Quid du théâtre polynésien
[singlepic id=194 w=320 h=240 float=left]À quand un théâtre polynésien régulier, productif et valorisé ? Ce cri du cœur nous a été confié par Jean-Marc Pambrun, auteur aussi prolifique que talentueux, qui aimerait bien voir des pièces locales plus souvent ! Et nous aussi !
« Depuis quelques années, on a le sentiment qu’il n’y a plus de théâtre polynésien, se désole Jean-Marc Pambrun. Par théâtre polynésien, j’entends des productions de pièces écrites par des Polynésiens, qu’elles soient en reo maoh’i ou en français. Pourtant, il fut une époque où le théâtre, en tahitien notamment, avait acquis ses lettres de noblesse dans les années 1980, grâce à l’implication et aux talents de personnalités telles que Maco Tevane, Henri Hiro ou John Marai. Depuis, on peut dire qu’il ne se passe plus grand-chose de ce côté-là, alors qu’il existe des auteurs locaux qui ont des choses à dire, à montrer et à jouer ! » Valérie Gobrait, Jean-Marc Pambrun, Patrick Amaru, autant de plumes polynésiennes aiguisée, engagées et perspicace.
Pas de politique d’encouragement
Si beaucoup d’écrivains locaux sont en effet sollicités pour écrire pour les spectacles de danse, pourquoi pas pour le théâtre ? « Parce qu’il n’y a pas réellement de politique d’encouragement à l’écriture et à la création des pièces de théâtre polynésiennes, estime Jean-Marc Pambrun. Ce genre artistique est minoré pour ne pas dire ignoré. On donne la part belle aux spectacles de danse et aux pièces importées, mais pas à la création théâtrale locale. Alors que le potentiel existe et ne demande qu’à pouvoir s’exprimer : il lui manque juste un peu plus de soutien de la part des ministères de la Culture. Le théâtre est un art que la population apprécie, mais à condition de pouvoir lui offrir des prestations de qualité, c’est-à-dire avec un minimum d’organisation et de promotion. Autrefois, dans les années 1980 donc, il y avait un monde fou aux soirées théâtre en langues ! Avec un peu de volonté, nous pourrions sans aucun doute raviver cette flamme. A condition aussi de régler le problème des salles : il y en a peu, et le manque de disponibilité des lieux adaptés est problématique. Cela devient donc une question de priorité : si on veut favoriser la création polynésienne, il faut lui faire de la place. Le théâtre local a besoin d’être encouragé pour exister, car, au même titre que la danse, le chant ou la musique, c’est un art vivant, qui constitue l’une des expressions les plus importantes tant de la vie culturelle que du développement démocratique de notre société. »