amateurs éclairés, passionnés d’images, qui filmaient la vie de tous les jours, les fêtes et les grands événements de leur époque. L’ICA a télécinématographié ces films, les a remontés et étalonnés. La télévision n’est arrivée à Tahiti qu’en 1965 et la production locale télévisuelle n’a réellement commencée que dans les années 70. Ces films amateurs nous racontent depuis le début des années 50 la vie quotidienne des Polynésiens. L’on peut ainsi voir des courses de pirogues à voile des années 1970, des images de Rapa en 1960, de la préparation de la vanille sauvage à Rurutu dans les années 1960, ou encore de la fabrication du tapa à Fatu Iva…
Quelques titres : « L’accueil du navire ‘De Grasse’  » (1961 – Fonds Teyssier), « le Carnaval de Papeete » (1962 – Fonds De Chazeaux), « Tiurai à l’hôpital Vaiami » (1967 – Fonds Teyssier), « le départ de Tahiti Nui » (1956 – Fonds Coeroli), « le Général De Gaulle à Papeete et Pirae » (1966 – Fonds Coeroli),…

Fonds FIFO

Depuis la première édition du Festival International du Film documentaire Océanien (2003), dont l’ICA est membre fondateur, l’institut a créé le fonds d’archives FIFO. Il rassemble l’ensemble des œuvres sélectionnées pour la compétition ainsi que les films projetés hors compétition, mais également des reportages réalisés par les stagiaires de Canal France International, et des interviews de réalisateurs et intervenants du FIFO réalisées par l’ICA. Ce fonds est la mémoire du FIFO, il est conservé dans les collections de l’ICA et compte aujourd’hui environ 300 références.

Collecte internationale

L’ICA collecte également de nombreux films consacrés à la Polynésie française auprès des instituts d’archives dans le monde (Australian Film Archives, Kon Tiki Museum, INA, New Zealand Film Archives, etc.) afin d’enrichir, chaque jour, la mémoire audiovisuelle polynésienne.

ENCADRES

Le saviez-vous ?

Le documentaire le plus ancien conservé à l’ICA date de 1932. Il s’agit de « Footsteps in the sea », un récit filmé de voyage de l’Américain, Julius Fleishmann. A bord du Camargo, Fleishmann et son entourage qui sont partis des Bermudes font route vers les îles Marquises. Après y avoir rencontré les habitants et apprécié leur art du tressage, le navire prend le cap de Rangiroa aux Tuamotu. Le voyage se poursuit vers l’île de Tahiti où ils découvrent l’industrie du coprah et les danses.

Quant au film le plus ancien, c’est le légendaire « Tabu », tourné à Bora Bora en 1929 par Murnau. Cette histoire de l’amour impossible entre Reri et Matahi demeure l’un des plus beaux films tournés en Polynésie.

L’ICA en bref

– 38 000 supports (vidéos et bande son) conservés

– 170 fonds

– 150 déposants volontaires (fonds privés)

– 300 photographies (tournages de films)

– 9 séances Cinematamua projetées tous les ans au Grand Théâtre de la Maison de la Culture

– 121 émissions de télévision Hiro’a produites à ce jour et diffusées sur TNTV

– 176 modules « Mémoire de Polynésie », produits à ce jour et diffusés sur TNTV

– 45 CD et DVD édités ou distribués.

L’ICA sur internet…

Comment valoriser un fonds audiovisuel ? Comment faire vivre des archives ?

Gestion et valorisation des contenus audiovisuels sont indissociables : voilà pourquoi l’ICA s’est doté d’un site internet riche et efficace, sur lequel on peut visionner plus de 2 000 vidéos librement : films ou extraits, interviews, émissions, etc. A ne pas manquer, quelques publicités des années 90 que l’on peut regarder en ligne : un régal ! Il y a plein d’autres images et infos à retrouver sur www.ica.pf. Pour tout savoir sur les Cinematamua, vous pouvez visiter www.cinematamua.pf et voir le résumé des derniers films projetés. Petite astuce : devenez amis avec l’ICA sur Facebook et recevez en direct des news !

Pratique

ICA, quartier de la mission (dans l’immeuble de TNTV)

Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 17h

Tel : 50 67 50

Mail : [email protected] / www.ica.pf

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