C’est un peu toute l’histoire du FIFO
Heremoana Maamaatuaiahutapu – Directeur de la Maison de la Culture,
Ce troisième millénaire qui s’engage démontre à quel point la communication est un élément essentiel de notre temps, réduisant les distances, permettant de découvrir l’autre avec une facilité déconcertante. Rendez-vous compte : on peut aujourd’hui regarder la télévision sur son téléphone ! Paradoxalement, au moment où l’on communique d’avantage, nous nous voyons moins que nos ancêtres, qui n’avaient que leurs pirogues. Nous disparaissons sous le flot d’images qui arrivent des quatre coins de la planète.
Ainsi, nous apprenons quotidiennement ce qui se passe à Paris, Moscou, Bagdad, ou Shanghai, mais pas chez nos voisins de Honolulu ou de Nouméa.
Le FIFO, c’est donc une petite voix qui s’élève dans le concert de la mondialisation, un écho lointain qui nous permet aujourd’hui, à nous, Océaniens, ici, à Papeete, de nous rencontrer, mais surtout de nous faire entendre, de nous faire connaître aux yeux du monde, de véhiculer notre propre image et éviter ainsi qu’elle soit déformée par le regard de l’autre.
Le Festival International du Film documentaire Océanien a vu le jour dans cette optique de parler de et faire connaître ce qui se déroule dans la région, de se recentrer sur ce qui se passe localement. C’est encore l’esprit de cette sixième édition.
De la même manière, les tables rondes organisées depuis les débuts du FIFO servent à débattre de sujets qui impliquent l’avenir du Pays et de la région pacifique plus largement. Cette année, elles seront l’occasion de débattre d’un sujet qui me tient à cœur et qui nous concerne tous dans un avenir plus ou moins proche : l’arrivée du haut débit numérique et les modifications qu’il apportera, tant sur le fond que sur la forme. Il s’agit d’initier une réflexion autour des changements induits par la mise en place du câble sous-marin entre Tahiti et Hawaï et de recueillir le maximum de conseils de personnalités extérieures pour intégrer et s’adapter au mieux aux transformations inhérentes.
Mais la place d’honneur est d’abord faite à la valorisation des films documentaires – qui sont autant de regards non déformés sur la vie des gens d’Océanie.
Cette année, 16 films d’une qualité remarquable s’affronteront en compétition. Je tenais à remercier les établissements partenaires du FIFO d’avoir permis au Festival, grâce à leur soutien, de trouver toute sa légitimité après avoir traversé des périodes de trouble politique ; et remercier le public également, de venir toujours plus nombreux rendre hommage aux créations et aux créatifs de notre région.
Bonnes projections à tous !